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[Etude] ETI : la dégradation conjoncturelle pèse sur l’activité

Réalisé du 30 novembre au 10 décembre 2023 auprès de 1 200 ETI, le 11e Baromètre Palatine-METI du financement des ETI confirme l’impact de la dégradation conjoncturelle sur les ETI au cours du dernier trimestre 2023. Toutefois leur situation financière tend à se stabiliser, malgré la hausse des taux d’intérêt qui entraîne des révisions à la baisse de certains projets d’investissement. Les projets de croissance résistent mais les enveloppes allouées se réduisent significativement.

Dans ce contexte, il est crucial de confirmer et poursuivre les mesures de redressement compétitif, notamment pour que les ETI puissent dégager les capacités d’investissement nécessaires à leur transformation.

L’activité des ETI sous l’effet de la contraction économique

Elles sont désormais plus d’1 sur 3 à faire état d’un chiffre d’affaires en dégradation par rapport à 2022 (vs. 1 sur 5 en septembre) tandis que moins d’1 sur 2 table sur un chiffre d’affaires en amélioration (vs. 62% en septembre). Cette tendance s’observe également pour les chiffres d’affaires annuels : 3 ETI sur 10 attendent une évolution à la baisse pour 2023, 1 sur 4 pour 2024.

Plus de la moitié des ETI estiment que la situation de leur secteur d’activité s’est dégradée sur un an. Les carnets de commande s’en ressentent : ils sont moins remplis qu’un an plus tôt pour près d’1 ETI sur 2.

Leur situation financière tend toutefois à se stabiliser

Après une dégradation nette au trimestre précédent, la situation financière des ETI semble se stabiliser. 31% font part d’une situation de trésorerie en dégradation par rapport à fin 2022 (vs. 33% en septembre) ; 22% d’un endettement net total en dégradation sur un an (vs. 27%). Elles sont moins de 10% à rencontrer des difficultés compromettant le respect de leurs covenants bancaires (vs. 14,5%). 3 ETI sur 4 n’ont pas de besoins de crédit court terme complémentaires et près de 87% obtiennent de leurs partenaires bancaires une réponse favorable à leurs demandes de financement (vs. 80%).

La hausse des taux d’intérêt s’avère en revanche de plus en plus problématique : elle a contraint plus de 18% des ETI à revoir leurs projets d’investissement à la baisse ; près d’1 ETI sur 3 redoute de devoir faire de même.

Les ETI toujours affectées par des difficultés en cascade

Les difficultés qui se sont accumulées ces derniers mois continuent de peser sur l’activité des ETI : pas une seule n’est exemptée de difficultés à recruter, 98% subissent les conséquences de la hausse de la masse salariale – sous l’effet de l’inflation principalement –, 95% sont pénalisées par les prix de l’énergie et 82% par ceux des matières premières et autres intrants. Toutefois, ces difficultés ne se sont pas sensiblement accrues par rapport au trimestre précédent, à l’exception de la hausse de la masse salariale. La hausse globale des coûts de production a toujours un impact marqué : sur l’activité de plus de 3 ETI sur 4 ; sur la rentabilité de plus de 9 ETI sur 10 et sur les projets d’investissement de 2 ETI sur 3. Sur les 12 derniers mois, cette hausse s’avère supérieure à 10% pour 1/4 des ETI.

Le nombre de projets de croissance se maintient, mais le volume se réduit

Près des 3/4 des ETI auront initié un ou plusieurs projets de croissance organique en 2023, témoignant d’une accélération en cette fin d’année (elles n’étaient que 2/3 en septembre). En revanche, elles ne sont plus que 37% à y consacrer au moins 5 millions d’euros (vs. 48%) et 35% à y associer au moins 50 créations d’emplois (vs. 53%). Près d’1 ETI sur 2 aura également engagé un ou plusieurs projets de croissance externe cette année. Là encore, le montant et le nombre d’emplois associés sont à la baisse par rapport à septembre : 1 ETI sur 4 y aura consacré au moins 10 millions d’euros (vs. 54%) et généré au moins 50 emplois dans ce cadre (vs. 38%). Ces projets concernent toujours la France dans leur immense majorité. L’appétence pour l’Europe semble pour sa part reculer.

Enfin, l’intérêt des investisseurs pour les ETI ne cesse de croître : 57% ont été approchées pour un rachat ou une entrée au capital depuis le début de l’année (vs. 49% en septembre).

Analyse de Patrick Ibry, directeur général délégué, Banque Palatine « En 2023, les Entreprises de taille intermédiaire (ETI) françaises se distinguent dans un contexte économique complexe, caractérisé par une inflation persistante et des tensions énergétiques et géopolitiques. Des indicateurs probants illustrent la force de résistance des ETI, piliers de l’économie : 70% d'entre elles s’attendent à une croissance de leur chiffre d'affaires, générant une dynamique positive en termes d'emplois et de projets de croissance externe et organique. Cette performance suscite un intérêt accru des investisseurs, attirés par la stabilité et la capacité d’adaptation des ETI françaises.
Néanmoins, ces succès ne masquent pas les défis structurels persistants. Les ETI doivent désormais canaliser leurs efforts vers une organisation plus efficiente, en particulier dans les domaines de l'emploi, des recrutements, et des transitions écologiques, énergétique et numérique. Ces optimisations apparaissent incontournables pour pérenniser ces performances encourageantes dans un contexte économique mondial en perpétuelle évolution. »

Analyse de Frédéric Coirier, PDG du groupe Poujoulat et co-président du METI « La fin d’année confirme hélas la dégradation observée en septembre : la contraction économique qui se manifeste à l’échelle mondiale affecte sérieusement l’activité des ETI et compromet leurs capacités d’investissement même si le nombre de projets se maintient. C’est particulièrement préoccupant alors qu’elles font face à un véritable mur d’investissement pour mener à bien les grandes transformations dont notre économie a un besoin urgent.
Toutefois, les ETI sont réputées pour leur solidité financière et tendent à confirmer ce trait dans ce baromètre : alors que leur situation financière s’était dégradée en septembre, elle semble aujourd’hui se stabiliser. Les cas critiques restent rares et se concentrent dans certains secteurs. La conjoncture reflétée par ce Baromètre n’en reste pas moins source de vives inquiétudes. Difficultés de recrutement, hausse des coûts de production, baisse des volumes d’investissement comme des créations d’emplois, perspectives en berne : c’est le rôle moteur des ETI à l’échelle du territoire national qui est menacé si le nœud de contraintes ne se desserre pas dans les prochains mois. Dans ce contexte, il est crucial de poursuivre les mesures de redressement compétitif et de ne surtout pas alourdir le fardeau pesant sur les entreprises. »

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