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[Tribune] JO 2024 & parité homme-femme : le chemin qu’il reste à parcourir pour l’égalité dans le milieu du sport

Les JO 2024 seront les tout premiers de l’histoire à permettre une parité parfaite entre hommes et femmes !
Sur 10 500 athlètes, 5 250 participants seront représentés pour chacun des deux genres.

Ce résultat est le fruit d’un combat initié par les premières participantes des jeux olympiques en 1900 et poursuivi par de nombreuses athlètes. Mais aujourd’hui encore, il reste un long chemin à parcourir, non seulement pour la parité dans le sport de haut niveau, mais aussi pour l’accès à toutes au sport en général !

En 2021, l’INJEP (Institut National de la Jeunesse et de l’Éducation Populaire) a publié une enquête sur la pratique sportive auprès de 12 000 répondants. Cette dernière a révélé que parmi les personnes qui ne pratiquent aucun sport, 63% étaient des femmes. En ce qui concerne les raisons évoquées, il y a : une santé plus fragile, des contraintes familiales ou professionnelles, des difficultés en termes de sociabilité, ou encore un manque de moyens. Il convient d’ailleurs de signaler qu’en France, toujours en 2021, les femmes auraient perçu un salaire moyen 15% inférieur à celui des hommes à temps de travail identique d’après l’INSEE.

Pourtant, au sein de l’agence Ownsport, nous constatons que sur plus de 20 000 clients recensés, 66% sont des femmes.

1/ Une clientèle féminine qui privilégie le sport à domicile

Pour expliquer cette part de clientes plus importantes, plusieurs éléments sont à prendre en considération.

Tout d’abord, cette manière de pratiquer permet de contourner certains des éléments pouvant constituer un frein à la pratique du sport (tels que recueillis par l’INJEP).

L’accompagnement par un professionnel permet une adaptabilité vis-à-vis des santés plus fragiles (l’un des facteurs les plus cités par les femmes).

La pratique à domicile permet un gain de temps important et une grande flexibilité horaire. Ceci peut permettre de mieux composer avec les contraintes familiales et professionnelles. L’accès au sport peut également être facilité par l’absence de déplacements ou de besoin de rechercher une structure spécifique.

Socialement, des « difficultés à supporter le regard des autres » sont aussi évoquées par les interrogées de l’enquête de l’INJEP. Cela peut expliquer pourquoi les femmes ont davantage tendance à s’orienter vers les activités à domicile.

Enfin, si les femmes sont globalement moins sportives, la présence d’un entraîneur peut être un facteur motivant et un moyen de (re)découvrir le sport plus facilement. En effet 26% des non pratiquants du sport déclarent ne pas arriver à s’y mettre, et 25% ne pas aimer le sport.

Les hommes, quant à eux, déclarent globalement moins rentrer dans les différentes familles de freins évoquées ci-dessus (par exemple, 61% des personnes appartenant à la famille « Santé fragile » sont des femmes contre 39% d’hommes). Cela peut expliquer pourquoi ils n’ont pas un attrait aussi important pour le sport à domicile.

2/ Une tendance inverse dans les métiers du sport, où les hommes restent encore majoritaires

Des inégalités subsistent dans les métiers du sport, avec moins d’éducatrices sportives que d’éducateur sportifs d’après les chiffres Ownsport. Nous constatons ainsi que sur 9 700 coachs sportifs inscrits, 28,65% sont des femmes et 71,35% sont des hommes (soit 7 coachs sur 10 environ).

En ce qui concerne les raisons de cette disparité, les pistes sont nombreuses. Mais en premier lieu, si globalement plus de femmes sont non pratiquantes que d’hommes, alors elles sont probablement moins enclines à s’orienter vers le métier d’éducatrice sportive. En effet, celui-ci se prépare par le biais d’études tournées vers le sport, ce qui implique un intérêt préexistant pour ce dernier (et donc très certainement de la pratique de longue durée).

3/ Aucune disparité entre les niveaux de qualifications hommes/femmes chez les coachs sportifs

D’après les données récoltées, il y a 29% de femmes qui sont titulaires d’un Brevet d’État (niveau bac+1) sur la totalité des coachs sportifs inscrits dans l’agence et titulaires de ce diplôme. Les mêmes pourcentages sont constatés pour les titulaires d’une Licence (niveau bac +3) ou d’un Master (niveau bac+5).

Ces chiffres correspondent de très près au total de coachs femmes inscrites chez Ownsport. Par conséquent, il n’y a à priori aucune disparité de genre en termes de niveaux d’études.

Ainsi, il reste encore un long chemin à parcourir pour que les métiers du sport et les disciplines sportives soient paritaires. Rendre le sport plus inclusif passe par la prise en considération des facteurs de freins à sa pratique, afin de moduler l’activité sportive en fonction des contraintes propres à chaque public, et en particulier à celui des femmes.

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