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[Initiative] Les Forces Françaises de l’Industrie fêtent leur 3 ans

Les Forces Françaises de l’Industrie célèbrent leur 3 ans : 3 ans de rencontres, d’initiatives et d’engagement au service de la relocalisation des savoir-faire et de la réindustrialisation.


La genèse : ranimer l’esprit de résistance pour lutter contre la désindustrialisation

Tout commence par une rencontre entre Gilles Attaf et Laurent Moisson.

- Gilles Attaf est un ardent défenseur du Made in France. En 2011, alors à la tête de la marque Smuggler, il est l’un des premiers à faire certifier ses produits Origine France Garantie, alors que la certification vient tout juste de naître. Il participera ensuite activement au développement de l’association Origine France Garantie, dont il deviendra le président en 2020. Au cours de son parcours entrepreneurial, il a pu constater de très près les ravages de la désindustrialisation notamment pour les filière textile et habillement, en voyant les usines auxquelles il faisait appel disparaitre les unes après les autres. « Longtemps nous n’avons été qu’une poignée à mettre en garde contre les dangers du démantèlement de notre tissu productif, passant parfois pour des originaux. Loin d’être perçue comme un désastre, la désindustrialisation était plutôt vue comme un progrès, une étape de transition vers une économie tertiaire. Les usines, ces lieux sales et polluants, allaient quitter nos contrées et plus personne en France ne devrait subir la condition d’ouvrier. La perception réductrice de l’industrie doublée d’une vision utopique d’une économie fondée sur les services et les professions intellectuelles semble avoir participé à la mise au rebus de nos manufacturiers. »

- Laurent Moisson, entrepreneur à la tête notamment d’un cabinet de conseil spécialisé dans la transformation des entreprises, constate que l’investissement dans de petites PME traditionnelles n’intéresse pas grand monde : « dans le monde très moutonnier de la finance, ça n’était pas la mode. » explique-t-il. « J’avais pu constater, en tant qu’investisseur isolé, à quel point coacher ces PME consommait du temps et de l’argent et j’avais trouvé les patrons de PME très seuls ou mal accompagnés. » Contrairement aux start-ups à qui l’on déroule le tapis rouge. Et pourtant, beaucoup de ces entrepreneurs, de ces artisans, de ces titulaires de métiers, qui font le rayonnement de la France dans le monde, ont un talent fou, une vraie ambition et une force de travail inépuisable. De plus, selon une enquête de Terra Nova (2017), un emploi industriel génère 3 à 4 emplois hors industrie : raison de plus de soutenir ces PME traditionnelles et de les aider à se développer. Laurent Moisson s’attelle alors à constituer le French Touch Fund, un fonds d’investissement spécifiquement conçu dans ce but, et il embarque dans l’aventure Emmanuel Deleau, spécialisé dans la gestion de clubs d'entrepreneurs, ainsi que d’autres investisseurs.

En 2019, au moment de lancer le fonds, Laurent Moisson échange avec Gilles Attaf, rencontré un an plus tôt. Celui-ci a alors en tête de lancer un club pour animer la communauté de ceux qui militent pour cette cause. Les grands esprits se rencontrent, unissent leurs forces et le pacte est scellé : les Forces Françaises de l’Industrie étaient nées, tout à la fois réseau d’entrepreneurs, véhicule d’investissement et d’accélération, structure de mentorat et de formation. Le nom s’est rapidement imposé raconte Gilles Attaf : « je voulais quelque chose de gaullien, qui s’inspire de la Résistance, dont la première mission était de fédérer les mouvements préexistants afin de les unir pour la défense d’une cause plus grande qu’eux et que leurs divisions. Car c’est ce qui nous anime tous et toutes aux Forces Françaises de l’Industrie. »

Un succès immédiat et une croissance rapide

La soirée de lancement est un succès, preuve que cette initiative venait combler une attente du secteur : « Au final, ce ne sont pas 30 personnes qui vinrent nous rendre visite, mais près de 90 ! s’enthousiasme Laurent Moisson. Certains avaient pris leur train de Nantes, de Marseille, de Lille, d’autres avaient annulé des diners ou des événements pour être des nôtres. Au milieu de nos amis, il y avait beaucoup de gens que nous ne connaissions même pas ! »

C’est ainsi qu’une blague entre trois amis, partie d’une bonne mais vague intention, s’est transformée en un mouvement national qui célèbre aujourd’hui ses trois ans et compte :

  • 10 clubs d’entrepreneurs dans toute la France,
  • Des centaines d’adhérents, des milliers de sympathisants,
  • Des dizaines d’événements chaque mois partout en France : dîners-conférences, visites de site industriel, formations…
  • Un véhicule d’investissement, le French Touch Fund, qui a permis de développer 15 PME positionnés sur les savoir-faire d’excellence français, pour un montant total de 4,5 M€ et, plus récemment un autre, portant le nom des Forces Françaises de la Gastronomie, pour créer des groupes de restauration et développer des producteurs novateurs, éthiques et ambitieux.
  • Un accélérateur de PME qui a déjà assisté 30 entreprises.
  • Le lancement d’Industry-land, un concept original consistant à emmener petits et grands dans une promenade industrielle.

Et les projets à venir se multiplient ! Avec notamment la poursuite du développement des antennes régionales : « Parler de relocalisation de l'outil productif demande d'agir au plus près des territoires, là où sont implantées les industries insiste Laurent Moisson. Cela nous a paru naturel de monter des clubs en région afin de favoriser la création d'un écosystème large et, ainsi, de répondre au mieux à la demande locale. Le rapide déploiement des FFI un peu partout en France nous conforte dans cette intuition et nous incite à accélérer ce développement. » C’est aussi pourquoi, après Paris en 2020, les FFI ouvriront prochainement leur deuxième accélérateur de PME en région, à Clermont-Ferrand.

Pour rayonner au-delà des frontières françaises et soutenir les PME industrielles dans leurs projets à l’export, les FFI ont récemment intégré en leur sein le Club d’entrepreneurs « La Peña », un réseau d’entrepreneurs français implanté en Espagne et au Portugal. Cette intégration vise à lever des fonds à l’étranger pour les PME françaises, et à permettre à ces mêmes PME de se connecter plus facilement au marché espagnol et portugais et de développer l’export, généralement l’un de leurs points faibles. Des ouvertures en Suisse, en Belgique et à Londres devraient bientôt suivre.

L’écosystème s’est également rapproché du média Les Déviations, spécialiste du changement de vie, afin de susciter des vocations dans les métiers traditionnels, les métiers de production et les territoires qui en sont porteurs. Les FFI et Les Déviations ont d’ailleurs développé des offres d’accompagnement à l’entrepreneuriat et à la reconversion dans les métiers de circuits courts éligibles au financement par le CPF.

Le mot de la fin aux fondateurs

« Parce que nous ne nous sommes jamais contentés de nous indigner, parce que nous avons toujours préféré agir que de nous plaindre, parce que nous préférons rester positifs et mettre en lumière ceux qui luttent, ceux qui ont l’ambition que leur entreprise et leur pays réussissent, nous n’avons plus peur, aujourd’hui, de vous annoncer notre ambition pour les prochaines années : devenir le plus grand réseau privé d’accélération de PME, d’ETI et de start-up industrielles en France. Tout le monde parle de la start-up nation, nous voulons plutôt lancer la PME Nation. »

 

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