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Gestion des créances bancaires : enjeu des banques et investisseurs

Tribune d’Alexis Rouëssé, Président d’Arrago.

Les banques s’adaptent à une réglementation prudentielle de plus en plus contraignante en allégeant notamment leur bilan au profit des investisseurs institutionnels intéressés par ces actifs. Cette gestion active des créances ne sera rendue fluide qu’avec la création d’un marché secondaire de la dette bancaire.

Depuis la crise financière de 2008, un premier constat s’impose dans le milieu bancaire : la pression réglementaire visant les établissements financiers n’a cessé de s’accroître. Elle a poussé les banques à maîtriser davantage la taille de leur bilan. Le niveau minimum de fonds propres a ainsi été fortement relevé, par exemple entre Bâle II et Bâle III le ratio Tier 1 minimal que celles-ci doivent détenir est passé, de 4 à 9%. Entre 2007 et 2017, le bilan des 6 grandes banques européennes a ainsi reculé de 5 500 Mds€.

Le deuxième constat concerne l’exposition historique des investisseurs institutionnels au risque bancaire à travers les obligations des banques auxquelles ils ont souscrit (Par exemple pour les assureurs établis en France : 23% de leurs placements soit plus de 600 Mds€ à fin 2017). Or, ces investisseurs institutionnels (compagnies d’assurance) se retrouvent exposés à un double risque : celui du risque de crédit auprès d’entreprises non financières mais aussi à celui de l’établissement bancaire qui détient le crédit. Les investisseurs institutionnels ont donc tout intérêt à détenir directement des créances sans avoir à porter de surcroît un risque bancaire dans leurs portefeuilles.

Il se trouve que les banques ont entrepris, au cours des dernières années, une gestion plus active des créances à leur bilan mais le processus demeure encore limité aux grandes transactions et à des actifs dont le marché de la titrisation est standardisé. En parallèle, le lancement de l’Euro PP (créances normées de moyen ou long terme entre une entreprise et un nombre limité d’investisseurs institutionnels) témoigne de l’essor d’un nouveau type de financement obligataire privé, déjà répandu en Allemagne (Schuldschein). Le mouvement de désintermédiation est en marche alors que les banques doivent impérativement tirer parti d’une gestion « à la manière d’une société de gestion » des actifs qui sont à leur bilan.


Une place de marché efficiente, rapide et sécurisée

Ainsi, face au stock important de créances dont les banques souhaitent se délester, il est essentiel de faciliter l’accès des investisseurs institutionnels à ces actifs afin que les établissements bancaires puissent mettre en place une gestion plus dynamique de leurs actifs et que les investisseurs institutionnels y accèdent plus aisément.

Certes, les banques de financement et d’investissement (BFI) peuvent participer à ce type d’opérations mais elles préfèrent y renoncer en deçà de certains montants. De leur côté, les « brokers » interviennent sur les marchés obligataires comme sur la syndication de prêts réunissant plusieurs établissements financiers mais à la condition également de bénéficier d’un niveau de liquidité suffisant. Ainsi, BFI et « brokers » laissent un pan entier de créances bancaires sans intermédiaires capables de les allouer directement auprès des investisseurs institutionnels et entre banques.

C’est pourquoi, il est nécessaire de mettre à disposition des banques et des investisseurs institutionnels une place de marché secondaire de la dette bancaire souple et adaptée à leurs besoins. Un moyen de sourcer des actifs alternatifs et proposer des opportunités d’investissement aux investisseurs institutionnels en mettant à leur disposition des outils technologiques efficients afin de faciliter les transactions entre les parties prenantes.

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