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Ne touchez pas à ma patronne !

Première tribune à appeler les entrepreneurs à se mobiliser pour soutenir la candidature de Laurence Parisot à la tête de l'institution patronale.

Par Guillaume Cairou, Président du Club des Entrepreneurs, PDG du Groupe Didaxis, Mentor à la CCIP, membre de Croissance Plus et Auteur du livre « Créer son entreprise » aux éditions Jacob-Duvernet.

La campagne pour l'élection du prochain exécutif du Medef est officiellement ouverte. La question d'une troisième candidature de Laurence Parisot est posée. Les candidatures sont étalées dans la presse. Le Conseil exécutif de l'institution patronale est saisi d'une sollicitation visant à modifier ses statuts.

Sans ignorer ces enjeux électoraux internes, n'oublions pas que de nombreux points positifs sont à porter à l'actif de Laurence Parisot, alors qu'une crise économique historique et inouïe continue de frapper notre pays.

Au-delà de son style direct et simple qui a donné un coup de jeune à l'institution patronale, ses prises de position se sont systématiquement révélées comme des intuitions justes à l'image de la compétitivité équitable qu'elle a toujours défendue, pourtant jugée indéfendable, il y a encore quelques années. Et je le dis comme je le pense, ce n'est pas faire injure aux potentiels concurrents de Laurence Parisot que de souligner que les résultats proprement dits de son action sont satisfaisants.

Des négociations sociales récentes en passant par la lutte incessante contre les discriminations ou l'assurance-chômage, toutes ont tenu leurs promesses. Tout prouve aujourd'hui que Laurence Parisot a eu raison de poursuivre encore et toujours dans la même direction : celle qui vise à combler le fossé qui se creusait chaque jour davantage entre le monde de l'entreprise et les Français.

A chaque fois,  elle a su ouvrir un dialogue constructif, sans tabous mais sans préjugés avec les syndicats. S'appuyant sur ses convictions profondes et sa connaissance fine du tissu entrepreneurial français, elle a su fixer les grands axes de ce que souhaite l'organisation patronale pour les années à venir grâce à la rédaction de « besoin d'air ». Puisque le cap concret et éclairé a été fixé, comment peut-on sérieusement prétendre qu'il conviendrait de changer de capitaine en pleine tempête ?

Jamais il n'y a eu au Medef une vision aussi participative, jamais les sujets n'ont été mis en débat autant qu'aujourd'hui et en tant qu'entrepreneur engagé qui a fait de l'entreprise le combat d'une vie, j'en suis particulièrement heureux.

Alors que les entreprises apparaissent désormais de plus en plus comme les acteurs majeurs des mutations de l'économie mondiale, le lien entre le Medef et les principales organisations syndicales n'a jamais été aussi solide. Qui peut sérieusement prétendre qu'il convient de changer de trajectoire ?

Le Medef est apparu très réactif depuis le changement de majorité, réussissant son pari : celui de remettre au cœur des préoccupations de chacun celles de l'entreprise. Avec Laurence Parisot, le Medef a ainsi paru plus que jamais défendre les entreprises et les fondements de l'économie de marché, attaqués avec une rare violence par une hausse historique de la fiscalité inappropriée devenue handicapante. Dans ce contexte, la campagne électorale interne ne doit faire naitre aucune division, qui ne le serait d'ailleurs que par pure querelle d'égos. Fissurer le front patronal, c'est prendre le risque incommensurable du discrédit, dont je crois sincèrement, et sans détour, qu'il ne peut être pris.

Laurence Parisot a particulièrement bien réussi à réconcilier les Français avec l'entreprise. Ses prises de position courageuses en sont certainement pour beaucoup. Dès 2008, elle est la première à s'engager officiellement pour la fin des excès et affirmer haut et fort qu'elle n'accepte plus que des dirigeants en situation d'échec ou dont l'entreprise est en situation d'échec puissent recevoir une indemnité de départ, réussissant par là même à incarner ici un patronat moderne loin de tout esprit de caste sectaire défendant envers et contre tout ses intérêts. Les chiffres sont d'ailleurs évocateurs. C'est désormais une majorité de Français qui ont une image positive des entrepreneurs comme le montre les derniers travaux du Centre d'analyse stratégique synthétisant les enquêtes comparatives internationales existantes (L'entrepreneuriat en France - Notes d'analyse 296 et 297 d'Octobre 2012).

A partir de là, chacun doit désormais prendre conscience qu'il faut se rassembler notamment en période de crise. J'invite chacun à mesurer ses critiques, à laisser de côté toute polémique et à se poser la seule question qui vaille : peut-on vraiment dès lors se permettre le luxe d'être divisé prenant le risque d'être discrédité ?

Si Laurence Parisot a fait un excellent travail à la tête du Medef, elle a surtout réussi à le moderniser. C'est ce qu'il faut poursuivre en remettant la création d'entreprise et les entrepreneurs au cœur de tous les enjeux. Car la seule arme anticrise, c'est l'entreprise.

Nous avons besoin d'un Medef indémotivable et Laurence Parisot est la mieux placée pour l'incarner par sa parole crédible, sa solidité reconnue, son expérience unique et sa capacité à aborder les sujets sans tabou mais sans dogmatisme. Face à la politique abracadabrantesque du gouvernement qui conduit la France entrepreneuriale vers le déclin, nous devons consolider l'unité d'un front entrepreneurial dont elle est seule capable d'incarner le leadership. A mes yeux, Laurence Parisot a démontré qu'elle était capable de tenir un discours de vérité aux entrepreneurs et aux pouvoirs publics Français.

C'est, en effet, elle, qui a porté avec charisme le débat sur l'ANI du 11 janvier dernier, elle qui a défendu la représentation des femmes dans les conseils d'administration et qui propose aujourd'hui un cap clair pour le Medef.

Laurence Parisot a su rompre avec le discours dépassé et la langue de bois dont ne se détachaient pas ses prédécesseurs sans rien renier de l'héritage de l'institution patronale. Elle s'est efforcée d'aborder tous les sujets de société, de la discrimination au développement durable, en passant par la parité. Ces sujets trop longtemps restés tabous au sein du Medef. Il y a eu une décrispation incontestable des relations avec les syndicats.

Elle a en effet su engager une rupture de ton salutaire avec les syndicats face auxquels elle s'est révélée très soucieuse du dialogue social. Cette volonté de valoriser le dialogue constructif et éclairé avec les syndicats s'est aussi révélée dans le fait que chacun planche désormais non plus au sous-sol, mais dans une salle de réunion du 8e étage, avec vue imprenable sur la tour Eiffel.

Laurence Parisot a clairement réussi à entamer un dégel, pourtant particulièrement sensible, avec la CGT, trop longtemps tenue à distance par ses prédécesseurs réussissant ainsi à impulser la signature de dizaines d'accords avec les organisations syndicales, ce qui est sans précédent. Sans précédent avant tout par la volonté de dialogue éclairée ainsi affichée avec les salariés français qui contribuent chaque jour à la performance de notre économie.

De la modernisation du marché du travail créant la rupture conventionnelle largement adoptée à la remise à plat des règles de représentativité syndicale, Laurence Parisot a toujours su se montrer ouverte à la discussion. Elle est avant tout, à mes yeux, l'une des rares représentantes du mouvement patronal en France qui comme je le fais au sein de mon groupe, est convaincue que la France doit avoir des syndicats forts. Qui peut dès lors aujourd'hui affirmer légitimement qu'il peut mieux qu'elle mener une nouvelle refondation du pacte social français ?

Cette aussi elle qui défend bec et ongles l'accord trouvé avec les partenaires sociaux face aux ministres et aux parlementaires, en leur expliquant qu'ils ne devaient pas trahir un texte négocié par les partenaires sociaux en y introduisant après coup des éléments dénaturant le texte initial.

Bref, chacun l'aura compris, elle a une vision moderne de l'institution patronale, du dialogue social et de la place de l'entreprise dans la société. C'est aussi la mienne. C'est pourquoi je m'engage et invite modestement et humblement chacun à me suivre sans détour et sans rien attendre en retour. Laurence Parisot a réalisé des choses de grande qualité et contribué à l'amélioration de l'image des entreprises et du patronat français. Comment dès lors lui renier le droit et la légitimité de mettre en cohérence les deux mandats que peut faire un président, qui sont actuellement de cinq et trois ans ?

Nous devons choisir la présidente du Medef, organisatrice du front entrepreneurial, bouclier des intérêts de nos entreprises et architecte de la reconquête du dialogue social. S'y étant consacrée à plein temps, actrice engagée dans cette mobilisation de tous et de chaque instant pour faire progresser l'égalité entre les femmes et les hommes.

Pour ne reprendre que quelques étapes clés de son mandat qui ont révélé l'importance du rôle de Laurence Parisot à la tête de notre organisation patronale et dont le succès lui est attribuable.

Par un travail de lobbying transparent, efficace mais sans relâche, Laurence Parisot et son équipe ont poussé le Sénat a supprimé l'article 6 du projet de loi de finances pour 2013, qui bouleversait en profondeur le régime fiscal applicable aux plus-values de cession et qui faisaient peser sur nos startups une épée de Damoclès insupportable. En en faisant son cheval de bataille depuis des années, elle a fait remettre au cœur du travail du Gouvernement et sous les lumières médiatique les problématiques relatives à la compétitivité dont chacun mesure désormais l'importance.

Elle a empêché la déductibilité des loyers simples protégeant ainsi les PME et les ETI, elle a fait prendre conscience à chacun que le PLF 2013 faisait porter des risques majeurs pour le financement de l'économie et la croissance des entreprises.

Par un dialogue constant qui ne s'est, et à juste titre, pas étalé vulgairement dans la presse, Laurence Parisot a réussi à faire reculer le gouvernement en l'empêchant d'aligner la taxation des plus-values de cession de parts de capital de l'entreprise sur la tranche maximale de l'impôt sur le revenu qui aurait été considérablement préjudiciable au développement de nos TPE en PME et de nos PME en ETI.

Sur le financement des PME comme sur le décret Retraites, elle a fait entendre les propositions du Medef. Le dispositif zéro charge proposé par le Medef a été réactivé et l'accord Agirc-Arrco 2011 a marqué un incontestable changement de paradigme.

Agissant en homme libre, je garde évidemment les sentiments d'amitié et d'estime que j'ai toujours eus à l'égard des compétiteurs déclarés. Ce sont des entrepreneurs qui ont fait beaucoup mais qui doivent désormais avoir le courage de mettre leur expérience et leur énergie au service d'une seule cause, la seule qui vaille : celle de l'unité du mouvement patronal.

Oui, ce n'est qu'au terme d'une analyse objective, que ma décision fut prise. Je considère, humble mais déterminé, que Laurence Parisot est la mieux placée pour faire gagner les idées auxquelles je crois, comme elle l'a inlassablement fait depuis son arrivée à la présidence.

Mais, oui, je prends la mesure de la difficulté psychologique de chacun des candidats dores et déjà déclarés, d'envisager une troisième candidature de Laurence Parisot, qu'ils n'avaient pas initialement considéré.

Chacun l'aura compris, je considère que Laurence Parisot est une personnalité énergique avec une capacité de rassemblement unique qui incarne mieux que personne et plus que jamais l'avenir d'un mouvement patronal moderne et digne de ce nom. Le monde économique a été bouleversé, le Medef a évolué, nos entreprises sont bousculées, le temps de l'unité est venu et la continuité bienvenue.

 

 

  

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