Une coalition de grandes entreprises dévoile un socle de 21 indicateurs et les enseignements de
3 études de cas.
Depuis 2023, une coalition de grandes entreprises impulsée par le cabinet de conseil Circul’R, travaille à répondre à cette question en bâtissant un cadre commun et opérationnel de mesure. Après deux années de travaux, la coalition publie aujourd’hui une série de cas d’études issus de trois projets pilotes menés par EDF, Veolia et BNP Paribas.
Ceux-ci font suite à la publication d’un guide paru
en mai 2024 présentant un socle commun de 21 indicateurs et des recommandations
pour accélérer la transformation des modèles économiques.
Les ambitions de la
coalition
Si l’économie circulaire est aujourd’hui reconnue comme un levier stratégique face aux défis environnementaux, économiques et sociaux, sa mise en oeuvre à grande échelle reste un défi.
En cause : les profonds changements structurels,
organisationnels et financiers qu’elle implique, mais aussi l’absence d’outils
consensuels permettant d’en mesurer concrètement les bénéfices.
Pour répondre à cet
enjeu, Circul’R a lancé en 2023 une coalition dédiée à la mesure de la
circularité, réunissant de grandes entreprises ainsi que des partenaires
académiques. Objectif : bâtir un cadre commun, robuste et opérationnel, capable
d’objectiver la circularité des initiatives et d’en démontrer la valeur
ajoutée.
Après une première
année consacrée à la définition d’un socle commun de 21 indicateurs, la
coalition dévoile aujourd’hui les résultats de sa deuxième phase
d’expérimentation, menée à travers trois projets pilotes portés par EDF, Veolia
et BNP Paribas.
3 cas d’études pour éprouver
la circularité sur le terrain
Conduite entre mars
2024 et septembre 2025, cette phase d’expérimentation avait un double objectif
:
1. Vérifier si une
initiative se revendiquant circulaire peut voir sa circularité objectivée de
manière fiable.
2. Évaluer si cette
circularité génère des impacts tangibles, qu’ils soient environnementaux,
économiques ou sociaux.
Les résultats
confirment la pertinence de cette démarche :
● Chez EDF, l’évaluation d’un
chantier a montré comment des pratiques telles que le réemploi, l’optimisation
logistique et la réduction des déchets contribuent à des bénéfices mesurables
tout en transformant durablement les modes opératoires internes.
● Veolia, avec son
initiative Life2Life,
a démontré le rôle essentiel des plateformes de réemploi dans la prolongation
de la durée de vie des équipements et la rationalisation des stocks.
● BNP Paribas 3 Step IT, a démontré qu’une
approche complète de la gestion du cycle de vie des technologies peut générer
des bénéfices complémentaires pour les entreprises : une performance économique
et opérationnelle renforcée, une utilisation plus responsable des ressources,
et une récupération sécurisée des équipements en fin de vie.
Des enseignements
au-delà des chiffres
Les 3 cas d’études
montrent que la mesure de la circularité ne peut pas se limiter à un exercice
de reporting :
● La pertinence des
indicateurs dépend fortement du type d’offre (produit, service, etc.), du niveau de
granularité et de la disponibilité des données ;
● Un cadrage rigoureux (périmètre, unité
fonctionnelle, hypothèses) est indispensable pour garantir comparabilité et
interprétation juste des résultats ;
● Les indicateurs ne
sont pas qu’un outil de preuve : ce sont des leviers d’apprentissage et de
pilotage. Ils permettent aux équipes de se poser les bonnes questions,
d’identifier des marges de progrès et de structurer leur stratégie autour de la
valeur générée plutôt que des intentions.
Selon Quentin Predignac, Principal chez Circul’R et pilote de la coalition dédiée à la mesure de la circularité : « Cette publication marque une étape fondatrice : elle montre que mesurer la circularité, ce n’est pas remplir des grilles, c’est apprendre, arbitrer et transformer. Les indicateurs ne sont pas une fin en soi, mais des leviers de pilotage, de conformité et de changement de modèle, à condition d’être lus avec discernement et alignement. »


