L'industrie du tabac représente 1 an de pollution de 17 millions de voitures diesels.
Le 1er novembre marque
le lancement du Mois sans tabac, une campagne annuelle désormais
bien ancrée
dans le calendrier de santé publique.
Greenly, expert de la
comptabilité carbone pour les entreprises, met en lumière un aspect trop
souvent négligé : l’impact climatique du marché du tabac.
Selon une étude
réalisée sur l’analyse de cycle de vie (ACV), chaque cigarette émet en moyenne
14 g CO2e, mobilise 3,7 litres d’eau et consomme 3,5 g de pétrole. À l’échelle
mondiale, c’est 6 000 milliards de cigarettes produites chaque année, cela
représente 84 millions de tCO2/an, soit autant que 17 millions de voitures
diesel roulant pendant un an.
L’ACV va de
l’agriculture à l’emballage, en passant par le transport. Ainsi, 45% des
émissions proviennent de la culture du tabac, en particulier de la
déforestation liée au séchage des feuilles (avec l’utilisation du bois ou du
charbon), 20% de la fabrication industrielle (notamment la production du
papier et du filtre), 10 % du transport (acheminement des matières premières et
distribution mondiale), et 25% des étapes finales, incluant l’emballage, la
vente, et la combustion lors de la consommation. Greenly s’appuie sur une
méthodologie d’analyse du cycle de vie (ACV) conforme aux standards
internationaux (ISO 14040/14044), qui permet de quantifier précisément les
impacts à chaque étape.
Et la cigarette
électronique ? Un paradoxe écologique
La cigarette
électronique, souvent présentée comme une alternative plus "propre",
est loin d'être sans impact. Son bilan environnemental, bien que différent de
celui du tabac, est tout aussi préoccupant. L'ACV des vapoteuses, notamment des
modèles jetables comme les "puffs", révèle un lourd tribut en termes
de déchets et de consommation de ressources. Faisons le point sur les
chiffres :
• Fabrication : une cigarette
électronique (réutilisable) émet en moyenne 17 à 24 kg CO2e sur l’ensemble de
son cycle de vie, soit l’équivalent de 1 200 à 1 700 cigarettes classiques.
• Extraction de ressources : une seule puff jetable
contient une batterie lithium-ion de 0,15 g de lithium, et à l’échelle
française, ce sont plus de 10 millions de puffs vendues par mois (avant
interdiction), soit environ 20 tonnes de lithium gaspillées par an.
• Déchets électroniques : en France, il est
estimé que plus de 1,5 million de puffs sont jetées chaque semaine,
représentant plus de 10 tonnes de déchets par an selon Zero Waste France.
• Pollution potentielle : une batterie jetée
dans la nature peut polluer jusqu’à 1 000 litres d’eau et présenter un risque
d’incendie lorsqu’elle est mal traitée dans les centres de tri.
Si la cigarette classique (tabac) pèse chaque année 84 millions de tCO2e, consomme 22 milliards de tonnes d’eau et provoque l’abattage de 600 millions d’arbres, celle électronique génère moins d’émissions directes mais exerce une pression croissante sur les ressources minières et produit plus de 10 tonnes de déchets électroniques par an en France, en grande partie non recyclés.


