« Mieux man’Gers pour tous » :
une expérimentation réussie pour démocratiser l’alimentation durable dans le
Gers;
À l’occasion de la
Journée mondiale de l’alimentation, ce jeudi 16 octobre, le programme
« Mieux
man’Gers pour tous », expérimenté depuis un an, montre qu’il est possible de
rendre l’alimentation durable accessible à tous, tout en soutenant les
producteurs locaux et en renforçant la cohésion sociale.
Concrètement, pendant
un an, des foyers bénéficiaires ont été dotés d’une carte de paiement dédiée à
l’alimentation, créditée chaque mois en fonction de la composition du ménage :
40€ par adulte et 20€ par enfant. Ces montants pouvaient être dépensés
librement pour l’achat de produits alimentaires (hors alcool), dans tout type
de commerce. Pour encourager l’orientation vers des réseaux durables
(agriculture biologique, circuits courts, producteurs locaux), un système de
bonification a été mis en place au début de l’expérimentation : un achat de 10€
dans ces circuits générait automatiquement un crédit supplémentaire de 5€ sur
la carte, soit 50% du montant de la dépense en aliments durables.
Cette « carte alimentation durable » a été mise en place par le Conseil Départemental du Gers et le
GIP Gers Solidaire, avec l’accompagnement de Upcoop, dans le cadre du programme national
« Mieux manger pour tous », financé par le Ministère des
Solidarités.
Les résultats sont
significatifs
• 100% des bénéficiaires ont franchi le pas
vers un commerce ou un acteur favorisant l’alimentation durable (magasins bio,
producteurs locaux…), alors qu’ils n’imaginaient pas que cela leur était
accessible.
• 67% des dotations mensuelles ont été
dépensées pour de l’alimentation durable, malgré une totale liberté
d’utilisation de la carte mise à disposition.
• 36% des dépenses sont restées orientées
vers une alimentation durable alors même qu’aucune bonification n’était plus
proposée.
Au-delà du soutien
financier, le programme « Mieux man’Gers pour tous » a proposé des actions de
sensibilisation et d’accompagnement : visites de fermes, ateliers de cuisine
avec achats au marché, fabrication de fromage ou de pain… autant d’expériences
qui ont contribué à changer durablement les habitudes alimentaires des
participants.
Alors que la Cour des
comptes rappelle dans un rapport récent que l’aide alimentaire, malgré un
financement en hausse, nécessite des outils plus précis pour mieux
cartographier l’offre et la demande et orienter les bénéficiaires, cette
expérimentation démontre qu’il est possible d’agir localement avec efficacité.
Au-delà de cette
expérimentation locale, la question de l’accessibilité inégale à l’offre
alimentaire durable sur l’ensemble du territoire français demeure un véritable
défi. Si des initiatives comme
« Mieux man’Gers pour tous » prouvent
l’efficacité de solutions ciblées, leur généralisation pose la question de la
capacité à toucher tous les publics, y compris dans les zones rurales ou
urbaines moins bien desservies.
Dans ce contexte, les
grandes et moyennes surfaces (GMS) ont un rôle clé à jouer : en élargissant l’offre
de produits durables, en soutenant les filières locales et en adaptant leurs
systèmes de paiement et de fidélisation, elles pourraient contribuer à
démocratiser l’accès à une alimentation saine et responsable. La scalabilité de
ces dispositifs, leur adaptation aux réalités de chaque territoire et la
collaboration avec les acteurs locaux seront autant de leviers à explorer pour
accélérer la transition alimentaire à l’échelle nationale.
« Upcoop participe
également, depuis juillet 2024, à une expérimentation similaire dans le cadre
du projet Vital’im : une carte alimentation durable déployée avec le Conseil
Départemental de la Seine-Saint-Denis et Action contre la Faim, auprès de 1 350
bénéficiaires. Avec Mieux man’Gers pour tous et Vital’im, nous démontrons que
les solutions de paiement peuvent devenir de véritables leviers de justice
sociale et de transition alimentaire. Nous confirmons ainsi notre savoir-faire
en matière de solutions de paiement intelligentes, placées au service des
politiques publiques, des dynamiques sociales et de l’économie locale. », commente Youssef Achour,
Président-Directeur général de Upcoop
« La précarité alimentaire ne peut pas être une fatalité. Dans un département agricole et bio comme le Gers, nous devons atteindre cet objectif d’assurer une alimentation saine et locale à tous les habitants, quels que soient leurs revenus. Cette expérimentation de carte est le premier pas vers la construction d’un système vertueux, accessible et bénéfique à tous, consommateurs comme producteurs. C’est aussi un formidable projet de territoire où chacun peut contribuer, dans l’intérêt général, ouvrant la voie d’une nouvelle démocratie alimentaire. », conclut Marie-Pierre Desbons, Directrice du GIP Gers Solidaire.


