La Banque de France,
l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) et l’Autorité des
marchés financiers (AMF) lancent conjointement un exercice exploratoire de
stress test avec les principaux acteurs financiers français (« system wide »).
Conduit au sein d’un système financier français solide, cet exercice est mené
afin de mieux comprendre les interconnexions et interdépendances entre les
différents acteurs et le potentiel de déstabilisation qui en résulterait dans
un contexte de stress financier.
Une série d’épisodes récents ont mis en évidence le rôle des interconnexions et des interdépendances entre acteurs financiers dans le développement des tensions au sein du système financier, entre le secteur bancaire et les autres institutions financières non bancaires (Non Bank Financial Intermediation
« NBFI », intermédiation financière non bancaire). Il s’agit, par exemple, de fortes tensions :
• sur la liquidité observée sur les marchés
européen et américain en mars 2020, au début de la pandémie de Covid-19 ;
• sur les marchés de l’énergie fin 2021 et en
2022, à la suite de l’invasion de l’Ukraine par la Russie ;
• sur les obligations souveraines britanniques en
septembre et octobre 2022 ; ou encore
• sur le secteur financier américain à la suite
des difficultés rencontrées par les banques régionales américaines en mars
2023.
Lors de chacun de ces
épisodes, des phénomènes d’amplification des chocs, faisant parfois intervenir
des acteurs bancaires et non bancaires, ont été constatés.
Afin de mieux
comprendre ce type de phénomènes, la Banque de France, l’ACPR et l’AMF
s’associent pour conduire, pour la première fois, un test de résistance intégré
(prenant en compte les interactions entre acteurs) et mené à l’échelle du
système financier avec la participation de plus de 25 institutions financières
françaises dont l’ensemble des banques d’importance systémique mondiale
établies en France et, plus globalement, une couverture très large des
différents secteurs impliqués (banque, assurance et gestion d’actifs).
Contrairement aux stress tests traditionnels, centrés sur un seul secteur, cet
exercice exploratoire vise à comprendre la diffusion d’un choc de marché sévère
au sein du système financier et les conséquences, à l’échelle du système, des
décisions de gestion prises par chacun, notamment pour gérer leurs besoins de
liquidité et faire face à leurs obligations (ventes de titres, emprunts,
émissions ou mise en pension de titres).
Les institutions qui
participent à l’exercice prennent en compte un scénario reproduisant les
caractéristiques d’un stress dont la sévérité a été calibrée pour dépasser
celle de la plus mauvaise quinzaine observée au cours des vingt dernières
années. Elles analysent les impacts de ce scénario et précisent la manière dont
elles y réagissent.
À ce jour, seules les
autorités britanniques (banque centrale, autorité prudentielle et autorité de
marché) ont conduit un exercice comparable en 2023 et 2024. Les autorités
françaises en ont tiré des enseignements pour l’élaboration et la méthodologie
de cet exercice.
Les retours des participants au test de résistance seront consolidés et analysés dans le cadre d’une première phase d’analyse. Sur cette base, une seconde phase, centrée sur l’évaluation des interactions entre les acteurs et des réactions de marché, sera conduite au cours du premier semestre 2026. La Banque de France, l’ACPR et l’AMF publieront un rapport de synthèse conjoint sur les enseignements de l’exercice à l’issue des travaux. Cet exercice exploratoire vise à mieux comprendre les dynamiques de contagion et les fragilités potentielles liées à ses interconnexions. Il n’engendrera pas de conséquence dans la supervision individuelle des participants qui se sont portés volontaires pour y prendre part.


