Tandis que la proposition de loi Duplomb entre cette semaine à l’Assemblée nationale, l’ONG Max Havelaar France alerte sur une réponse erronée à la crise agricole.
Derrière
l’objectif affiché de “simplification”, ce texte menace les normes
environnementales, sociales et sanitaires, sans répondre aux véritables
attentes du monde agricole : un revenu digne et la reconnaissance du rôle
central des agriculteurs dans la transition écologique.
Dans toute la France,
le collectif Nourrir organise des mobilisations pour dénoncer ce
contresens politique. Max Havelaar France s’y associe pleinement, appelant les
parlementaires à recentrer le débat sur les vraies solutions : des prix planchers
garantis, un objectif équitable dans la loi EGAlim et des mesures concrètes
pour accompagner les producteurs face aux effets du dérèglement climatique.
« Cette loi évite
soigneusement les vraies questions essentielles pour les agricultrices et
agriculteurs : comment leur permettre de vivre de leur métier, tout en
répondant aux défis écologiques ? Ce n’est pas en détricotant les normes
environnementales qu’on répond à leurs attentes, mais avec plus de cohérence
dans les politiques agricoles et commerciales, et une juste répartition de la
valeur. »,
explique Blaise Desbordes, directeur général de Max Havelaar France.
Aujourd’hui en France,
un agriculteur sur cinq vit sous le seuil de pauvreté. Loin de les soulager, la
suppression de normes risque d’aggraver leur précarité, en exposant les
producteurs à davantage de concurrence déloyale, sans rééquilibrer les rapports
de force dans les filières.
Pour l’ONG Max Havelaar France, la transition écologique ne pourra se faire qu’avec les producteurs, et non contre eux. Cela implique de leur donner les moyens de transformer leurs pratiques. Et donc les revenus agricoles.