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[Tribune] Quand l’attelage DAF / DSI booste la performance de l’entreprise

L’analyse de Sumit Johar, Chief Information Officer chez BlackLine.

 

Avec l'automatisation croissante des fonctions finance, le DSI et le DAF ont été amenés à collaborer plus étroitement que jamais ces dernières années. Toutefois, cette relation est souvent source de tensions. Un DAF axé sur la maîtrise des coûts et l’optimisation des marges peut considérer les investissements technologiques comme un luxe plutôt qu’une nécessité, tandis qu'un DSI priorisant l’innovation sans considération budgétaire risque d’aliéner les équipes finance et comptabilité.


Cette tension résulte donc d'un désalignement des priorités. Le DSI considère la technologie comme un moteur stratégique de croissance, tandis que le DAF adopte une approche souvent dictée par les résultats financiers immédiats. Si ces différences ne sont pas surmontées, elles peuvent entraîner de l’inefficacité, des opportunités manquées et un manque de cohésion au plus haut niveau de l’entreprise.

 

Il est donc essentiel que ces deux fonctions trouvent un terrain d’entente, reconnaissent leurs valeurs respectives et élaborent une vision commune qui permettra d’aligner leurs équipes et d’optimiser ce partenariat.

 

Trouver l'équilibre entre réduction des coûts et innovation

 

Atteindre cet équilibre nécessite un changement de mentalité. Il ne s’agit pas d’opposer optimisation budgétaire et innovation, mais de les concilier de manière efficace. Par exemple, les DSI doivent présenter leurs investissements technologiques sous un angle qui résonne pour les DAF : réduction des coûts, gains d’efficacité opérationnelle et retour sur investissement mesurable. Les directeurs financiers, quant à eux, doivent adopter une vision plus prospective, reconnaissant que l’innovation demande souvent un investissement initial pour générer une valeur durable à long terme.

 

Des mesures concrètes sont essentielles pour combler ce fossé. Des ateliers conjoints ou des sessions stratégiques, où les deux directeurs évaluent les projets technologiques sous un prisme commun – en analysant à la fois leur viabilité financière et leur potentiel commercial – peuvent favoriser l’alignement. De plus, segmenter les grands projets en plusieurs phases avec des jalons mesurables permet aux deux parties de constater des avancées tangibles sans engager immédiatement toutes leurs ressources.

 

Les chefs d'entreprise doivent considérer la technologie comme un outil de discipline financière et non comme une dépense. Par exemple, l’automatisation des processus en finance et comptabilité réduit le travail manuel tout en améliorant la précision et l'auditabilité, ce qui bénéficie à la fois aux fonctions financières et aux équipes informatiques.

 

L'importance de la communication, de la confiance et de la responsabilité partagée

 

Un partenariat solide entre le DSI et le directeur financier repose sur trois éléments essentiels : la communication, la confiance et le partage des responsabilités. Une communication régulière et transparente garantit que les deux parties partagent la même compréhension des priorités, des risques et des objectifs. Cela nécessite d’abandonner une prise de décision cloisonnée au profit d’une approche collaborative.

 

La confiance se construit avec le temps, mais elle porte ses fruits. Les DSI peuvent renforcer leur crédibilité en présentant des cas d’investissement technologique basés sur des données tangibles et en respectant leurs engagements. Les directeurs financiers, en retour, doivent reconnaître et valoriser les succès de ces initiatives, afin de souligner leur impact positif sur l’organisation.

 

Le partage des responsabilités est également essentiel. Les deux dirigeants doivent considérer les investissements technologiques comme une responsabilité commune, et non comme un projet exclusivement informatique. Les incitations et les indicateurs de performance (KPIs) doivent être aussi alignés que possible. Par exemple, évaluer la réussite d’une transformation numérique uniquement sur la base des économies réalisées pourrait occulter des avantages plus larges tels que l’amélioration de l’expérience client ou l’augmentation de la capacité d’adaptation de l’entreprise. En co-définissant les critères de succès, Finance et IT s’assurent de travailler vers les mêmes objectifs.

 

L'impact d'une relation florissante entre le DSI et le DAF

 

Lorsque le DSI et le DAF travaillent en harmonie, les effets se répercutent sur l'ensemble de l’entreprise. Un front uni envoie un message fort aux autres départements - et garantit ainsi une culture de collaboration et d'objectifs communs.

 

Un directeur financier qui soutient publiquement une initiative informatique favorise l'adhésion de l'ensemble de l’organisation, tandis qu'un DSI qui démontre de manière répétée la valeur des innovations technologiques renforce la perception de l’IT comme un partenaire stratégique, plutôt qu’un centre de coûts. Ensemble, ils peuvent conduire une transformation à l'échelle de l'entreprise, en unissant leurs fonctions pour rendre l'organisation plus agile, plus compétitive et plus résiliente.

 

Prenons l'exemple de la transformation numérique de la finance et de la comptabilité. Lorsque les DSI et les DAF collaborent efficacement, ils permettent une allocation plus intelligente des ressources, une prise de décision plus rapide et une meilleure gestion des risques, facteurs qui sont essentiels pour assurer la résilience financière dans le climat économique actuel.

 

Une collaboration plus que nécessaire pour stimuler la croissance

 

Le partenariat entre les DSI et les DAF ne cessera de prendre de l'importance à mesure que les entreprises continueront à faire face à l'incertitude économique, aux bouleversements technologiques et à l'évolution du marché. Pour réussir, les deux rôles doivent évoluer : les DAF doivent devenir des champions de l’innovation stratégique, au-delà des fonctions traditionnelles de finance et comptabilité, tandis que les CIO doivent approfondir leur compréhension des principes financiers.

 

L'objectif est le même : favoriser une croissance durable en encourageant le respect mutuel, en maintenant une communication ouverte et en s'alignant sur des objectifs communs.

La collaboration entre les deux fonctions n’est plus un luxe, mais une nécessité pour prospérer dans le monde des affaires. La question n'est pas de savoir si les DSI et les DAF doivent travailler ensemble, mais comment ils peuvent mieux travailler ensemble.


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