• Les
villes hôtes des JO enregistrent un effondrement des réservations de locations
courte durée (LCD) à mesure que l’euphorie touristique retombe
• Les tarifs nocturnes en région parisienne
chutent de 31% alors que des dizaines de milliers d’annonces disparaissent
• Les destinations phares du sud, Marseille et
Nice, rebondissent avec une croissance à deux chiffres
Les réservations de
locations courte durée se sont effondrées dans les villes hôtes des Jeux
olympiques de 2024 en France, selon de nouvelles données publiées par
PriceLabs, révélant que le boom touristique attendu par les Jeux de l’été
dernier n’a pas perduré.
En Île-de-France, les
prix et la demande ont explosé durant les Jeux, mais les hôtes n’ont pas vu la
même croissance de l’occupation, car plus de 60 000 nouvelles annonces avait
inondé le marché à l'approche des Jeux.
Toutefois, une grande partie de ces annonces a depuis disparu, et la demande s’est nettement atténuée depuis les plus de 1,4 million de nuitées réservées l’août dernier. Les tarifs nocturnes moyens ont chuté de 31%, pour atteindre 145€, tandis que le taux d’occupation pour le mois d’août affiche un recul de
2% par rapport à 2024.
Les villes du nord et
de l’intérieur du pays qui avaient brièvement bénéficié d’un pic de demande
pendant les Jeux, voient désormais leurs réservations revenir à des niveaux
d’avant l’événement. Les nuitées déjà réservées pour cet été ont chuté dans des
villes comme Lille (-53%), Saint-Étienne (-52%), Châteauroux (-41%), Lyon
(-32%), et Nantes (-17%).
À l’inverse, les
destinations côtières du sud comme Marseille et Nice s’annoncent prometteuses
pour l’été, après une année 2024 atypique. Malgré une assez forte demande
durant les Jeux, l’arrivée massive de nouvelles annonces n’a pas permis à tous
les hôtes de profiter de l’afflux de visiteurs. Cette année, les réservations
pour août 2025 sont en hausse de 15% à Marseille et de 13% à Nice par rapport
au même moment de l’année dernière.
L’objectif des Jeux,
qui visait à stimuler durablement le tourisme à travers toute la France, y
compris dans des régions éloignées comme Tahiti, a donné des résultats
contrastés. Quelques villes ont brièvement vu leurs nuitées augmenter pendant
les JO par rapport à 2023, dont Lille (+28%), Marseille (+16%) et Tahiti (+15%),
ainsi que des communes plus modestes comme Châteauroux (+96%) et Saint-Étienne
(+8%).
Cependant, les
ambitions à long terme n’ont pas été atteintes, la plupart des destinations
ayant vu l’élan retomber rapidement. Même la très dynamique région
Île-de-France, qui avait connu une hausse spectaculaire de 47% des réservations
durant les Jeux par rapport à août 2023, n’a pas su conserver cet avantage,
avec des nuitées réservées actuellement en baisse de 24% par rapport à la même
période l’an dernier. Quand même, la popularité des attractions de Paris et sa
région pourrait encore attirer des réservations de dernière minute.
Destination |
Évolution
annuelle des nuitées réservées |
Tarif
moyen par nuit (août 2025) |
Évolution
des tarifs moyens |
Lille |
-53 % |
83 € |
-28 % |
Chateauroux |
-41 % |
73 € |
-15 % |
Lyon |
-32 % |
100 € |
4 % |
Île de France |
-24 % |
145 € |
-31 % |
Saint-Etienne |
-52 % |
50 € |
-7 % |
Nantes |
-17 % |
76 € |
12 % |
Bordeaux |
-5 % |
117 € |
9 % |
Nice |
13 % |
145 € |
7 % |
Marseille |
15 % |
120 € |
-4 % |
Tahiti |
68 % |
139 € |
5 % |
Thibault Masson,
responsable marketing produit chez PriceLabs, rappelle : « Les données de cet
été mettent en évidence l’impact durable que peut avoir une demande liée à un
événement sur les marchés locaux. Malgré une forte dynamique observée l’an
dernier dans des destinations inhabituelles, avec des épreuves réparties sur
l’ensemble du territoire pour les Jeux olympiques, on assiste désormais à une
véritable gueule de bois post-Jeux olympiques ; la demande se recentrant
clairement sur les destinations classiques.
Cela ne signifie pas
pour autant que l’été sera une saison perdue pour ces destinations. Dans ces
villes, les réservations ont tendance à se faire à la dernière minute, et les
voyageurs disposent encore de beaucoup de temps pour réserver.
Pour les gestionnaires de biens, c’est donc le moment idéal pour affiner les stratégies tarifaires, surveiller de près les prix des concurrents et tirer parti de la tarification dynamique afin d’attirer les voyageurs à la recherche de bon rapport qualité-prix, sans sacrifier les revenus. Faire preuve de flexibilité et de réactivité face aux évolutions du marché sera essentiel pour optimiser les performances, alors que le marché français redescend de son pic. »