Par Christophe Bourel, CEO de Tyrex
L’intelligence
artificielle (IA) continue de révolutionner notre quotidien, que ce soit dans
les domaines de
la santé, de l’industrie ou encore des loisirs. Cependant,
comme toute technologie puissante, elle n’est pas à l’abri d’être détournée à
des fins malveillantes. Parmi ces utilisations pernicieuses, la création de
malwares par l’IA constitue une menace grandissante pour les entreprises.
Des logiciels comme WormGPT ou FraudGPT permettent de générer du code malveillant.
Comment l’intelligence
artificielle peut-elle générer des malwares ?
L’IA est souvent
associée à des outils qui facilitent des tâches complexes ou qui automatisent
des processus. Par exemple, les modèles génératifs comme ChatGPT sont conçus
pour rédiger des textes, répondre à des questions ou même produire du code
informatique. Cependant, cette capacité peut être exploitée par des
cybercriminels pour créer des logiciels malveillants.
Le principe est simple
: en entrant des instructions précises dans un modèle d’IA, un pirate peut
générer des scripts ou des codes malicieux sans avoir de compétences
approfondies en programmation. Par exemple, il peut demander à l’IA de
concevoir un programme capable d’infecter des systèmes, de voler des données ou
de contourner des mesures de sécurité. L’IA peut également aider à analyser les
vulnérabilités d’un système, facilitant ainsi la conception d’attaques sur
mesure. C’est par exemple le cas du logiciel FraudGPT qui sur la base d’un
abonnement permet de créer du code malicieux.
Malware généré par l’IA
: des menaces qui évoluent rapidement
L’évolution rapide de
l’IA entraîne une sophistication des cybermenaces. Les malwares générés par
l’IA peuvent s’améliorer et s’adapter en temps réel. Ils sont capables
d’apprendre à contourner les pare-feux, d’éviter les détections des antivirus
ou même de se modifier eux-mêmes pour paraître inoffensifs jusqu’à l’exécution
d’une attaque.
Un autre aspect
inquiétant est la capacité de l’IA à automatiser des attaques à grande échelle.
Les cybercriminels peuvent utiliser ces outils pour lancer des campagnes de
phishing hyper-ciblées, créer des ransomwares qui chiffrent les données d’une
manière complexe ou même déployer des bots malveillants capables d’infecter des
milliers d’ordinateurs en un temps record.
Comment se prémunir des malwares émergents ?
Que les malwares soient générés par l’IA ou non, les mesures de prévention restent essentielles pour limiter les risques. Quelques solutions pour renforcer votre sécurité informatique
Installer des stations blanches
Les stations blanches
ou stations de décontamination USB sont des outils spécifiquement conçus pour
analyser et neutraliser les menaces présentes sur les clés USB et autres
supports amovibles. Ces stations permettent de copier les fichiers d’un support
infecté vers un support sain tout en supprimant les codes malveillants.
Dans un contexte où les
malwares peuvent être sophistiqués et dissimulés dans des fichiers apparemment
anodins, les stations blanches offrent une première ligne de défense efficace,
notamment pour les entreprises et organisations manipulant des données sensibles.
Installer un bon antivirus et faire des mises à jour
Un antivirus performant
est indispensable pour détecter et bloquer les menaces connues. Les logiciels
antivirus utilisent des bases de données pour identifier les signatures des
malwares. Ils intègrent également des technologies de détection comportementale,
capables de repérer des activités suspectes même lorsque le malware n’est pas
encore répertorié.
Attention à ne pas
oublier les mises à jour. Elles corrigent les failles des systèmes
d’exploitation et des logiciels, souvent exploitées par les cybercriminels.
Ignorer ces mises à jour, c’est offrir une porte d’entrée aux malwares.
Sensibiliser ses employés à la cybersécurité
Les erreurs humaines
sont souvent les plus exploitées par les hackers. Un employé mal sensibilisé à
la cybersécurité peut, par exemple, cliquer sur un lien malveillant ou insérer
une clé USB infectée dans un ordinateur d’entreprise.
Pour limiter ces
risques, il est essentiel de former vos collaborateurs aux bonnes pratiques de
cybersécurité, ce qui inclut :
• Reconnaître les tentatives de phishing.
• Éviter d’utiliser des supports USB non
décontaminés.
• Créer des mots de passe robustes et les renouveler régulièrement.
Une sensibilisation régulière peut faire une différence significative !