Selon une étude IFOP
pour ASAC-FAPES, l’intention de léguer un héritage est, cette année, en repli
de 7 points, tandis que la donation de son vivant continue de séduire une
majorité de Français à près de 60%
À l’occasion de la
Journée Internationale des familles, ASAC-FAPES publie la seconde édition de
l’Observatoire des solidarités intergénérationnelles réalisé avec l’IFOP. Cette
enquête annuelle explore la perception qu’ont les Français sur la transmission
de leur patrimoine, leurs préférences en matière d’outils patrimoniaux et
financiers, leur niveau d’information et les nouvelles dynamiques
intergénérationnelles.
Une capacité de
transmission à son décès en repli malgré une volonté affirmée de sécuriser
l’avenir de ses descendants
Selon ce deuxième
Observatoire des solidarités intergénérationnelles, 71% des Français estiment
aujourd’hui pouvoir léguer un héritage à l’avenir, un chiffre en baisse de 7
points par rapport à 2024. Cette capacité perçue est fortement corrélée au
niveau de revenus, à l’âge et au statut matrimonial : les plus jeunes (18-24 ans),
les catégories modestes et les personnes célibataires sont les plus en retrait.
Cette baisse semble
révéler un paradoxe :
malgré le taux d’épargne élevé des ménages, la perception à pouvoir transmettre
diminue, en raison, sans doute, des inquiétudes liées à l’instabilité politique
et au ralentissement économique. L’épargne, autrefois considérée comme un
capital à transmettre, est désormais perçue comme une réserve de précaution
face à un avenir incertain.
Pour autant, et malgré
ce recul, la démocratisation de l’héritage se poursuit. Ainsi, parmi les
Français disposant d’au moins un produit d’épargne, 84% se sentent en mesure de
transmettre, traduisant l’effet protecteur de l’épargne.
Nouvelle tendance forte
également :
la transmission intergénérationnelle se développe. Les Français sont désormais
12% à vouloir léguer à leurs petits-enfants, un chiffre en légère hausse (+1
point). Cette tendance est encore plus marquée chez les grands-parents (24%,
soit +12 points par rapport à la moyenne nationale), traduisant un changement
profond des schémas familiaux.
50% des personnes
interrogées déclarent ne pas connaitre les démarches à effectuer
Un déficit
d’information préoccupant sur les démarches successorales pour 1 Français sur
2, une réalité particulièrement marquée chez les moins de 35 ans (72%), les
femmes (53%) et les catégories modestes (64%).
L’assurance vie reste
l’outil de transmission patrimoniale privilégiée pour 53% des Français
Plébiscitée par 53% des
Français, l’assurance vie confirme, une nouvelle fois, son statut d’instrument
privilégié de transmission patrimoniale, loin devant les livrets bancaires (20%),
l’immobilier (18%), la bourse (5%) et le Plan Épargne Retraite (4%).
Fait notable : 4 détenteurs
d’assurance vie sur 10 ont choisi de désigner des bénéficiaires en dehors de
leurs ayants droit, une pratique encore plus répandue chez les moins de 35 ans,
où elle concerne près d’un jeune sur deux (48%). Cette volonté de personnaliser
la transmission répond avant tout à un besoin de liberté dans le choix des
bénéficiaires, cité comme principale raison pour 38% des Français, le souhait
de protéger son conjoint (28%) ou encore d’éviter d’éventuels conflits entre
héritiers (25%).
Le recours de plus en
plus fréquent à des bénéficiaires choisis hors de la sphère familiale révèle
également un désir croissant d’individualisation de la transmission et un
éloignement des modèles successoraux classiques.
Le testament en recul
tandis que la donation de son vivant est envisagée, voire faite par près 6
Français sur 10
Le testament perd
progressivement du terrain dans les pratiques successorales : seuls 32% des
Français déclarent l’avoir rédigé ou en ont l’intention prochainement, soit une
baisse de 5 points par rapport à 2024. Le recul est particulièrement marqué
chez les moins de 35 ans, avec une chute de 14 points en un an (30%). Parmi
ceux qui envisagent cette démarche, la principale motivation reste la
protection du conjoint pour 55% des premières intentions de rédaction de
testament, mais aussi la volonté de transmettre des biens mobiliers (33%) ou
encore de modifier la répartition de l’héritage entre héritiers (23%).
À l’inverse, la
donation de son vivant séduit de plus en plus. Elle a déjà été envisagée ou
réalisée par 59 % des Français, et même 75% des parents. En cause : une volonté
de réduire les droits de succession (46%), assurer l’avenir de ses proches (42%),
transmettre progressivement (31%) et conserver le contrôle sur les biens
transmis (25%, +4 points).
Ce succès croissant de
la donation traduit un changement de paradigme : on ne transmet plus seulement
“après soi”, mais de plus en plus “avec soi”, dans une logique d’anticipation
et d’accompagnement actif.
« Les Français demeurent profondément attachés à la transmission patrimoniale, mais sont confrontés au contexte géopolitique, à la réalité économique et sociale (allongement de la vie, crainte de la dépendance, etc.) qui complexifie l’héritage d’autant qu’ils ne savent pas comment s’y prendre. Le défi des épargnants consiste désormais de concilier sécurité personnelle, fiscalité maîtrisée et solidarité vers leurs descendants. Notre rôle, en tant que Courtier, est clé pour les informer, les guider et les accompagner dans cette démarche. », témoigne Nathalie Lejeune, Directrice Générale de FAPES Diffusion (ASAC-FAPES).