Il
y a un an, l’EDHEC présentait son nouveau plan stratégique, Générations 2050,
avec une ambition majeure : repenser les modèles d’entreprise au service du
bien commun. L’école détaille aujourd’hui la vision et la feuille de route de
son nouveau Centre, dirigé par René Rohrbeck, PhD, et consacré à l’exploration
des méthodes permettant aux entreprises d’adopter des modèles à impact net
positif.
Introduit par Paul
Polman et Andrew Winston, le concept de net positive fait référence aux
entreprises qui ne se contentent pas de minimiser leur impact négatif mais
cherchent à créer des bénéfices concrets et mesurables - donnant plus à la
société et à l’environnement qu’elles n’en prennent. Ce sont des entreprises
qui restaurent les écosystèmes, favorisent l’équité sociale et génèrent une
valeur économique à long terme qui, au-delà des actionnaires, bénéficie à un
large éventail de parties prenantes incluant les employés, les fournisseurs,
les clients et les communautés dans lesquelles elles opèrent.
« Face à l’accélération
des crises environnementales, économiques et sociales, les approches centrées
sur la minimisation des dommages se révèlent insuffisantes. Tout en restant
rentables, les entreprises doivent contribuer activement à la régénération de
leur environnement. A travers la création du CNPB, l’EDHEC souhaite tirer parti
de ses forces académiques et de son écosystème pour accélérer la transition
vers des modèles d’entreprises net positifs capables d’impulser un changement
systémique »,
souligne Emmanuel Métais, directeur général de l’EDHEC Business School.
Des cadres de mesure
standardisés
La transition vers des modèles économiques net positifs commence par la mise en place de cadres de mesure clairs et standardisés, qui vont au-delà des indicateurs traditionnels. Dans cette perspective, le Centre va développer un référentiel pour mesurer les avancées vers le net positif à l’échelle des entreprises, tout en permettant d’identifier des points de bascule globaux et de prendre en compte les limites planétaires. Il s’appuie sur l’expertise de la Chaire Foresight, Innovation and Transformation (FIT) de l’EDHEC et sur une base de données de plus de 600 entreprises, développée en collaboration avec le Forum Économique Mondial (WEF).
L’initiative comprend
un Future FITness Index, une bibliothèque de cas concrets (avec plus de
50
exemples issus du terrain) ainsi qu’un outil d’autoévaluation générant des
rapports automatisés présentant des recommandations et bonnes pratiques.
L’objectif est
d’éclairer la prise de décision des entreprises en faisant apparaître à la fois
les performances immédiates et les trajectoires d’impact pour garantir un
alignement des actions à court terme avec les bénéfices à long terme.
Sustainable pathways :
des feuilles de route concrètes et sectorielles
Le passage à une
économie régénérative est entravé par des barrières systémiques, que ce soit au
sein des chaines d’approvisionnement ou des structures de marché, qui peuvent
freiner les entreprises même les plus ambitieuses. En appliquant des méthodes de
prospective et une approche dite future-back (rétroactive), le Centre se donne
pour mission d’aider les entreprises à imaginer des trajectoires à long terme,
leur permettant d’anticiper et de lever ces obstacles.
Conscient que chaque
secteur est confronté à des problématiques spécifiques, le Centre concentre
d’abord ses efforts sur des initiatives ciblées dans les domaines de la
construction et de la nutrition, en s’appuyant sur l’expérience des programmes
Future of Buildings et Future of Wellbeing and Nutrition codéveloppés avec des
entreprises partenaires de la chaire FIT. Plutôt que d’appliquer une
méthodologie unique pour tous, l’objectif du Centre est de traduire les cadres
de mesure dans des contextes sectoriels et d’élaborer des feuilles de route
personnalisées, appelées Sustainable Pathways.
Des formations pour
ancrer les principes nets positifs dans la culture d’entreprise
Au-delà des difficultés
de mesure et des dynamiques de marché favorisant le court-termisme, un autre
frein doit être pris en compte : l’inertie, voire la résistance,
organisationnelle. Cette transition nécessite aussi une transformation des
mentalités et des compétences afin d’internaliser progressivement les principes
nets positifs comme fondement des processus décisionnels et des pratiques de
leadership. Pour qu’ils ne restent pas théoriques, ces principes doivent être
pleinement intégrés à la formation des leaders de demain.
En capitalisant sur la
Chaire FIT et la méthodologie de prospective au cœur de son expertise, le
Centre développera des programmes pédagogiques afin de doter les managers des
compétences nécessaires en prospective stratégique, pensée systémique et conduite
du changement pour mener à bien cette transition vers le net positif.
Des projets en synergie
avec le CRE
Le plan d’action du
CNPB prévoit également une collaboration avec le Centre for Responsible
Entrepreneurship (CRE) qui fédère l’ensemble des initiatives liées à
l’entrepreneuriat au sein de l’EDHEC. Cette démarche conjointe s’appuie
notamment sur la méthodologie Responsible Entrepreneurship by Design (RED), une
approche qui permet aux startups incubées à l’EDHEC d’intégrer, dès leur
création, les enjeux de performance économique, sociale et environnementale au
cœur de leur modèle.
Les centres vont unir
leurs forces pour développer deux dispositifs innovants :
• La Net Positive Factory : conçue pour favoriser l’émergence et la montée en puissance de startups net positives à travers un bootcamp d’idéation suivi d’un programme d’incubation à Station F pour les projets sélectionnés. L’ambition est de créer un laboratoire vivant de recherche permettant d’analyser, de suivre et de partager en continu les processus de création des projets à impact net positif.
• L’Impact Track : un nouveau programme
réunissant différents acteurs - entreprises, startups, chercheurs, étudiants et
institutions publiques – pour créer un écosystème structuré d’innovation autour
d’un défi sectoriel majeur.
« Le Centre for Net Positive Business se positionne comme un véritable hub de réflexion, de recherche et d’action. Il agira comme un catalyseur pour faire émerger des modèles économiques orientés vers l’impact positif, en mobilisant des méthodologies de prospective stratégique pour anticiper, piloter et accélérer des transformations systémiques », souligne René Rohrbeck, directeur du Centre for Net Positive Business.