Depuis
2013, le Sommet N4G (Nutrition for Growth) est à la nutrition ce que la COP est
à l’environnement. Organisé tous les quatre ans par le pays hôte des Jeux
Olympiques, cet événement vise à faire de la nutrition une priorité de l’agenda
international du développement, notamment à travers des engagements financiers
et politiques. Le prochain sommet se tiendra à Paris les 27 et 28 mars, c’est
un rendez-vous crucial pour agir politiquement et lutter contre le fléau qu’est
la malnutrition.
La malnutrition un
choix politique
1 personne sur 11 souffre de la faim dans le monde. Alors qu’il y a assez de nourriture sur notre planète pour garantir le droit à l’alimentation de tous, un enfant de moins de cinq ans meurt de faim toutes les
11 secondes. La malnutrition s’aggrave partout
dans le monde, et les besoins financiers additionnels sont estimés entre 13
milliards et 15 milliers de milliards de dollars par an d’ici à 2030. Action
contre la Faim rappelle que la seule façon de mettre fin à cette catastrophe et
d’atteindre l’objectif zéro faim est d’adresser les causes profondes de la faim
: les conflits, les inégalités socio-économiques et de genre, la crise
climatique et les atteintes à l’espace civique. Malgré l’urgence, la faim et
ses causes profondes ne sont toujours pas une priorité politique de la France.
Pire encore, les financements pour la solidarité internationale reculent, avec
une baisse drastique de l’Aide Publique au Développement en France et en
Europe. Ces coupes, ajoutées à la suspension brutale de l’aide internationale
américaine va engendrer une augmentation des besoins humanitaires dans le monde
entier.
Mettre un terme à la
faim dans le monde, c’est possible.
D’une part, Action
contre la Faim exhorte la communauté internationale, notamment les États et les
bailleurs, à prendre des engagements financiers et politiques ambitieux en
faveur de la lutte contre les causes profondes de la faim et de la
malnutrition. Plus que jamais, nous avons besoin que les bailleurs de fonds du
monde entier se mobilisent pour soutenir les communautés les plus vulnérables.
D’autre part, Action contre la Faim appelle la France, en tant qu’hôte du
sommet, à confirmer son rôle majeur dans la lutte contre la malnutrition par un
engagement financier à la hauteur des enjeux et à faire preuve de leadership
pour motiver la communauté internationale à agir pour la nutrition. La
France doit adopter une stratégie ambitieuse de lutte contre la faim à
l’international, en mobilisant 1,5 milliard d’euros d’ici 2030, soit 300
millions d’euros par an à partir de 2025. La France doit également s’engager à
soutenir et promouvoir l’adoption d’un cadre politique de l’Union Européenne
renouvelé d’ici 2026, basé sur les besoins des pays et des populations les plus
vulnérables.
Pour traiter ces causes
profondes, il est nécessaire de transformer ou de réellement mettre en œuvre
les cadres législatifs et politiques qui peuvent avoir des impacts positifs sur
la sécurité nutritionnelle. Il est crucial de défendre l’agroécologie et de
mettre en place des systèmes alimentaires justes, durables et résilients.
Enfin, le respect du DIH est vital pour protéger les populations vulnérables et
assurer un meilleur accès à l’aide humanitaire.
Le Sommet N4G représente une opportunité unique pour la communauté internationale de s’unir et de prendre des mesures concrètes pour éradiquer la faim et la malnutrition. Action contre la Faim appelle à la prise d’engagements politiques et financiers forts pour faire de ce sommet un succès et garantir un avenir où chacun a accès à une alimentation saine et suffisante.