À
l’occasion de ses vœux le 28 janvier dernier, Agnès Pannier-Runacher, ministre
de la Transition écologique, a déclaré vouloir « travailler avec les
collectivités locales pour passer un cap en matière de tri des déchets ».
En effet, la deuxième
édition du « Baromètre Sepur : Les Français et leurs poubelles », réalisé
par l’IFOP, révèle encore des lacunes en matière de tri des biodéchets,
pourtant obligatoire depuis un an. Le baromètre détaille également les
convictions des Français quant à la redevance incitative, l’impact écologique
du tri, le métier d’éboueur et l’action de leur collectivité.
1er enseignement -
Le
tri des biodéchets progresse mais 41% des Français ignorent encore l’obligation
de les trier.
Les Français trient
davantage leurs biodéchets que l'an dernier (62% contre 54%). Et s’ils sont 90%
à affirmer que le tri est désormais intégré à leurs habitudes quotidiennes, ils
sont aussi 72% à penser que le tri des biodéchets va également s’intégrer facilement
dans leurs habitudes.
Toutefois, au terme de
cette première année de tri obligatoire des biodéchets, 41% des Français
ignorent encore l’obligation de les trier. D’ailleurs, presque 1 Français sur 2
(48%) se dit pas suffisamment informé à ce sujet.
Youri Ivanov, Président
de Sepur, décrypte :
« Ce chiffre ne doit ni effrayer ni décevoir. Le tri avance, y compris pour
les biodéchets. Les collectivités redoublent d’efforts et ces changements
d’habitude requiert du temps pour s’établir durablement. »
D’autres résultats demeurent encourageants : les craintes des Français quant au tri reculent (28% contre 34% en 2023), de même que leurs doutes au moment de trier (81% contre 88%).

2ème enseignement -
Les Français jugent que leur collectivité agit suffisamment pour le tri mais s’opposent largement à la redevance incitative.
Les Français disent
leur satisfaction quant à l’action de leur collectivité pour favoriser le tri :
ils sont 67% à juger que leur commune agit suffisamment. Ils sont d’ailleurs
plus nombreux que l’an dernier à savoir à qui s’adresser pour un conseil (57%
contre 48% en 2023) et à juger avoir suffisamment d'informations pour bien
trier (62% contre 51%).
Cependant, les Français
sont majoritairement opposés à la mise en place de dispositifs de redevance
incitative (58%).
« L’opinion des
Français vis-à-vis de ces dispositifs est aujourd’hui très prudente. Il y a la
crainte de voir un coût du service fluctuer, et ce dans un contexte économique
tendu »,
analyse Fabienne Gomant, Directrice adjointe du département Opinion à
l’IFOP.
3ème enseignement -
Les
Français jugent indispensable le métier d’éboueur et sont prêts à s'appuyer
davantage sur les outils digitaux pour mieux trier
Les Français disent
clairement leur reconnaissance pour les ripeurs (éboueur derrière le
camion-benne) : quasiment un sur deux (46%) jugent d’abord qu’il s’agit d’un
métier indispensable et au service de la collectivité (22%), avant d’affirmer
qu’il n’est pas suffisamment respecté (26%).
De plus, les Français
se montrent très enclins à s'appuyer davantage sur les outils digitaux, des
applications notamment, afin de les aider à trier mieux et plus. 18% d’entre
eux les utiliseraient certainement et 51% probablement.
4ème enseignement -
Les
Français sont attachés à l’impact écologique du tri et majoritairement
favorables à la collecte électrique.
L’étude démontre enfin
que l’impact écologique du tri demeure un moteur de l’action des Français en la
matière : 76% pensent avoir un impact réellement positif sur l’environnement en
triant leurs déchets et 63% juge l’obligation de tri des biodéchets comme une
opportunité pour l’écologie.
Par ailleurs, les
Français se montrent très sensibles à la collecte de leurs déchets via des
flottes roulant à l’électrique : 25% jugent ce mode de collecte indispensable
et 57% important.
« Le message envoyé par ces résultats est très encourageant. Il conforte les collectivités dans leurs efforts pour un service public qui participe pleinement à la transition écologique. C’est aussi un signal important pour les campagnes de sensibilisation qu’elles mènent et pour lesquelles nous les accompagnons régulièrement », conclut Lucie Petrel, directrice de la communication de Sepur.