L'UNESCO
et l'Organisation météorologique mondiale (OMM) lancent officiellement l'Année
internationale de la préservation des glaciers, marquant ainsi une étape
cruciale dans les efforts mondiaux visant à protéger cette ressource
essentielle dont dépend plus de 3 milliards de personnes. Cette initiative à
l’échèle mondiale mettra en lumière tout au long de l'année le rôle vital des
glaciers et les défis urgents posés par leur fonte accélérée.
Les glaciers et les
calottes glaciaires stockent environ 70% de l'eau douce mondiale, mais
aujourd’hui ces formations reculent rapidement en raison du dérèglement
climatique. Il est impératif de préserver ces ressources pour assurer la
durabilité environnementale, la stabilité économique et la préservations des
cultures et des moyens de subsistance des populations locales et autochtones.
L'Assemblée générale
des Nations unies a proclamé 2025 Année internationale de la préservation des
glaciers afin de sensibiliser le public à leur rôle essentiel dans le système
climatique et le cycle de l'eau, ainsi qu'aux conséquences considérables de leur
fonte rapide. On estime que les glaciers du mont Kenya, des Rwenzori et du
Kilimandjaro auront entièrement disparu d'ici 2040. Par ailleurs, le «
Troisième Pôle », correspondant au système Hindu Kush-Karakoram-Himalaya,
pourrait perdre 50% de son volume glaciaire actuel d’ici 2100.
L'UNESCO et l'OMM coordonnent ces efforts internationaux avec le soutien de 35 pays et plus de
75 organisations internationales. L'OMM a accueilli un événement de lancement à son siège à Genève le
21 janvier, tandis que l'UNESCO accueillera les célébrations
de la première Journée mondiale des glaciers à son siège à Paris les 20 et 21
mars. À cette occasion, l'UNESCO dévoilera le rapport mondial sur l'eau 2025,
consacré aux glaciers, avec de nouvelles données sur leur disparition et les
mesures à adopter pour y faire face.
« La préservation des
glaciers est l'un des défis les plus urgents de l'humanité. Ces formations ne
sont pas seulement de l'eau gelée : elles sont les gardiennes de l'histoire
climatique de notre planète, une source de vie pour des milliards de personnes,
un équilibre pour la biodiversité environnante, et des lieux sacrés pour de
nombreuses cultures. Leur disparition rapide est un rappel que nous devons agir
maintenant »,
déclare Audrey Azoulay, Directrice générale de l'UNESCO.
« L'OMM a récemment
confirmé que 2024 a été l'année la plus chaude jamais enregistrée et a lancé
des alertes rouges sur l'état de notre climat, notamment le recul des glaciers.
En 2023, les glaciers ont subi leur plus forte perte de masse en cinq décennies.
Toutes les régions dotées de glaciers ont enregistré une perte de glace pour la
deuxième année consécutive. À long terme, leur fonte menace la sécurité de
l'eau pour des millions de personnes. Cette année internationale doit être un
signal d'alarme pour le monde entier », poursuit Celeste Saulo, Secrétaire général
de l'OMM.
L'Année internationale
de la préservation des glaciers sera axée sur plusieurs domaines essentiels :
• Développer les systèmes de surveillance des
glaciers pour améliorer la collecte et l'analyse des données, y compris pour
développer des modèles de prévention des risques.
• Mettre en place des systèmes d'alerte précoce
pour les risques liés à la fonte brutale des glaciers.
• Promouvoir une gestion durable des ressources
en eau dans les régions tributaires des glaciers.
• Préserver le patrimoine culturel et les
savoirs traditionnels liés aux environnements glaciaires.
• Renforcer l’éducation à l’eau et engager les
jeunes dans les efforts de préservation des glaciers et à l'action en faveur du
climat.
• Intensifier la coopération scientifique
internationale sur les bassins transnationaux.
Les glaciers : Les
châteaux d'eau du monde
Les glaciers
fournissent de l'eau douce à près de la moitié de l'humanité. Leur recul
modifie la disponibilité et la qualité de l'eau en aval, impactant les
écosystèmes aquatiques, l'agriculture et l'hydroélectricité. Il entraine aussi
une hausse des glissements de terrain, avalanches, inondations et des
sécheresses, menaçant à long terme la sécurité de l'approvisionnement en eau.
En conservant
l’histoire naturelle de la terre, les glaciers fournissent aux scientifiques
des données inestimables sur les modèles climatiques passés, la composition
chimique de l'atmosphère et même les vestiges de l'activité humaine sur des
milliers d'années. Leur disparition entraîne également une perte de
biodiversité, d’écosystèmes uniques et met en péril le patrimoine culturel et
spirituel, souvent considéré comme sacré par les peuples autochtones, notamment
ceux reconnus par l'UNESCO comme patrimoine culturel immatériel.
L'Année internationale de la préservation des glaciers 2025 mobilisera les gouvernements, les institutions scientifiques, les organisations du secteur privé et la société civile pour la réduire d'urgence les émissions de gaz à effet de serre, promouvoir l’éducation à l’environnement, et renforcer la coopération internationale en matière de préservation et gestion de l’eau. Elle vise également à mettre en œuvre des stratégies d'adaptation efficaces. Seule une action concertée et une sensibilisation accrue permettront de préserver ces ressources vitales pour les générations futures.