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[Tribune] Comment le travail hybride participe à une redynamisation des territoires ?

L’analyse de François Vermeil, CEO de workin.space

Les espaces de coworking ne cessent d’évoluer afin de s’adapter aux nouvelles méthodes de travail induites par la pandémie, la digitalisation et l’évolution des attentes des collaborateurs qui en a découlé. Aujourd’hui, nombre d’entre eux pratiquent le “travail hybride” entre leur domicile et leur lieu de travail. Cette nouvelle organisation pousse certains collaborateurs à repenser leurs choix de vie et à s’éloigner des grandes villes. Cette arrivée de (télé)travailleurs en dehors des centres urbains entraîne l’émergence de nouveaux concepts de bureaux partagés, avec des offres de service de plus en plus riches et diverses. Une tendance qui participe à une réorganisation des territoires et leur attractivité.

Le bureau à mi-chemin entre le lieu de vie et le lieu de travail

Avec la généralisation du télétravail, le bureau n’est plus vu comme un simple lieu de travail, mais aussi un lieu de vie pour les collaborateurs, qu’ils soient en présentiel, distanciel, ou hybride. Avoir un lieu qui permet de se retrouver est essentiel pour maintenir le lien social malgré la distance.

Avec ces nouvelles attentes et habitudes de nouveaux lieux de travail émergent, rivalisant d’offres et d’avantages : cowokings, corpoworkings, tiers-lieux...Ces nouveaux espaces sont plus que de simples lieux de rencontre, en proposant des services premium et des activités (conciergerie, cours de sport, ateliers de networking...) incitant les collaborateurs dont une partie s’est “délocalisée” hors des centres-villes à venir échanger et ainsi créer des synergies essentielles au dynamisme des entreprises.

C’est dans ce contexte que plusieurs acteurs du coworking tels que IWG ou encore Flex-O ont ouvert des espaces dans des villes comme Fontainebleau, Orléans, ou Bayonne, participant ainsi à une redynamisation de ces territoires. Ces nouveaux tiers-lieux urbains ou hors agglomérations prennent ainsi en considération la volonté des entreprises de réduire leur empreinte immobilière ainsi que les nouvelles aspirations des collaborateurs en matière de travail hybride. Les villes, quant à elles, s’adaptent à ces nouvelles évolutions, conscientes de l’enjeu en matière d’attractivité.

Les espaces de coworking, enjeu de développement des territoires et de leur attractivité

Cette nouvelle approche du travail a profondément modifié le lien et la proximité avec les acteurs locaux et la puissance publique. Ainsi, les territoires dont l’attractivité est un enjeu majeur, ont vu l’opportunité de développer l’entreprenariat, attirer des populations nouvelles et maintenir l’emploi sur place.

Les critères pris en compte pour l’installation des nouveaux arrivants sont généralement l’accessibilité, le coût du logement, et la qualité de vie, critères majoritairement remplis par les villes moyennes qui en tirent un regain d’intérêt. Aussi, des villes comme Orléans, Angoulême ou Valence sont plébiscitées pour leur proximité avec des grandes villes et leur qualité de services. Cet essor du travail hybride a entraîné la construction de nouveaux logements, équipements, infrastructures, redéfinissant la géographie de leurs territoires.

D’autres territoires renforcent leur attractivité en mettant en place des initiatives ambitieuses avec pour but de réinvestir des lieux vacants et leur redonner vie. Parmi elles, le dispositif “Place de la Gare” lancé par la SNCF qui transforme des appartements de chef de gare en galeries d’art ou en espaces de coworking. L’initiative de l’Agence de la Cohésion des Territoires “Fabriques de Territoire” et sa Mission Coworking soutient quant à elle l’installation, le développement et la diversification de tiers-lieux d’activités culturelles mais aussi économiques en lien avec les acteurs locaux, publics comme privés. Autre indicateur de l’enjeu majeur que représente ces nouveaux espaces de travail pour les acteurs publics, les moyens alloués aux politiques d’implantation et de fonctionnement de ces lieux. La région Nouvelle-Aquitaine, par exemple, apporte un soutien financier et technique à l’installation de tiers lieux depuis 2012 – 41% des tiers-lieux présents sur ce territoire n’auraient pas vu le jour sans cette aide.

Les régions prennent désormais en compte les avantages notoires des espaces de coworking notamment en termes d’attractivité et de développement des territoires. En favorisant leur implantation, les acteurs de l’aménagement du territoire (publics et privés) imposent ces tiers-lieux comme des modèles engagés dans une nouvelle dynamique territoriale, économique et durable.

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