Connexion
/ Inscription
Mon espace
Questions de gestion
ABONNÉS
Partager par Linked-In
Partager par Xing
Partager par Facebook
Partager par email
Suivez-nous sur feedly

[Question de Gestion] Risque de greenwashing : 70% des fonds Article 8 ou 9 seraient concernés

Les institutions financières font de plus en plus face à une accumulation de critiques : elles sont régulièrement accusées de ne pas suffisamment prendre au sérieux les pratiques ESG et font l'objet d’accusations de greenwashing.

Et pour cause, selon le baromètre de la finance durable réalisé par la Fintech à Impact WeeFin sur un panel de 50 fonds, 70% des fonds Article 8 et 9 présentent des problèmes structurels ou un risque élevé de greenwashing.

WeeFin publie son baromètre de la finance durable, résultat de l’étude des documents de communication ESG d’un panel de 50 fonds Article 8 et 9, et en particulier de l’analyse de leurs annexes précontractuelles SFDR. Une étude minutieuse menée depuis plusieurs mois par leurs équipes pour comprendre les causes de ces accusations et les obstacles auxquels les sociétés de gestion sont confrontées afin de pouvoir les aider à surmonter ces défis et les accompagner à adopter des stratégies plus ambitieuses en matière de durabilité.

Deux premières études publiées respectivement en janvier et mars avaient déjà mis en exergue les interprétations et pratiques divergentes des investisseurs face aux consignes des régulateurs, puis les erreurs les plus fréquemment commises au sein des annexes précontractuelles (il en était notamment ressorti que seules 20% des annexes étudiées étaient pleinement conformes aux exigences réglementaires).

Les résultats de ce baromètre parlent d'eux-mêmes : bien qu’une proportion d’acteurs du panel ait adopté une approche ESG ambitieuse qui dépasse les exigences réglementaires, la majorité d’entre eux a encore une marge de progression et doit mettre en œuvre de nombreuses mesures pour améliorer ses pratiques.

Ce baromètre de la finance durable de WeeFin révèle notamment que :

  • 70% des fonds analysés présentent des problèmes structurels ou un risque élevé de greenwashing ;

  • 62% des fonds à thématique environnementale (Article 8 et 9) n’ont pas de politique d’exclusion stricte des énergies fossiles ;

  • Les petites et grandes sociétés de gestions ont de plus forts risques d’être accusées de greenwashing ;

  • Chez les sociétés de gestion de taille moyenne, il y a une grande disparité : 30% d'entre elles ont des pratiques ESG que l'on pourrait qualifier d'irréprochables quand, 30% également présentent des problèmes structurels ;

  • 28% des fonds Article 8 et 36% des fonds Article 9 labellisés ISR disposent d’une poche d’investissement durable dont la définition d’investissement durable ne respecte pas les critères réglementaires ;

  • 28% des fonds Article 8 et 24% des fonds Article 9 ne communiquent pas assez d’information sur ce que contient la poche non notée ESG, preuve de la crainte des conséquences réglementaires et réputationnelles en cas d’erreur.

Concrètement, pour arriver à établir ces statistiques, WeeFin a analysé 50 fonds sur la base de critères précis. Chaque fonds s’est vu attribuer une note initiale de 100, à laquelle sont ensuite appliquées des pénalités en cas de constatation de ces critères. Si la note du fonds étudié se rapprochait de 100, son risque d’être accusé de greenwashing était faible. A l’inverse, plus la note s’éloignait de 100, plus le risque d’accusation de greenwashing s’intensifiait. Le plus haut score (97) a été attribué à un fonds Article le 8 généraliste d’une société dites de taille “moyenne”, tandis que le score le plus bas (26) a été attribué à un fonds Climat Article 9 d’une société dites de « grande » taille. Comment l’expliquer ?

Afin d'aller au-delà de l'aspect quantitatif et pour proposer des solutions d'amélioration concrètes, WeeFin s'est intéressé aux causes entraînant ces risques de greenwashing. Bien qu’ils en existent plusieurs, 3 principales ont été identifiées (ci-dessous, par ordre décroissant) :

  1. Un niveau d'ambition ESG trop faible : inadéquation entre les engagements que le fonds est censé prendre en raison de sa labellisation, de sa dénomination durable ou de sa classification SFDR et le niveau d’ambition réel (exemples : absence d’indicateur d’émissions carbone scope 3 en LCA pour les fonds climats, non exclusion du charbon dans les fonds climat ou seuil supérieur à 5%) ;

  2. Une communication insuffisante : manque de précisions en matière de pratique et d’engagement en matière de durabilité (exemples : absence de réponse ou réponse hors sujet aux questions de l’annexe précontractuelle, absence d’informations sur ce que contient la poche “Autres”, c’est-à-dire non ESG) ;

  3. Communication disproportionnée : déséquilibre entre les déclarations et la réalité des engagements (exemples : longueur excessive de l’annexe précontractuelle alors l’ambition ESG est faible, présence du terme « durable » ou d’un terme thématique de type aqua, biodiversité ou climat dans le nom du fonds).

Afin de pouvoir établir un état des lieux des pratiques, WeeFin a analysé 50 fonds sur la base de critères précis. Ainsi, chaque fonds se voit attribué une note initiale de 100, à laquelle sont ensuite appliqués des pénalités en cas de constatation de ces critères. Si la note du fonds étudié se rapproche de 100, son risque d’être accusé de greenwashing est faible. A l’inverse, plus la note s’éloigne de 100, plus le risque d’accusation de greenwashing s’intensifie.

Ces manquements découlent d’un manque d’expertise face à la complexité des sujets de durabilité (63% des fonds ayant une poche d’investissement durable n’ont pas de processus clair permettant de définir ce qu’est un investissement durable), à des données incomplètes et à des outils inadaptés.

« Notre baromètre montre que les institutions financières sont souvent démunies pour mettre en œuvre leur thèse de durabilité, du fait du nombre et de l’hétérogénéité des enjeux auxquels elles font face, de l’accès aux bonnes données et au manque de temps nécessaire pour les analyser, explique Grégoire Hug, CEO et co-fondateur de WeeFin. Le cœur du problème réside souvent dans le manque de ressources, qui  les empêche d’élaborer et de piloter efficacement une stratégie ESG pertinente et avec de l’ambition. C’est pour ces raisons que nous avons créé WeeFin : pour être un catalyseur de la finance durable en aidant les acteurs de la place à déployer le niveau d’exigence attendu ».

Lire la suite...


Articles en relation