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[Tribune] Avis de l'Académie des technologies sur les agents conversationnels intelligents et ChatGPT

Après avoir rendu des avis sur le Cloud, l’informatique quantique ou encore sur l’intelligence artificielle de confiance, le pôle numérique de l’Académie des technologies s’est saisi de la question des agents conversationnels intelligents dont ChatGPT, dans le but de fournir une analyse factuelle d’un phénomène qui passionne les états, l’industrie et la société dans son ensemble.

- Gérard Roucairol, ancien président de l'Académie, président de son pôle numérique et ancien directeur scientifique de Bull, et
- Michèle Sébag, académicienne, directrice de recherche au CNRS, responsable de l'équipe Apprentissage et Optimisation, Laboratoire interdisciplinaire des Sciences du Numérique, Université Paris-Saclay,
ont présenté à la presse, le 10 mai 2023, un avis dont les grandes lignes sont reproduites ci-dessous.

Préambule
A l’instar des vocables « ordinateur » ou « tableur », l’Académie des technologies propose le vocable « langageur » pour désigner les grands modèles de langue (Large Language Models), au cœur des agents conversationnels.

Constat
L’Académie des technologies a établi une analyse de ChatGPT en termes de forces, faiblesses, opportunités et menaces (SWOT).

L’apport de l’Intelligence Artificielle générative dans les domaines de l’image, du son, et maintenant du langage est remarquable ; les réalisations obtenues dans les trois domaines passent fréquemment le test de Turing, où on ne sait plus distinguer les productions artificielles des productions humaines.

Leur mise à la disposition d’un large public permet leur appropriation rapide, et conduit à l’exploration accélérée de très nombreux usages, souvent imprévus : il s’agit d’une rupture technologique, qui débouche sur la transformation possible de nombreux métiers, allant de l’enseignement et de la recherche d’information, à la création artistique ou à la production de code informatique.

Leurs faiblesses tiennent à l’absence de contrôle de ces systèmes : en termes de qualité (erreurs et « hallucinations » dans le cadre de la recherche d’information), en termes de droit et de valeurs (propriété intellectuelle, confidentialité des données) et en termes de taille et d’énergie.

Les premiers langageurs sont des systèmes faisant intervenir des centaines de milliards de paramètres, dont l’entraînement et l’usage demandent de très puissants moyens de calcul et entraînent une lourde consommation énergétique (1 Gwh pour l’entraînement ; au moins autant pour son usage mensuel par les 100 millions d’utilisateurs) ; la généralisation de leur usage pourrait atteindre le Twh.

Recommandations
L’avance d’Open AI, soutenu par Microsoft, était à la date de publication de l’avis, incontestable. La situation évolue cependant très vite, sous l’effet de la réaction des communautés liées à l’IA et à la régulation du numérique.

    • L’Académie appelle de ses vœux la réalisation de langageurs conformes aux valeurs européennes, s’appuyant sur les compétences scientifiques et techniques disponibles au meilleur niveau international, et capables de répondre aux objectifs de performance et de confiance dans l’esprit des logiciels libres.

    • La vision de l’Académie est celle de la constitution d’un bien commun, créé et soutenu par les efforts joints des parties prenantes, ainsi que par les investissements européens publics et privés notamment nécessaires pour les infrastructures et l’exploitation.

 

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