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[Tribune] Veille environnementale : axez sur l’innovation et les prises d’initiatives !

Complémentaire de la veille marketing, la veille environnementale vise à prendre la mesure à la fois du cadre règlementaire et des initiatives innovantes susceptibles de bouleverser les équilibres d’un marché.

L’analyse de Arnaud Marquant, Directeur des opérations de KB Crawl SAS

Vivons-nous une époque de rupture ou de continuité ? Dans quelle mesure les transitions qui se trouvent actuellement à l’œuvre (écologiques, énergétiques, technologiques…) augurent-elles de changements radicaux ? Ces interrogations sont au cœur des évolutions des organisations. Qu’il s’agisse d’entreprises privées ou de structures publiques, toutes sont confrontées, aujourd’hui plus que jamais, à la nécessité d’être extrêmement attentives à l’évolution de leurs environnements

Un premier axe : la veille règlementaire

La veille environnementale s’inscrit dans cette observation nécessaire. Communément définie comme la collecte d’informations multiples qui concernent l’environnement sociétal de l’entreprise, elle recouvre plusieurs dynamiques relatives aux informations, aux innovations, aux statistiques, aux données de santé, aux éléments environnementaux, à la règlementation, sans oublier les tendances ainsi que les perspectives qui se font jour dans nos écosystèmes et dont on ne mesure pas toujours en temps réel la portée. Si l’on devait simplifier les choses, l’on pourrait sans doute établir deux axes : le premier serait règlementaire, et le second lié aux initiatives ainsi qu’à l’innovation.

Le premier axe relève d’une veille fournie, spécialisée, aux accents éminemment techniques. Il s’agit de veiller des domaines de niche, tels par exemple la pollution de l’air intérieur, des sols, les rejets atmosphériques, le traitement des déchets, le traitement des eaux… Sur ces points, dont chacun est propre à la typologie de l’organisation concernée, des spécialistes vont être mobilisés. Ces derniers vont détailler les textes en cours de débats au Parlement, effectuer une lecture très poussée des projets de loi ainsi que des textes qui sont ensuite votés. Ce faisant, ils vont s’attacher à analyser chaque phrase, chaque mot, en pesant rigoureusement leurs conséquences pour l’organisation. Pour ces experts, l’objectif est d’extraire de la loi et des règlements les informations les plus pertinentes, celles qui permettront à l’entreprise de demeurer opérationnelle tout en maintenant la conformité. Ils sont également mobilisés lorsque les textes règlementaires modifient certains seuils, nécessitant des investissements à consentir.

Second axe : la veille de l’innovation et des initiatives

Ce premier axe de la veille environnementale est le plus souvent réalisé au sein même des organisations. Il doit être complété d’une autre action, portant celle-ci sur l’observation de l’innovation et des prises d’initiative.

Cette veille est pleinement l’apanage des veilleurs, et les solutions techniques mises à leur disposition sont d’un précieux secours. L’action à mener se concentre en grande partie sur les mouvements des startups, des laboratoires et des incubateurs. Grâce à l’intelligence artificielle (IA) et au Machine Learning, il s’agit de repérer les initiatives, les inventions, les trouvailles, y-compris les plus décalées parfois... Plusieurs grands groupes y ont recours, à l’image des établissements bancaires ou des producteurs d’énergie.

Les banques, dont certains détiennent des sociétés de leasing, observent par exemple les nouveaux modes de mobilités. Quelles sont les tendances et les inventions permettant de réduire l’empreinte carbone ? Telle est souvent leur problématique, dans un contexte règlementaire qui les oblige à justifier non seulement d’efforts environnementaux, mais également de résultats. Elles veillent par ailleurs tout ce qui relève de l’utilisation de l’eau, de sa captation, de sa gestion… Nous savons, depuis les dernières déclarations du président de la République, que ce sujet est appelé à faire l’objet d’une nouvelle règlementation, plus drastique, dans un environnement proche.

L’impact environnemental, au cœur de la veille

De leur côté, les grands groupes producteurs d’énergie sont tout particulièrement concentrés sur la Recherche & Développement liée à la transformation du pétrole. Ces entreprises veillent au jour le jour les startups qui sont mobilisées sur ces sujets, à l’image de celles qui se lancent dans la fabrication de carburant à partir de déchets plastiques ou d’huile de friture.

Un autre secteur fait actuellement l’objet d’une veille innovation spécifique : celui le l’IT. L’essor exponentiel des données y est tel que se pose avec de plus en plus d’acuité la question de son impact environnemental. Entre 2010 et 2014, la production mondiale de données a été multipliée par six ; entre 2020 et 2025, elle le sera par près de quatre, puis par 3,5 tous les cinq ans jusqu’à 2035…  Dans un tel contexte, toutes les inventions, les innovations et les expériences liées à une gestion la plus écologique possible de ces données sont susceptibles d’intéresser nombre d’organisations. C’est notamment le cas des data centers immergés, à l’image du projet ITrium en France.

On le comprend bien ici : la veille environnementale marche véritablement sur deux jambes, l’une technique, l’autre liée à l’innovation. Dans un contexte aussi changeant que le nôtre, ce dernier aspect est tout particulièrement à observer et à analyser. Il entre en effet de plain-pied en résonnance avec les choix stratégiques de développement des entreprises privées comme des structures publiques.

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