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[Tribune] Devenir un leader mondial de l’hydrogène : l’Etat renforce son soutien à la filière

Le président Emmanuel Macron s’est rendu sur le site de l’entreprise Genvia à Béziers pour un déplacement sur le thème de l’hydrogène renouvelable et bas-carbone. A cette occasion, il a annoncé qu’un investissement supplémentaire de 1,9 Mrd€ sera consacré à la filière dans le plan France 2030. Cette enveloppe complémentaire doit servir à alimenter des coopérations industrielles européennes sous la forme de Projets importants d’intérêt européen commun (PIIEC) pour les technologies de l’hydrogène.

Dans ce cadre, 15 projets industriels français ont été pré-notifiés auprès de la Commission européenne et sont en attente de validation. « La France a les atouts pour devenir un leader de l’hydrogène renouvelable ou bas-carbone, et se donne les moyens de ses ambitions, déclare Philippe Boucly, Président de France Hydrogène. Le développement d’une filière française de l’hydrogène est une opportunité de décarbonation et de réindustrialisation pour notre économie. Ces investissements vont permettre de redéployer des capacités industrielles sur le territoire national en faisant émerger des gigafactories avec l’objectif affiché de renforcer notre souveraineté technologique et énergétique ».

L’électrolyse haute température, technologie d’avenir pour la production d’hydrogène décarboné

Issue d’un partenariat entre le CEA, les industriels Schlumberger, Vicat et Vinci Construction et l’Agence régionale Energie-Climat de l’Occitanie, l’entreprise Genvia est spécialisée dans la fabrication d’électrolyseurs à haute température, une technologie d’avenir pour la filière française de l’hydrogène.

« Le modèle proposé par Genvia à Béziers témoigne des liens forts et pertinents qui existent entre recherche, innovation et industrialisation, souligne Philippe Boucly. Il nous faut préserver ces synergies et consolider l’avance française dans le domaine des technologies de l’hydrogène, avance acquise grâce aux travaux précurseurs de nos chercheurs. Ce savoir-faire français ouvre la voie à des investissements, créateurs de valeur et d’emplois sur le territoire national, dans une course mondiale à l’hydrogène qui a démarré. Le soutien public est déterminant pour assurer le passage à l’échelle de ces technologies ».

Par rapport à d’autres technologies d’électrolyse, les électrolyseurs à haute température, certes d’un degré de maturité moins élevé (TRL 6), présentent de meilleurs rendements (jusqu’à plus de 90%) en utilisant des apports externes de chaleur provenant d’une industrie (par exemple la cimenterie) ou d’une centrale nucléaire. Ces équipements permettent ainsi de produire plus efficacement de l’hydrogène renouvelable ou bas-carbone et d’alimenter les besoins en hydrogène de l’industrie (raffinage, chimie, production d’engrais, sidérurgie, cimenterie) et des transports lourds (bus, camions, trains, navires).

En outre, la technologie de Genvia est réversible. Il est en effet possible de passer d'un mode électrolyseur (électricité vers hydrogène) à un mode pile à combustible (hydrogène vers l’électricité), ce qui en fait une solution adaptée aux besoins de flexibilité du système électrique pour stocker l’électricité des énergies renouvelables variables (solaire, éolien). Les scénarios prospectifs de RTE à 2050 ont rappelé l’importance cruciale qu’il y aura à développer des moyens de flexibilité du système électrique, en particulier dans les scénarios à très forte pénétration des énergies renouvelables.

Enfin, cette technologie, associée au captage de CO2 issu d’émissions industrielles, permet de produire des carburants de synthèse (méthanol, e-kerosène, méthane de synthèse) qui seront tout particulièrement pertinents comme solution de décarbonation du transport maritime et du transport aérien.

 

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