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[Initiatives] Lauréats du Prix de thèse en faveur d’une transition écologique, juste et solidaire de la Fondation Terre Solidaire 

Face à l’ampleur des défis, il est vital de réunir toutes les énergies à tous les niveaux de la société et de casser les silos entre les différents écosystèmes : universitaires, politiques, associatifs… La Fondation Solidaire y contribue avec ce premier prix de thèse qui encourage les docteurs qui font l'effort de mettre leur recherche de thèse au service d’acteurs impliqués sur le terrain.

Les lauréats illustrent parfaitement cette volonté citoyenne de préserver les territoires et biens communs. Ils portent une vision de société solidaire, et proposent une réflexion inédite ainsi que des solutions duplicables autour d’enjeux majeurs comme l’urbanisme paysager, la production d’énergies renouvelables ou le développement de semences paysannes.

Pourquoi ce prix ?

Il existe peu de prix de thèse valorisant un effort de rendre accessible les connaissances produites aux acteurs d’intérêt général.

Dans un contexte institutionnel scientifique où les doctorants sont incités à privilégier des valorisations académiques ou commerciales de leurs travaux, il a semblé nécessaire à la Fondation d’encourager le travail de recherche mis au service des actions de terrain.

Le jury illustre concrètement cette volonté de réunir les mondes académiques, institutionnels économiques, associatifs…

Présidé par l’économiste Gaël Giraud, il est composé d’un sociologue, d’un président d’ONG, d’une agricultrice, d’une élue locale, d’un animateur de réseau Biocoop, d’un ingénieur solidaire…

Des lauréats, porteurs de solutions sur des problématiques bloquantes pour la transition écologique 

Près de 60 thèses ont été réceptionnées par la Fondation Terre Solidaire, ce qui atteste que ce prix a déjà toute sa place.

Une dotation de 3 000 € va être remise aux 2 premiers ex-aequo et le deuxième recevra 1 000€.

  • 1er Prix ex-aequo à Emmanuelle Bonneau pour sa thèse en Aménagement de l’espace Urbanisme : « L’urbanisme paysager : une pédagogie de projet territorial »

A l’heure de à la prédominance de la métropolisation, il est indispensable de renouveler les pratiques de l’urbanisme pour réactiver les rapports de solidarité entre ville et campagne et d’une participation accrue des habitants à l’aménagement urbain et des territoires ruraux.

Emmanuelle Bonneau est maître de conférences à l’Institut d’Aménagement, de Tourisme et d’Urbanisme (IATU) de l’Université Bordeaux Montaigne. Urbaniste et paysagiste, elle intervient depuis 2005 dans le champ de l’aménagement urbain et de la planification territoriale. Sa thèse de doctorat soutenue en 2016 s’intitule « L’urbanisme paysager : une pédagogie de projet territorial ». Elle porte sur le renouvellement des pratiques de l’urbanisme par l’approche territorialiste italienne allant dans le sens d’une réactivation des rapports de solidarité entre ville et campagne et d’une participation accrue des habitants à l’aménagement urbain et des territoires. Promue par l’architecte et urbaniste Alberto Magnaghi, cette approche s’est construite depuis plus de trente ans à travers des expériences impliquant universités, institutions et associations telles que l’élaboration des Plans de paysage des Pouilles et de la Toscane (2015) et du projet de parc agricole de Prato. En France, ces expériences et théories-pratiques ont inspiré les partenaires institutionnels du contrat de recherche BIOREGION financé par la Région Aquitaine. Réalisée dans le cadre de ce contrat de recherche-action, la thèse éclaire la transition écologique, solidaire et citoyenne amorcée dans les pratiques de l’urbanisme en Italie et en France, à l’appui de l’approche territorialiste italienne et en articulant étroitement recherche, action et formation.

  • 1er Prix ex-aequo à Pierre Wokuri pour sa thèse en Sciences Politiques : « Orienter et activer : les projets coopératifs d’énergie renouvelable à l’épreuve du marché. Une comparaison multi-niveaux Danemark, France, Royaume-Uni ».

Face au paradoxe de la nécessité de développer les énergies renouvelables, contrariée par la faible acceptabilité sociale, cette approche autour de la démocratie énergétique peut être intéressante pour redonner aux citoyens le contrôle de la production d'énergie et concilier les intérêts de tous par la redistribution des revenus.

La recherche de Pierre Wokuri montre que dans ces trois États, ces initiatives restent cantonnées au statut de niches dont la diffusion est partielle et sont neutralisées. Si les projets coopératifs parviennent parfois à s’insérer dans des marchés nationaux, leur contribution à la transition énergétique reste relativement mineure dans l’état actuel des contraintes politiques et économiques qui pèsent aux niveaux nationaux. L’intérêt de cette recherche est d’identifier les conditions possibles de sortie de leur statut de niche et les leviers à actionner. La thèse met également en évidence en quoi ces initiatives sont innovantes, non pas selon les canaux traditionnels de l’innovation économique et technologique mais au regard de dimensions sociales et écologiques. Cette recherche a été réalisée en étroite collaboration entre autres avec le mouvement Energie Partagée qui fédère, accompagne et finance les projets citoyens de production d’énergie 100% renouvelable en France.

  • 2ème Prix à Corentin Hecquet pour sa thèse en Sociologie : « Caractérisation de collectifs développant et diffusant des semences non conventionnelles et de leurs processus de revendication de reconnaissance ».

Dans un contexte de promotion des circuits courts, de valorisation des terroirs, de réflexions autour de graines en open-source contre le brevetage du vivant… cette thèse permet de sortir de la confrontation et prendre de la hauteur en faisant réfléchir ensemble toutes les parties-prenantes.

Corentin Hecquet baigne dans la vie associative depuis ses 15 ans (Oxfam, ATTAC, mouvement étudiant) où il se forme aux enjeux de justice sociale, économique et environnementale Son travail porte sur la justice écologique au regard des mouvements de semences paysannes. Il montre comment les praticiens sur base d’une situation d’exclusion de leurs pratiques et semences élaborent des stratégies de reconnaissances. Nourri de ses recherches, de ses engagements, il facilite la rencontre entre univers qui se connaissent peu ou pas (producteurs/ chercheurs/ associations/ politiques/ consommateurs). Il s’est appuyé dans ce travail auprès de quatre initiatives (Kokopelli, Koal Kozh, Semailles, Bionatur), et est impliqué dans le réseau transfrontalier « Réseau Meuse Rhin Moselle pour les semences paysannes et citoyennes ».

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