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Profils des administrateurs européens

Un quart des administrateurs européens nommés en 2018 sont recrutés pour leurs compétences digitales ou cybersécurité.

Heidrick & Struggles, cabinet de conseil en recherche de dirigeants et en leadership, publie les résultats de son étude « Board Monitor Europe ». Cette étude dresse pour la 3ème année consécutive les profils des administrateurs nommés en 2018 en France (CAC 40), en Allemagne (DAX 30) et au Royaume-Uni (FTSE 250) et intègre pour la 1ère fois cette année une analyse des profils des nouveaux administrateurs irlandais (ISEQ), néerlandais (AX 25), portugais (PSI 20) et espagnols (IBEX 35).


1/ Grands enseignements de cette étude

- Sur les 503 sièges pourvus dans les conseils d’administration des entreprises européennes du CAC 40, DAX 30, ISEQ, AEX 25, PSI 20, IBEX 35 et FTSE 250 en 2018, 45% ont été attribués à des PDG ou anciens PDG et 70% à des personnes ayant déjà été administrateurs/trices par le passé.

- 38% des sièges pourvus ont été attribués à des femmes et 36% à des personnes provenant d’un pays différent du pays d’implantation du siège social de l’entreprise concernée, une proportion qui varie fortement selon les pays (32% en Espagne et au Royaume-Uni ; 62% aux Pays-Bas).

- Si 49% de ces nouveaux administrateurs continuent à disposer d’une expertise financière plutôt traditionnelle (et 9% sont dotés de compétences relatives aux risques financiers), on voit de plus en plus émerger chez ces administrateurs nouvellement nommés des compétences digitales (24%), incluant des compétences en cybersécurité (12%).

- Des chiffres qui viennent illustrer une double approche complémentaire pour les grandes entreprises : le besoin d’un socle de compétences classiques et de profils expérimentés au sein des boards couplés avec un nécessaire renouveau des compétences et des profils des nouveaux administrateurs.

- La prise en compte du risque environnemental et du changement climatique reste encore très marginale.

 

2/ Cette étude plus en détail

Les nouveaux administrateurs européens, entre expérience et rupture

Dans un environnement VUCA (volatile, incertain, complexe et ambigu), marqué par les incertitudes géopolitiques et économiques, les entreprises ont de plus en plus besoin de se doter de leaders résilients et agiles. Les administrateurs n’échappent pas à la règle.

On constate ainsi que sur les 503 nouveaux administrateurs nommés en 2018 dans les pays européens étudiés, la part accordée à la diversité des profils, des parcours et des expertises tend à augmenter par rapport aux éditions précédentes, tout en maintenant un équilibre avec des profils plus classiques, ayant une expérience passée en tant que PDG, DAF, ou administrateur. Cet équilibre est certes différent d’une entreprise à l’autre, car les défis et la culture varient considérablement, mais la capacité à trouver un équilibre optimal sera de plus en plus indispensable à l’efficacité du conseil d’administration et in fine à la performance économique de l’entreprise.

Dans le détail, en ce qui concerne la mixité au sein des boards, celle-ci a évolué positivement ces dernières années du fait de la mise en place de quotas par un certain nombre de pays européens. C’est le cas de la France, avec la Loi Copé Zimmerman imposant 40% de femmes dans les comités de direction des entreprises du CAC 40, mais également celui de la Belgique, de l’Italie, ou encore de la Norvège. Si ces pays ont connu des progrès rapides en la matière, on observe cependant un léger infléchissement en 2018.

Ainsi, la France, par exemple, est repassée en-dessous des seuils minimums en ce qui concernent les nouvelles nominations d’administrateurs : 35 % en 2018 (sous la moyenne européenne de 38 %) contre 46 % en 2017. L’Allemagne connaît également une baisse notable dans ce domaine : 31 % en 2018 contre 41 % en 2017. À l’inverse, des pays moins incitatifs ont vu leurs chiffres décoller : au Royaume-Uni, le chiffre est passé de 34 % en 2017 à 42 % en 2018. 

Au-delà de la question du genre, les grandes entreprises intègrent de plus en plus de nouvelles compétences au sein de leur conseil d’administration pour répondre aux nouveaux défis de leur marché, tels que l’internationalisation ou la digitalisation. Ainsi, 24% des nouveaux administrateurs disposent d’expériences digitales (v/ 3% l’an dernier), et 12% en cybersécurité. Sur ce point, l’Allemagne fait figure de bon élève avec 40% d’administrateurs disposant d’une expertise digitale (21% pour la cybersécurité), juste devant la France (33%). En revanche, la prise en compte de nouveaux risques systémiques, comme le changement climatique, reste encore très absente dans les recrutements d’administrateurs. Par ailleurs, pour répondre aux enjeux d’internationalisation croissante des entreprises, les conseils d’administration tendent à intégrer davantage d’administrateurs étrangers, même si la progression reste timide, avec seulement +1 point entre 2017 et 2018 à 36%.

Toutefois, les entreprises misent encore majoritairement sur des administrateurs d’expérience. Ainsi, la part de ceux occupant ou ayant occupé des postes de PDG est encore de 45% en 2018, même si on commence à voir de plus en plus de Chief Operating Officers, DAF, DRH, Chief Digital Officers, Chief Legal & Compliance Officers ou encore de CEO de divisions au sein des boards. 70% des nouveaux administrateurs ont par ailleurs déjà occupé un siège d’administrateur par le passé.   

« En ce qui concerne le choix de nouveaux administrateurs, tout n’est pas blanc ou noir, entre administrateurs expérimentés et nouveaux profils de rupture. Les comités de nomination doivent procéder à une analyse fine des avantages et des risques à se doter de ce type de profils vis à vis des réalités de leur marché. Un conseil d’administration équilibré, efficace et tourné vers l’avenir a besoin à la fois d’administrateurs chevronnés et de directeurs capables d’orienter les entreprises sur une trajectoire future extrêmement différente. C’est ce que révèle notre étude : les profils des administrateurs nommés en 2018 mettent en valeur les nouveaux enjeux que doivent prendre en compte les entreprises pour conserver leur place et leurs parts de marché. Celles-ci ont besoin de refléter la société dans laquelle elles évoluent et cela passe, outre l’expérience, par plus d’international, de mixité, de digital voire même de cybersécurité, sujet majeur à l’heure du 3.0 », commente Sylvain Dhenin, Managing Partner CEO & Boards pour l’Europe & Afrique chez Heidrick & Struggles.

« Il faut lever les freins au recrutement d’administrateurs plus jeunes, souvent administrateurs pour la première fois. Pour cela, il est nécessaire de créer une culture de conseil plus inclusive, avec des profils externes, plus agiles et disruptifs, afin d’anticiper les transformations de marché et accélérer la performance des organisations. Ce n’est pas la première fois que les grandes entreprises doivent évoluer, et ce ne sera pas la dernière. Nous le voyons au sein des entreprises que nous conseillons, celles-ci ont même réussi à intégrer cet impératif et ont aujourd’hui conscience que leur survie en dépend », ajoute Hervé Borensztejn, Managing Partner Europe, Moyen Orient et Afrique d’Heidrick Consulting.


71% des administrateurs français sont des PDG ou anciens PDG

La France est un bon exemple de pays qui mise sur l’expérience de ses administrateurs. Sur les 52 nouveaux administrateurs nommés en France au sein du CAC 40 en 2018, 71% sont d’actuels ou d’anciens PDG, soit le plus haut pourcentage d’Europe. 19% sont des DAF ou anciens DAF, dans la fourchette haute, et 73% ont par ailleurs déjà été ou sont déjà administrateurs au sein de grandes entreprises, l’un des chiffres les plus élevés parmi les pays observés, derrière l’Allemagne.

Toutefois, sur d’autres terrains, les chiffres concernant la France soulignent une volonté de diversification de ses conseils d’administration. 33% des administrateurs nommés en 2018 disposent de compétences digitales, contre 12% en 2017, soit un bond de 21 points, et 8% de compétences en matière de cybersécurité (contre 0% en 2017).

La France est aussi le seul pays à se singulariser par le secteur d’activité de ses administrateurs : si la majorité des administrateurs des pays européens sont issus du secteur des services financiers (49% en moyenne), les administrateurs français sont à 34% issus de la grande consommation (contre 24% en 2017) devant les services financiers (33%).

Enfin, avec 44% d’administrateurs provenant de pays différents du siège de l’entreprise concernée (+4 points), la France se place largement au-dessus de la moyenne européenne sur ce sujet (36%). Dans le détail, 25% des nouveaux administrateurs français viennent de pays d’Europe de l’Ouest.

Cependant, la France marque le pas en matière de mixité, après plusieurs années très favorables. Bien que la part de femmes parmi les nouveaux administrateurs soit passée de 46% en 2017 à 35% en 2018, les entreprises françaises ont toutes dépassé le seuil des 40% imposés par la Loi Copé Zimmerman.

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