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Créer et innover : le rôle des plateformes d'innovation et des « open labs » d'entreprises

Véritable phénomène caractéristique d’une transformation socio-économique, les plateformes d’innovation se développent partout dans le monde. On les appelle tiers-lieux, open labs, incubateurs, accélérateurs, fab labs, makerspaces, espaces de co-working ou encore espaces collaboratifs.

L’Innovation Factory et Bpifrance Le Lab ont d’abord étudié ce phénomène en Ilede-France en 2017 puis dans toute la France en 2018, travaux menés par Valérie Merindol et David W. Versailles, co-responsables de la Chaire NewPIC de Paris School of Business.

Cette publication apporte une dimension internationale à la taxonomie existante, au travers de l’étude de 12 lieux dans 5 grandes régions d’Asie et permet de dresser un panorama complet et ainsi de comparer les plateformes d’innovation en France et en Asie.

Dans un monde digital où la flexibilité, la fluidité des échanges et la combinaison de compétences hétérogènes constituent des éléments clés des nouveaux processus de créativité, les lieux d’innovation jouent un rôle majeur dans le management de l’innovation et se développent un peu partout dans le monde.

Les deux précédentes études réalisées en 2017 et 2018 ont démontré que les plateformes d’innovation se caractérisent par 3 dimensions clés : un lieu physique, une communauté et un portefeuille de service qui évolue rapidement.

Elles nous ont également appris qu’il n’existe pas de modèle unique : les plateformes diffèrent par leurs modèles d’affaires, leurs partenaires (publics et privés), leurs statuts juridiques et le panel d’activités proposées. En France, les plateformes d’innovation agissent comme de véritables catalyseurs de l’innovation en combinant une double fonction d’« apporteurs de contenus » et « apporteurs de réseaux » ce qui contribue à casser les silos au sein des écosystèmes. Les grandes entreprises ne sont pas en reste. Quel que soit leur secteur d’activités, elles ont créé des « open labs », pour les aider à relever les nouveaux défis de l’innovation.

Le parallèle avec l’Asie, de cette nouvelle étude menée par Valérie Merindol et David W. Versailles, permet de mettre en lumière les points de convergence et les différences entre la France et l’Asie. Le poids croissant de l’Asie-Pacifique dans l’économie mondiale en fait aujourd’hui une scène d’innovation à part, qui justifie l’intérêt de cette comparaison.

Si la France est un pays installé dans la dynamique des écosystèmes européens, les pays comme la Chine, l’Inde, la Malaisie, le Myanmar (ex Birmanie), Singapour et le Bengladesh présentent de fortes disparités politiques, économiques, sociales, géographiques et sociologiques qui vont générer d’importantes variétés entre les modèles de développement et d’innovation. La comparaison permet de montrer les similitudes et les pratiques spécifiques à chaque continent, tout en soulignant la nécessité d’inscrire dans une approche de plus en plus internationalisée la stratégie des plateformes d’innovation comme des open labs d’entreprises.

Au total, 23 entretiens ont été réalisés en Asie, dans 7 pays différents (7 plateformes d’innovation et 5 « open labs » d’entreprises) afin de collecter des données concrètes permettant de faire une analyse comparative avec la France. Ce nouveau volet se conclut par des recommandations concrètes à destination des startups et des grands groupes.


Les grandes conclusions de l’étude

Les modes de fonctionnement des plateformes d’innovation et des open labs d’entreprises sont assez comparables en Asie et en France et obéissent aux mêmes principes. Trois enjeux clés ont été identifiés :

- Certaines plateformes d’innovation se positionnent de façon précise et délibérée sur les phases d’accélération de startups, y compris sur les activités d’industrialisation. Leur stratégie et les services qu’elles proposent renvoient à des modèles stratégiques variés qui répondent aux mêmes principes en France et en Asie. En Inde et en Chine, ces plateformes s’appuient sur un écosystème d’innovation très dynamique, qui facilite la mise en place d’activités pour l’industrialisation des startups.

- Pour les grandes entreprises, le rôle des « open labs » devient un enjeu important pour animer des écosystèmes nouveaux sur la dynamique de l’open innovation, dans une démarche multi- ou pluridisciplinaire. Cela représente un enjeu important, en Asie comme en France, mais cette dynamique semble plus avancée en Asie. Il ne s’agit pas seulement d’identifier des startups utiles pour faire évoluer le portefeuille d’activités de la grande entreprise, mais aussi de favoriser l’accélération des startups et, plus largement, de permettre l’émergence d’écosystèmes prêts à porter des projets disruptifs. Cette démarche est au service de la stratégie de diversification et d’adaptation continue des grandes entreprises, qui doivent introduire sans cesse de nouveaux produits et de nouveaux services pour préserver leur position de marché.

- Ensuite, les stratégies d’internationalisation des plateformes d’innovation et des « open labs » d’entreprise répondent à des stratégies précises. Ces dispositifs ne sont pas seulement un moyen d’animer des communautés et écosystèmes locaux. Ils participent à une dynamique de globalisation.

  • Pour les plateformes d’innovation, une distinction intéressante émerge entre celles qui sont « globales » et les autres. Les plateformes globales développent une capacité à accompagner le changement d’échelle des startups et à se positionner sur le marché international.
  • Pour les « open labs » d’entreprise, l’enjeu est de placer les compétences et les activités au plus près des compétences les mieux adaptées pour être efficace dans la dynamique d’open innovation. Les grandes entreprises passent aussi d’une logique d’« open labs » à une organisation avec un réseau d’open labs aux missions souvent complémentaires. Ce réseau tire parti de l’environnement local mais s’insère dans une stratégie globale pour relever tous les défis de l’entreprise. L’adage « act lobal, think global » prend alors tout son sens.

L’analyse présentée dans ce rapport permet d’ouvrir des perspectives et d’émettre une série de recommandation pour les grandes entreprises et les startups.

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