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Les marchés sous pression

Commentaire de Tomas Hildebrandt, Gérant Senior en charge de la gestion institutionnelle d’actifs français, chez Evli Fund Management Company

Les marchés émergents ont été sous pression sur les actions comme les obligataires. En juin, l’indice MSCI des marchés émergents a baissé de près de 5% en territoire négatif. L’indice Emerging Markets Bond de JP Morgan a continué de déraper, perdant 1,5% en juin, ce qui représente au total une baisse de 6,5% depuis le début de l’année.

De nombreuses explications existent pour expliquer cette tendance des prix négative. Le retour en force du protectionnisme menace de frapper les exportations de plusieurs pays, de façon indirecte également. La hausse des taux en dollar frappera aussi les pays qui sont dans l’incapacité de compenser l’augmentation des dépenses de financement par leur revenu d’exportation. Un troisième facteur relevait des enjeux politiques internes en Turquie et au Brésil, par exemple.

D’importants mouvements de capitaux ont obligé les banques centrales de nombreux pays émergents à réagir sur leurs marchés. Les banques centrales de Turquie, d’Inde et d’Indonésie ont augmenté leurs taux directeurs et la banque centrale brésilienne est intervenue dans les mouvements du marché de devises.

Le marché action chinois a également baissé alors que les tensions commerciales ont atteint un point culminant. La banque centrale chinoise a réagi à la situation en réduisant ses réserves obligatoires de 0,5 point de base. Ce qui a entrainé des réactions positives sur le marché action, et la politique monétaire flexible devrait atténuer un éventuel ralentissement de la croissance à l’export. Néanmoins, l’indice de la bourse de Shanghai a perdu 8% en juin.


Pression inflationniste du fait de la hausse du prix du pétrole brut

Le prix du pétrole brut, qui a presque doublé sur les 12 derniers mois, a accentué la pression inflationniste. L’inflation dans la zone euro est exactement de 2%, mais l’inflation sous-jacente est restée stable, entre 1,2 et 1,3%. Aux Etats-Unis, l’inflation continue d’augmenter et a atteint un taux annuel de 2,8%, ce qui était nettement plus élevé que prévu.

Lors du sommet de l’OPEP, malgré des points de vue quelque peu différents, les pays membres ont décidé d’augmenter légèrement la production, dans l’espoir de ralentir l’augmentation du prix du brut. Si l’augmentation se poursuit, cela pourrait commencer à ralentir les perspectives de croissance. Jérôme Powell, le Président de la Fed, a déclaré pour la première fois (et depuis longtemps) que les entreprises retardaient les investissements et l’embauche de nouveaux collaborateurs. Toutefois, le marché du travail américain continue de se renforcer avec une baisse du chômage et une augmentation des salaires horaires.

Aux Etats-Unis, la Fed a augmenté son principal taux directeur de 0,25% comme prévu, se situant désormais entre 1,75 et 2%, et a annoncé qu’elle devrait certainement faire deux autres augmentations durant l’année. A plus long terme, la Fed a estimé que les augmentations continueront jusqu’à atteindre 3% courant 2019.

Lors de sa réunion de juin, la BCE a décidé de réduire son programme de rachat. Après septembre, la BCE ne rachètera que pour 15 Mds€ de titres par mois, et les rachats s’arrêteront à la fin de cette année.

Les rendements de l’obligataire souverain allemand à long terme ont diminué d’une certaine manière. Les rendements de la dette italienne ont arrêté d’augmenter, mais restent à 2,5 à 3% reflétant la poursuite de cette situation incertaine.


Des progrès difficiles sur les marchés actions

Ce fut un mois difficile sur les marchés action, et le point d’orgue des conflits de la guerre commerciale, en particulier, a précipité les prix à la baisse. La majorité des marchés ont fini en territoire négatif. Le sentiment des investisseurs s’est affaibli et, par exemple, l’indice ZEW, qui mesure la confiance des investisseurs allemands, continue de baisser. Dans les mois à venir, il sera plus aisé de déterminer à quel point la menace d’une guerre commerciale affecte la confiance des investisseurs, des consommateurs et de l’industrie.

Toutefois, il est important de souligner le nombre d’acquisitions majeures. Durant la première moitié de l’année, les acquisitions d’entreprises représentent 2,5 milles milliards de dollars à l’échelle mondiale. C’est le chiffre le plus important depuis 1980 et plus encore que l’année record de 2007. Des acquisitions importantes ont eu lieu dans le secteur des médias en particulier. Près de la moitié des acquisitions était valorisées à plus de 5 Mds€ chacune.

www.evli.com

 

 

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