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Fin de l’assouplissement quantitatif : retour de la croissance ?

Par Mike Kerley, Directeur Actions pan-asiatiques d'Henderson Global Investors

Nos perspectives pour le reste de l’année et 2015 sont positives pour les actions Asie Pacifique. Les valorisations sont encourageantes, la croissance économique régionale est stable et supérieure à celle des autres pays développés. Source de difficultés au cours des années passées, les bénéfices des entreprises ont atteint leur plus bas niveau et sont en train de se reprendre.

Les marchés actions asiatiques se sont bien repris mais n’ont pas atteint les progressions enregistrées aux Etats-Unis, en Europe et au Royaume-Uni, car les mesure d’assouplissement quantitatif n’ont eu aucun effet sur l’Asie, ni sur les marchés émergents. La compression des rendements obligataires à travers le monde initiée par les Etats-Unis suivis du Royaume-Uni et de l’Europe, ainsi que les mauvaises notations des dettes d’entreprise et des dettes souveraines dans le reste du monde ont poussé les spreads entre les pays développés et les pays émergents à des niveaux jamais atteints auparavant. Le Crédit Suisse Asian Sovereign Bond Index, qui a généré un rendement moyen supérieur à 6% sur la période 2006/2007, a chuté à 3% l’an dernier, alors que l’Indonésie, avec son parcours parsemé de défauts, a vu le rendement de son obligation à 10 ans chuter de 10% à la fin de 2007 et de 17% au plus fort de la crise financière à 5% à la fin de 2012.

Aux Etats-Unis comme en Europe, les mesures d’assouplissement quantitatif ont fait leur travail et ont constitué un environnement propice au déclenchement de la reprise mais il faudra, lors de l’étape de normalisation, bien plus que de la liquidité pour atteindre des niveaux de croissance économique identiques à ceux d’avant la crise. Dans la plupart des pays occidentaux, et malgré des bilans débordant de liquidités, les investissements des sociétés sont faibles ce qui montre que les équipes de direction de ces sociétés n’ont pas confiance dans la pérennité de cette reprise. L’austérité reste de mise dans les principaux pays développés et la croissance des pays occidentaux devrait rester inférieure à la moyenne au cours des prochaines années.

Cette dynamique devrait inciter les investisseurs à regarder de nouveau vers les marchés émergents, et vers l’Asie en particulier, ces derniers étant les seuls pays offrant un niveau de croissance attractif. Les marchés émergents ont commencé de surperformer les marchés développés au début de l’année et cette tendance devrait se poursuivre à l’avenir.



Pourquoi acheter des valeurs asiatiques à fort rendement si la croissance est plus importante?

Les valorisations sont attractives. Les actions asiatiques hors Japon s’échangent actuellement à 12 x leurs bénéfices futurs ce qui est conforme à la moyenne historique mais extrêmement bon marché par rapport à certains pays comme les Etats-Unis. Ces ratios, en Asie, reposent sur des bénéfices avant impôt et intérêt, en dessous de leur moyenne historique, tandis que ceux des Etats-Unis sont sur leur plus haut niveau sur cinq ans. Cette tendance devrait s’inverser au fil du temps.

Les sociétés asiatiques possèdent des caractéristiques identiques à celles de leurs concurrents occidentaux, leurs bilans sont sains et bon nombre d’entre elles disposent d’une trésorerie nette. La croissance des bénéfices par action devrait être d’environ 10% en 2014, les révisions étant plus fortes cette année que les années précédentes. La profitabilité, mesurée grâce au rendement des capitaux propres, n’est pas aussi élevée que par le passé en raison de niveaux de liquidité plus importants mais elle pourrait augmenter si les marges opérationnelles se reprennent.

Par ailleurs, avec le vieillissement de la population mondiale, le besoin de revenu au moment de la retraite continuera d’influencer les stratégies à fort rendement à travers le monde et l’Asie devrait continuer d’offrir le haut rendement et la diversification qui ont su, par le passé, attirer les investisseurs sur ce secteur.

L’Asie a un avantage certain par rapport aux autres stratégies actions à fort rendement : la croissance du dividende. Bien que les bénéfices par action asiatiques aient de nouveau atteint leurs niveaux pré-crise, les dividendes par action restent encore en-dessous de leurs anciens niveaux.L’écart entre les bénéfices par action et les dividendes par action depuis 2005 a conduit le taux de paiement des dividendes asiatiques à chuter à moins de 30%, soit son plus bas niveau historique.

Ce phénomène montre bien que nous n’en sommes qu’aux prémices du développement d’une culture de dividende en Asie. Il faudra que la situation soit adéquate pour que les équipes de direction se sentent suffisamment à l’aise pour adopter une politique de dividende plus agressive. Les six dernières années ont été marquées par la crise financière et ses répercussions, par les problèmes politiques et économiques survenus en Europe et par les différents survenus au Moyen Orient. L’environnement mondial n’a donc pas été suffisamment adapté à une augmentation des paiements. Au cours de la seconde moitié de 2013 de nombreuses actions allant dans ce sens ont été entreprises : augmentation des dividendes exceptionnels, rachats d’actions et réductions de capital. Cette tendance devrait se poursuivre et la croissance des dividendes devrait dépasser la croissance des bénéfices en Asie au cours des cinq prochaines années. Nous devrions donc assister à une croissance des dividendes à deux chiffres au cours de cette période ce qui est relativement attractif par rapport aux autres stratégies actions à fort rendement.


Stratégie

Nous continuons d’acheter des titres au bon prix et d’identifier les futures sociétés à haut rendement. Ceci nous conduit donc à favoriser des marchés tels que la Chine, Singapour Taïwan et la Thaïlande. Au niveau des secteurs, les télécommunications nous offrent des titres à haut rendement alors que le secteur industriel et le secteur des biens de consommation discrétionnaire nous permettent d’être exposés à des opportunités de croissance des dividendes bon marché. Nous restons prudents quant aux valorisations en Australie, aux Philippines et en Indonésie, alors que l’Inde, suite aux élections, semble plus attractive, bien que les valorisations et le faible nombre de sociétés payant des dividendes signifient que le fonds ne dispose que d’une faible pondération à ce niveau.

Nous favorisons les secteurs poussés par la demande domestique tels que les biens de consommation, l’immobilier et l’industrie et nous essayons d’éviter les exportateurs et les matières premières. Nous avons, au cours du 2ème trimestre 2013, réduit notre exposition aux secteurs défensifs à haut rendement, la recherche de rendement ayant conduit les valorisations à atteindre des niveaux sans précédent. Bien que nous ayons de réinvesti sur certains secteurs (en particulier les REITs) suite aux faibles résultats réalisés au cours de la seconde partie de 2013, nous continuons de privilégier la croissance des dividendes en fonction des valorisations, avec une association haut rendement / croissance des dividendes de 45 - 55% en faveur de la croissance.

www.henderson.com/

 

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