Philippe Crevel, Directeur du Cercle de l’Épargne analyse le
nouveau record de l'épargne en France au 2e trimestre 2025.
Au 2e trimestre 2025,
le taux d’épargne des ménages a atteint, selon l’INSEE (comptes nationaux), un
niveau record de 18,9% du revenu disponible brut. Il a augmenté de 0,3 point
entre le premier et le deuxième trimestre. Le taux d’épargne financière est de
son côté passé de 9,5 à 9,8% du revenu disponible brut. Hors covid, il faut
remonter au début des années 1980 pour avoir un taux aussi élevé.
Depuis la crise
sanitaire de 2020, les Français maintiennent un effort d’épargne important. Le
taux d’épargne n’a jamais retrouvé son niveau d’avant covid (15% du revenu
disponible brut). La succession de crises (covid, guerre en Ukraine, vague
inflationniste, conflit au Moyen Orient, situation politique en France)
explique en grande partie cette propension à l’épargne qui s’effectue au
détriment de la consommation. Les ménages diffèrent leurs dépenses importantes
et épargnent les gains de pouvoir d’achat dont ils peuvent bénéficier. La
dégradation des comptes publics constitue également un facteur propice à
l’épargne, les ménages craignant une hausse des impôts ou un ralentissement de
la croissance. D’autres facteurs peuvent contribuer à l’augmentation du taux
d’épargne : le vieillissement de la population et le réinvestissement des
revenus des produits d’épargne.
Le retour de l’incertitude politique après l’annonce du Premier ministre, François Bayrou du 25 août dernier, ne devrait pas inciter les ménages à relâcher leur effort d’épargne. Certes, les ménages sont de plus en plus résilients compte tenu de la multiplication des crises, en revanche leur prudence s’inscrit dans la durée.


