L’AMF analyse l’évolution des
comportements entre les femmes et les hommes
L’Autorité des marchés
financiers (AMF) a réalisé une étude portant sur les épargnants français ayant
effectué, au cours de l’année 2024, au moins une transaction sur des
instruments financiers français. Elle fait le constat d’une augmentation de
21,5% du nombre des investisseurs actifs par rapport à 2022. Compte tenu de la
stabilité du nombre des femmes dans cette population, la part des femmes parmi
les investisseurs actifs a diminué, passant de 30% en 2022 à 25% en 2024.
Après une première
étude du profil des investisseurs ayant réalisé au moins une opération à
l’achat ou à la vente sur des titres financiers français en 2022
(hommes/femmes, tranche d’âge, titres d’instruments acquis ou cédés), l’AMF
analyse l’évolution du comportement des investisseuses et investisseurs actifs
entre 2022 et 2024.
Les principaux constats
de cette étude sont les suivants :
• en 2024, l’AMF
dénombre 1,7 million d’investisseurs actifs, soit environ 300 000 de plus qu’en
2022 (+21,5%), mais les femmes sont, pour l’essentiel, restées à l’écart de
cette progression. L’AMF a en effet comptabilisé près de 430 000 investisseuses
actives en 2024, soit autant qu’en 2022. En proportion, la part des femmes au
sein des investisseurs actifs est ainsi passée de 30 à 25% entre 2022 et 2024
;
• le rajeunissement des investisseurs se poursuit : l’âge moyen s’établit, au dernier trimestre 2024, à
43,8 ans pour les hommes et 54,6 pour les femmes (respectivement 49,6 ans et
60,1 ans sur le même trimestre en 2022) ;
• même si le nombre
d’investisseuses actives auprès des banques classiques tend à diminuer, les
femmes privilégient majoritairement ces dernières (62,8%) contrairement aux
hommes (38%) qui se tournent aussi vers les banques en ligne (33,3%) et les
néo-brokers (28,7%) ;
• alors que la part des
transactions effectuées auprès des néo-brokers croît chaque année, le recours à
ces derniers en nombre de transactions est proportionnellement deux fois plus
élevé chez les hommes (19,9%) que chez les femmes (9,7%) ;
• les femmes et les
hommes de moins de 50 ans investissent dans les mêmes proportions sur les fonds
indiciels cotés (Exchange traded funds ou ETF) ;
• enfin, la négociation
d’actions fractionnées, en progression depuis 2020, concerne un peu plus de 16%
des investisseurs actifs en 2024, dont 89% sont des hommes et seulement 11% des
femmes.
Dans le cadre de sa
mission de protection de l’épargne investie, qui est la première des priorités
de ses orientations stratégiques « Impact 2027 », l’AMF réalise des études pour
affiner sa connaissance des comportements des épargnants lui permettant d’adapter
ses actions en matière de pédagogie et de prévention.
« Le recul de la part
des femmes au sein des investisseurs actifs est un marqueur de leur
sous-représentation dans le monde de l’épargne et de l’investissement et donc
d’inégalité économique. Les femmes doivent davantage s’intéresser à leurs
finances, c’est essentiel pour assurer leur autonomie financière et leur
avenir. Et le monde financier doit lui aussi davantage s’intéresser à l’épargne
des femmes qui représente une ressource abondante sous-exploitée pour
l’économie »,
a commenté Marie-Anne Barbat-Layani, la présidente de l’AMF.


