A l’occasion de la présentation du rapport annuel
de l’Autorité des marchés financiers à la presse, sa présidente, Marie-Anne
Barbat-Layani a détaillé, dans un contexte géopolitique et économique
incertain, trois grands enjeux pour l’institution :
- au niveau international, poursuivre les travaux sur la stabilité financière ;
- au niveau européen, faire aboutir le projet d’Union de l’épargne et de
l’investissement ; et,
- au plan national,
protéger les investisseurs et lutter contre l’insécurité financière.
« Nous vivons depuis
plusieurs mois des tensions géopolitiques qui ont marqué les marchés
financiers. Face à des pics importants de volatilité, les infrastructures de
marché et les acteurs financiers ont montré une grande résilience, notamment
technique. Mais la vigilance reste de mise et la coopération internationale
entre régulateurs est donc une priorité pour nous. Les évolutions structurelles
et rapides de la finance nous incitent à nous engager fortement dans les
travaux internationaux en matière de stabilité financière », a déclaré
Marie-Anne Barbat-Layani, présidente de l’Autorité des marchés financiers.
« La relance de l’Union
de l’épargne et de l’investissement constitue un autre chantier clé de cette
année. Aux besoins considérables de financement liés aux transitions numérique
et climatique s’ajoutent désormais les besoins de la défense européenne. Mettre
fin à la fragmentation des marchés financiers européens et permettre leur
développement est une nécessité pour que le moteur de la finance européenne
fonctionne plus efficacement et donne à l’Europe les moyens de son autonomie
stratégique et de ses choix politiques. C’est donc le projet de notre
génération en matière financière. Pour faire aboutir ce projet, trois grandes
priorités doivent être poursuivies : la mobilisation de l’épargne européenne,
la mise en place d’une véritable supervision européenne des marchés de capitaux
- gage d’une réelle simplification -, et la relance de la titrisation », a-t-elle poursuivi.
« Dans un paysage de
l’épargne en pleine révolution, les régulateurs sont mobilisés pour protéger
les investisseurs et préserver leur confiance. Alors que les réseaux sociaux et
l’intelligence artificielle constituent des outils redoutables pour les escrocs,
nous avons décidé, dans le cadre de l’Organisation internationale des
commissions de valeurs, d’engager un dialogue avec les grandes plateformes
numériques pour les responsabiliser sur la lutte contre les arnaques et les
sites frauduleux. Mais le fléau de l’insécurité financière nécessite aussi que
l’AMF dispose de pouvoirs juridiques renforcés pour mieux lutter contre la
criminalité financière. J’appelle donc de mes vœux une loi sur la sécurité
financière »,
a ajouté Marie-Anne Barbat-Layani.
Le rapport annuel 2024 de l’AMF est l’occasion de revenir sur ses principales actions et sa contribution aux réflexions menées aux niveaux national, européen et international, en cohérence avec les six orientations stratégiques définies en juin 2023 : être un régulateur exigeant pour une place financière de premier plan, avoir une action européenne et internationale forte, protéger les épargnants, promouvoir une finance plus durable, accompagner l’innovation et être une autorité attractive et performante aux services de l’intérêt général.
Le rapport présente également en détail l’activité de l’AMF au cours de l’année écoulée dans ses domaines de compétence que sont les opérations et l’information financière des sociétés cotées, les prestataires et produits d’épargne, les infrastructures de marché, la surveillance des marchés et son action répressive. Le dernier chapitre du rapport est consacré à la présentation des comptes de l’Autorité.