AXA Climate, la filiale d'AXA dédiée à l'adaptation climatique et France Invest, l'association professionnelle des acteurs du capital-investissement, de la dette et de l’infrastructure, publient "Les clés de succès des sociétés de gestion dans la décarbonation".
Objectif : partager leurs expériences et bonnes pratiques du secteur du capital-investissement pour accompagner les entreprises dans la transition vers une économie bas carbone.
La décarbonation de l'économie est devenue une urgence croissante, essentielle à la résilience et à la compétitivité futures des entreprises. Face à ce défi, entreprises et institutions financières doivent agir, malgré la complexité du chemin : hétérogénéité des outils et des méthodologies de trajectoire carbone, injonctions contradictoires des différentes parties prenantes, coûts difficiles à estimer et à assumer.
La décarbonation, une
opportunité
C’est pourquoi, AXA
Climate et France Invest ont décidé de partager les clés de succès pour
accélérer la décarbonation, au sein d’un document qui s'adresse aux sociétés de
gestion ainsi qu'à toute la communauté des investisseurs. Construit autour de 7
recommandations principales, ce rapport est ponctué d'une série de cas
pratiques illustrant concrètement les enjeux de décarbonation. En s’appuyant
sur ces exemples concrets et en tenant compte de l'engagement croissant des
investisseurs — plus de 50% en Europe visent désormais des objectifs « net zéro
» — les auteurs encouragent à considérer la décarbonation non comme une
contrainte, mais comme une véritable opportunité.
Les sociétés de
gestion, des incubateurs de changement
Aujourd’hui, près d’une
PME sur deux n’a jamais calculé son empreinte carbone et est encore loin de
pouvoir la piloter. Dans ce contexte, France Invest et AXA Climate appellent
les sociétés de gestion à agir non seulement comme des financeurs mais aussi comme
des incubateurs du changement, en mettant la décarbonation au cœur de leur
stratégie et de leur accompagnement. Il s'agit, par exemple, d'établir une
feuille de route de décarbonation ambitieuse et intégrée étroitement au plan de
développement de la société en portefeuille et d’aligner les intérêts des
gérants et du management des entreprises sur des objectifs climatiques.
Autre constat : les
petites et moyennes entreprises manquent de temps et d’expertise pour
structurer leur transition. Les sociétés de gestion ont alors un rôle à jouer,
en mettant à leur disposition des équipes ESG dimensionnées et compétentes,
capables de soutenir les entreprises opérationnellement dans leur décarbonation
: sensibilisation et formation, identification des bons interlocuteurs et
outils, analyse de la matérialité climat, empreinte carbone, trajectoire et
plan d’actions, chiffrage des Capex ou choix opérationnels et suivi.
Par ailleurs,
décarboner implique des investissements à court terme, avec un ROI pas toujours
tangible. Les sociétés de gestion peuvent innover en attribuant, par exemple,
une partie de la plus-value aux actions de décarbonation, en accord avec leurs
investisseurs.
Les auteurs du rapport
observent que si les investisseurs poussent pour la décarbonation, dans le même
temps, leurs attentes en matière de performance financière restent élevées.
Cela exige que les stratégies de financement de la décarbonation soient créatrices
de valeur - et 70% des acteurs de l’investissement pensent que c’est le cas.
Ainsi, la sobriété énergétique peut améliorer les résultats opérationnels ; la
compétitivité carbone peut renforcer la valeur et l'activité de l’entreprise,
en faisant la différence dans les appels d'offres ou pour la marque employeur.
Sans pour autant éluder que certains investissements pour la décarbonation sont
encore difficilement rentables aujourd’hui.
Des fonds plus «
patients »
La transition bas
carbone se joue sur plusieurs cycles d’investissement pour être créatrice de
valeur. Les auteurs du rapport recommandent aux sociétés de gestion d’adapter
leur temporalité en conséquence avec des fonds plus patients, dont les durées
de détention vont au-delà des 5-10 ans habituels.
Enfin, d’ici 5 à 10
ans, il est fort à parier qu’un actif carboné sans trajectoire verra sa valeur
décotée. Face à cet enjeu, le prix du carbone peut être un outil très puissant,
pour estimer et monétiser les risques que la transition bas carbone va poser
sur un portefeuille d’investissements.
« Dans un contexte de remise en question des approches ESG, nous voyons dans la décarbonation un levier de résilience et de prospérité pour les entreprises, explique Alice Legrix de la Salle, experte externe en investissement à impact chez AXA Climate. Pour les sociétés de gestion, accompagner activement cette transition, avec lucidité et transparence, c’est non seulement renforcer la performance de long terme, mais aussi contribuer à la soutenabilité même de nos économies. La décarbonation est une opportunité : à nous d’en faire un avantage partagé ! ».