Morningstar publie son Baromètre
Européen Actif/Passif, un rapport semestriel qui mesure la performance des
fonds actifs par rapport à leurs équivalents en gestion passive au sein de leur
catégorie Morningstar respective.
Cette étude couvre
environ 29 500 fonds actifs et passifs domiciliés en Europe, ce qui représente
environ la moitié du marché européen des fonds. Elle aide les investisseurs à
comprendre les chances de succès des fonds actifs en tenant compte à la fois des
tendances récentes et des performances à long terme. Le rapport donne également
un aperçu de la manière dont les gérants actifs ont géré les retournements de
marché et comment cela a impacté les performances à court et long terme.
Jose Garcia Zarate, Senior Principal Manager Research chez Morningstar, commente : « Le taux de réussite moyen sur un an des gérants actifs actions sur les catégories analysées a légèrement augmenté sur un an, passant de 28,7% en 2023 à 29,1% en 2024, mais sur la dernière décennie, il est resté décevant, à 14,2%. Les gérants actifs obligataires ont connu un meilleur parcours. En effet, leur taux de réussite moyen sur un an s'élevait à 53,5% en décembre 2024, contre 46,5% un an plus tôt, même s'il était en baisse par rapport aux 58,3% de juin 2024, signe que certains de ces gérants ont été mis en difficulté par l'évolution rapide des conditions au second semestre de l'année.
Le débat entre les
fonds actifs et passifs continue d'évoluer et la tendance générale en faveur de
l'investissement passif reste forte. Toutefois, les gérants actifs ont le
potentiel d'apporter de la valeur dans des marchés volatils ou inefficaces, ce
qui pourrait inciter les investisseurs à rechercher des stratégies conçues pour
surpasser les indices de référence, en particulier dans les secteurs ou les
régions présentant des signes de risque accru.
Alors que les gérants actifs continuent de lutter contre des coûts opérationnels ou liés à la réglementation élevés, tout en subissant des pressions pour réduire les frais, la progression des ETF actifs devrait se poursuivre. En Europe, nous constatons qu'un nombre croissant de gestionnaires traditionnels s'emparent de cette tendance. »
Principales conclusions
pour les actions
• Les marchés d'actions développés ont
poursuivi leur progression au second semestre 2024, malgré quelques accrocs dus
à la révision à la baisse des anticipations de baisse rapide des taux
d'intérêt, notamment aux États-Unis. La victoire électorale de Donald Trump a
alimenté la dynamique au quatrième trimestre, avec les "sept
magnifiques" valeurs technologiques en tête. Dans le même temps, les
marchés émergents ont été soutenus par l'annonce, par la Chine, d'un vaste plan
de relance.
• Le taux de réussite pondéré sur un an des
gérants actifs pour les 38 catégories de fonds actions examinées s'élevait à
29,1% en décembre 2024, en très légère hausse par rapport à 28,7% en décembre
2023. Au cours de la dernière décennie, le taux de réussite moyen des gérants
actifs d'actions pour le même univers d’analyse est resté décevant, à 14,2%.
• En général, les gérants actifs réussissent
mieux dans les catégories d'actions de petites et moyennes capitalisations que
sur les actions de grandes capitalisations. En outre, les gérants actifs sont
plus susceptibles de réussir dans les catégories d'actions les fonds passifs
affichent un biais structurel en faveur d'un secteur économique particulier ou
se concentrent sur quelques noms individuels.
Principales conclusions
pour l’obligataire :
• Les marchés obligataires ont connu une forte
volatilité au cours du dernier trimestre 2024. L'inflation s'est avérée plus
forte que prévu, ce qui a conduit les banques centrales à atténuer leur
discours baissier. Cela a provoqué une flambée des rendements. Une période
charnière en termes de politique monétaire peut être l'occasion pour les
gérants actifs de démontrer leurs compétences face à l'approche inflexible de
réplication d’un indice intrinsèque aux stratégies passives. Mais cela peut
aussi être dangereux pour ceux qui sont lents à réagir aux changements, en
particulier si les conditions deviennent volatiles, comme ce fut le cas à la
fin de l'année 2024.
• Le taux de réussite moyen sur un an des
gérants actifs obligataires dans les 21 catégories analysées s'élevait à 53,5%
en décembre 2024. Il s'agit d'une hausse par rapport aux 46,5% de l'année
précédente, les gérants ayant trouvé un moyen facile d'ajouter de la valeur par
le biais de la gestion de la duration. Toutefois, ce chiffre est inférieur aux
58,3% enregistrés en juin 2024, ce qui indique des difficultés pour les
gérants actifs au cours du second semestre, plus volatil. Sur le long terme,
les avantages des faibles frais des fonds passifs s'accumulent également dans
les catégories d'obligations, mais pas dans les mêmes proportions que pour les
actions. Le taux de réussite moyen des gérants actifs obligataires sur la
période de 10 ans jusqu'à la fin de 2024 est de 26%.
• Quelle que soit la classe d'actifs, la
probabilité de survie d'un fonds est étroitement liée à son taux de réussite.
La plupart des fonds actifs échouent en étant fusionnés ou liquidés, souvent
après des performances médiocres. Cela s’explique souvent par de mauvaises
décisions de gestion et par l'impact de frais plus élevés par rapport aux
alternatives passives.
Changements de
méthodologie
Dans cette édition du rapport, deux changements majeurs ont été apportés au calcul de la performance des stratégies passives qui constituent le point de référence.
Premièrement, nous sommes passés d'un composite équipondéré à un composite pondéré par les encours. En effet, la prolifération de petits fonds passifs à vocation étroite a rendu la précédente approche basée sur une équipondération moins représentative des options d'investissement effectivement utilisées par les investisseurs.
Deuxièmement, nous avons adopté une méthodologie
"buy-and-hold" lors de la construction du composite passif. Cet
ajustement nous permet davantage de considérer le rendement du composite passif
comme un rendement investissable, reflétant mieux l'expérience des
investisseurs réels.
Résultats des gérants actifs obligataires sur différentes périodes (% des fonds actifs ayant surperformé, sous-performé leurs homologues passifs ou fermé/fusionné)
Résultats des gérants actifs actions sur
différentes périodes (% des fonds actifs ayant surperformé, sous-performé leurs
homologues passifs ou fermé/fusionné)