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[Question de Gestion] Placements durables : un intérêt grandissant des Français, notamment les plus jeunes

Au lendemain de la réunion du Comité du financement de la transition écologique, l’Autorité des marchés financiers (AMF) rend publics les derniers chiffres, très encourageants, de son enquête biannuelle, qui montre un intérêt croissant des Français pour la finance durable. Les moins de 35 ans sont les plus nombreux à juger ces placements intéressants. Ils représentent la moitié des investisseurs ayant souscrit à des fonds durables depuis 2022.

L’étude, réalisée en avril 2023 par l’institut OpinionWay, auprès d’un échantillon de 2 000 personnes représentatif de la population française majeure, montre que la connaissance et l’intérêt des Français pour les placements durables ont progressé par rapport à la précédente enquête menée en juin 2021.

Deux tiers des Français accordent de l’importance aux enjeux de développement durable, y compris dans leurs choix d’épargne : 54% disent les prendre en compte dans ce contexte et 75% considèrent l’impact des placements sur l’environnement comme un sujet important.

Dans l’ensemble, la notoriété de cet univers financier s’est améliorée : les sondés sont 57% en mesure de définir ce que sont des placements durables (+5 points), 50% à connaître au moins de nom l’investissement socialement responsable ou ISR (+3 points), 49% les critères environnementaux, sociaux ou de gouvernance ou ESG (+5 points).

Si les trois premiers critères de choix d’un placement demeurent la sécurité, la rentabilité et la disponibilité, 44% des Français pensent que les placements durables ou responsables sont « intéressants » (comme en 2021), avec un écart générationnel important : ils sont 58% chez les moins de 35 ans et même 61% chez les 18-24 ans, une tendance en nette hausse. Les moins de 35 ans sont aussi plus nombreux (42%) à avoir une bonne image de ce type de placements que les plus de 65 ans (24%) et à envisager d’y placer à court ou moyen terme une partie de leur épargne (44%, contre 15%).

« A l’occasion du Comité de place du financement de la transition écologique, j’ai indiqué que l’intérêt des Français pour l’investissement durable était un signal très encourageant sur notre capacité collective à mobiliser l’épargne privée pour le financement de la transition écologique. J’ai insisté sur l’importance de la confiance des épargnants et de la lisibilité des produits qui leur sont proposés. L’AMF a fait de la promotion d’une finance plus durable l’une des grandes orientations stratégiques pour les cinq prochaines années, et œuvrera pour un cadre plus fiable et plus lisible pour les épargnants », commente Marie-Anne Barbat-Layani, présidente de l’AMF.

L’enquête indique que la détention de ces placements a également progressé. Près d’un Français sur 5 déclare posséder au moins un placement « en lien avec le développement durable » (19%, en hausse de deux points par rapport à 2021). Il s’agit majoritairement de placements collectifs, d’actions ou d’obligations achetées en direct et du livret de développement durable et solidaire (LDSS). En retirant ce livret d’épargne réglementée, qui sert à financer des prêts aux petites et moyennes entreprises et ne constitue pas un placement responsable investi en instruments financiers, le taux de détention s’élève à 13%.

Concernant les détenteurs de fonds responsables (8% des sondés), plus d’un quart a investi récemment, en 2022 ou début 2023. La moitié de ces nouveaux investisseurs en fonds durables a moins de 35 ans. Les femmes représentent aussi la moitié des récents souscripteurs.

Les épargnants expriment un besoin d’information pour mieux comprendre les avantages et inconvénients des placements durables, leur impact réel et leur fonctionnement. Ils sont 64% à penser qu’il est important que leur conseiller bancaire ou financier leur demande s’ils souhaitent réaliser des placements « responsables » ou « durables ». Un Français sur 10 a d’ores et déjà été interrogé sur ses préférences ESG. Depuis août 2022, les conseillers bancaires doivent recueillir les préférences de « durabilité » de leur client, tout comme les conseillers en investissements financiers depuis le 1er janvier 2023.

Les grands concepts de la réglementation européenne en matière de finance durable sont encore relativement peu connus : les Français interrogés sont tout de même 26% à déclarer connaître la Taxonomie (dont 19% vaguement) et 24% le règlement SFDR sur la publication d'informations en matière de durabilité dans le secteur des services financiers (dont 18 % en ayant entendu parler). Les notions plus pointues de fonds « Article 8 » (prenant en compte les critères environnementaux et/ou sociaux) ou « Article 9 » (ayant un objectif d’investissement durable) sont un peu moins connues : 16%.

Ces résultats sont convergents avec les constats de l’étude qualitative sur la lisibilité des documents des placements responsables, menée par l’institut CSA Research pour l’AMF en avril 2023. Un groupe de 27 épargnants non experts, détenant des parts de fonds (responsables pour la moitié d’entre eux), a été interrogé pendant cinq jours sur leur perception et compréhension des annexes présentant les informations extra-financières de fonds présentés comme responsables. Les documents sont jugés trop techniques, trop denses et trop jargonneux, tant en matière de vocabulaire financier que de terminologies environnementales.

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