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[Question de gestion] Nouvelle détérioration du climat des affaires

L’analyse de Charlotte de Montpellier, économiste et porte-parole d'ING France

Le climat des affaires a de nouveau diminué en septembre, et se trouve désormais à son niveau le plus bas depuis avril 2021. Dans tous les secteurs, ce sont principalement les perspectives qui se dégradent.

Le climat des affaires se détériore dans tous les secteurs

En France, le climat des affaires s’est à nouveau détérioré en septembre, perdant 2 points sur le mois pour s’établir à 102. Bien que toujours supérieur à sa moyenne de longue période, le climat des affaires a effacé tous ses gains post pandémie et égalise désormais son niveau d’avril 2021. Tous les grands secteurs d’activité participent à cette détérioration, à l’exception du bâtiment. Aussi bien dans l’industrie que dans les services, ce sont principalement les perspectives d’activités qui se dégradent, tandis que les carnets de commandes se replient. Il est intéressant de noter que les secteurs qui ont le plus profité du rebond post restrictions sanitaires cet été, notamment l’hébergement-restauration, sont ceux qui estiment que les perspectives sont les plus dégradées pour les prochains mois. Dans tous les secteurs, l’incertitude économique ressentie a augmenté.

La croissance risque de plier dans les prochains mois

D’une manière générale, l’indicateur du climat des affaires est un signe clair d’un ralentissement de l’activité économique en France, actuellement et pour les prochains mois. Alors que le printemps et l’été ont été synonymes d’une activité plus dynamique que prévu, notamment grâce à la fin des restrictions sanitaires et au retour des touristes étrangers, l’automne et l’hiver s’annoncent beaucoup plus difficiles pour l’économie française. L’incertitude importante, les prix élevés de l’énergie et des matières premières et les perturbations potentielles de l'approvisionnement énergétique pèsent sur le secteur industriel.

Dans le même temps, la dégradation du pouvoir d’achat causée par l’inflation, la diminution de la confiance des consommateurs et l’atténuation des effets positifs de la réouverture postpandémie limitent le dynamisme du secteur des services. Il n’y a donc plus vraiment de moteur qui permettrait de maintenir un rythme dynamique de croissance de l’activité économique. La seule bonne nouvelle est le marché du travail, qui demeure solide, comme l’indique le climat de l’emploi, qui a augmenté de deux points en septembre pour retourner à niveau de juillet. Si certains signes peuvent laisser penser que le marché du travail pourrait commencer à s’affaiblir dans les prochains mois, il demeure actuellement très robuste et le manque de main d’œuvre reste important, ce qui devrait limiter la rapidité d’une hausse éventuelle du taux de chômage.

L’indice du climat des affaires vient confirmer que la question n’est plus vraiment de savoir si la France se dirige vers la récession, mais plutôt à quelle vitesse arrive la récession. Compte tenu des évolutions des dernières semaines, on peut craindre que la croissance du PIB français passe en territoire négatif dès le troisième trimestre. Nous tablons sur une croissance de 2,2% pour l’ensemble de 2022 et de -0,2% pour l’ensemble de 2023.

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