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[Questions de Gestion] « Il y a l’euro…et le dollar »  

Par Alexandre Baradez, responsable de l’analyse marché chez IG France

En dehors du Brexit, les yeux seront rivés cette semaine sur la réunion de la BCE où de nouvelles annonces sont attendues pour soutenir une économie européenne toujours impactée par les restrictions sanitaires. Une extension du programme d’urgence de la BCE (PEPP) est notamment attendue, permettant à la BCE de prolonger pendant encore plusieurs trimestre ses achats d’actifs, et également un nouvel assouplissement des opérations de financement à long terme ciblées (TLTRO).

Mais les investisseurs surveilleront aussi le point de vue du Conseil des gouverneurs sur le niveau de l’euro. Même si la BCE ne cible pas de taux de change, ce qu’elle répète régulièrement, plusieurs voix se sont fait entendre lorsque l’euro est venu chercher les 1,20$ en septembre (alors qu’il évoluait seulement à 1,07$ en mai dernier) indiquant que le taux de change « comptait » dans les choix de politique monétaire.

Alors que l’euro est presque venu chercher les 1,22$ la semaine dernière, on a moins entendu de voix s’élever au sein de la BCE, peut-être aussi parce-que désormais il y a les perspectives de vaccins, ce qui n’était pas le cas en septembre, ce qui permet à la BCE d’être moins « épidermique » sur la trajectoire de l’euro.

Mais il serait toutefois étonnant que l’institution monétaire reste silencieuse face aux mouvements de la devise unique. Tout d’abord parce-que l’économie européenne est plus impactée que l’économie américaine par la crise sanitaire et qu’une remontée trop rapide de la devise pourrait impacter son commerce extérieur au moment où les échanges mondiaux repartent. Ensuite parce-que les anticipations d’inflation moyen-terme en zone euro sont bien plus faibles qu’aux Etats-Unis (1,25% pour la zone euro contre 2,3% pour les Etats-Unis). Et enfin parce que la BCE peut considérer que la glissade du billet vert a assez duré : 13% de baisse en 7 mois face à l’euro. Certes la politique monétaire de la Réserve Fédérale a fait exploser son bilan ce qui a pesé sur le dollar, mais l’action assouplissante de la BCE n’est pas en reste avec un bilan qui a grossi de 2 200 Mds€ en l’espace de quelques mois également.

Enfin on note que les positions spéculatives sur l’euro se replient un peu depuis quelques semaines après avoir atteint des niveaux historiques. L’euro a également atteint un niveau technique et psychologique important : il est revenu sur le niveau de correction de 50% de toute la baisse de 2014 à 2017 face au dollar.

Il serait étonnant de voir la BCE laisser s’envoler l’euro au-delà des sommets intermédiaires du 1er trimestre 2018, la devise européenne avait alors atteint plus de 1,25$. On peut donc potentiellement considérer que la zone comprise en 1,22$ et 1,25$ limite la progression de l’euro, sachant qu’on pourrait également assister à un début de formation de support sur le Dollar Index après la forte baisse de ces derniers mois.

Une inflexion de la trajectoire de l’euro par rapport au dollar ne devra pas seulement être surveillée du côté de l’euro mais aussi du côté du dollar et de la Réserve Fédérale.

Plusieurs membres de la Fed ont indiqué ces derniers jours être à l’aise avec les mesures actuelles, n’appelant pas à de nouvelles actions à court terme : c’est le cas de Charles Evans, Mary Daly ou encore Robert Kaplan.

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