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[Avis d’expert] Coronavirus et marchés boursiers : les mesures de confinement, un mal pour un bien ?


Par Sandy Campart, enseignant chercheur à l'IUP Banque Finance Assurance - IAE Caen, membre du CREM et auteur de "Et si on osait investir en bourse ?".

 

Les marchés financiers n’ont pas attendu que l’OMS déclare que la menace d’une pandémie de Coronavirus était « devenue très réelle » pour plonger. Depuis le 20 février dernier, après les révisions à la hausse du nombre de cas de Coronavirus identifiés dans la province de Hubei, les corrections boursières se sont succédées. L’indice Global Titans 50, représentatif de l’évolution du marché des actions des 50 plus grandes entreprises mondiales, cumule une perte de près de 20%. Les tensions sur le marché monétaire s’intensifient portant l’écart entre le taux interbancaire à 3 mois en dollars et celui des titres du Trésor américain à la même échéance à 0,6%. Le prix du baril de pétrole a quant à lui chuté brutalement entre dimanche et lundi (-34%). Sommes-nous entrés dans un mouvement de panique engendrant des surréactions en chaîne ou assistons-nous à une baisse cohérente proportionnée aux risques de propagation du virus et à la mise à l’arrêt forcé de l’activité économique ? 

 

Selon les dernières prévisions, la contraction de l’activité en Chine et la propagation de l’épidémie pourrait faire reculer le PIB européen de 0,3% au 2ème trimestre. L’enquête Sentix, qui mesure la confiance des investisseurs en zone Euro, plonge de 22 points en un mois. Il ne fait aujourd’hui guère de doute que la propagation du virus n’est pas achevée. L’Italie impose des mesures de confinement, la France interdit des rassemblements et ferment les écoles dans certaines régions, l’Espagne également, tandis que l’Allemagne annule plusieurs événements. La question posée aujourd’hui est celle de l’intensification de l’épidémie à l’échelle mondiale. A ce jour, le nombre de cas détectés continue de progresser (110 000 dans le monde) et la perturbation synchronisée fait craindre une récession en 2020.  

 

Si les autorités monétaires, et la Fed comme chef de file, ont réagi rapidement, leurs marges de manœuvre apparaissent limitées dans un contexte déjà très, voire pour certains trop, accommodant. La baisse de 50 points de base décidée par la banque centrale américaine le 3 mars dernier n’aura pas empêché l’embrasement des places boursières au cours des derniers jours. De leur côté, les ministres des finances des économies concernées ne paraissent pas en mesure de surmonter un choc persistant. Leurs marges de manœuvre budgétaires s'avèrent insuffisantes au regard de l’ampleur du défi déflationniste proposé.

 

Si les mesures contra-cycliques traditionnelles font craindre une efficacité limitée pour endiguer le choc viral, la promesse d’une restauration rapide de l’activité ne semble tenir qu’aux apports des chercheurs et aux mesures de confinement.

 

S’il n’y a pas de remèdes contre le COVID-19, des scientifiques américains du National Institute of Health déclarent que les premiers tests d’un vaccin pourraient avoir lieu d’ici quelques mois mais la commercialisation n'est pas raisonnablement envisageable dans l'année. Ainsi, pour le moment, seules les mesures de confinement semblent fonctionner.  En Chine, le nombre de cas a significativement diminué ces dernières semaines. « C’est plus que de l’espoir. Ce sont des preuves montrant ce qui peut être fait », a déclaré le Dr Maria Van Kerthove, épidémiologiste de l’OMS.

 

L'arrêt brutal de l'économie représenterait alors un mal pour un bien. 

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