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Les acquéreurs européens dominent le marché mondial des fusions et acquisitions

L’Europe est la seule région au monde à avoir enregistré des performances positives en matière de fusions-acquisitions en 2019. En effet, selon les derniers résultats du Quarterly Deal Performance Monitor (QDPM) de Willis Towers Watson réalisé en partenariat avec Cass Business School, les acquéreurs européens ont surperformé de peu leur indice régional de 0,6 pp (points de pourcentage) au cours des 12 derniers mois.

Les acquéreurs d’Amérique du Nord et de la région Asie-Pacifique continuent de peiner à créer de la valeur, sous-performant leurs indices régionaux respectifs de -5,6 pp et 3,2 pp en 2019.

Le nombre de transactions réalisées jusqu’ici dans le monde entier est de 699, soit une baisse considérable par rapport au total de 2018 (904). En outre, le marché est en voie d’enregistrer son volume annuel d’opérations le plus bas depuis 2010 (688). 60% de ces opérations n’ont pas généré de valeur pour les actionnaires en 2019.

Jean Cazeneuve, Responsable de l’activité Fusions et acquisitions pour la France chez Willis Towers Watson, explique : « À l’approche de la fin de la décennie, l’année 2019 aura été marquée par un net recul du volume mondial de transactions, et potentiellement par l’activité la plus faible en matière de fusions et acquisitions depuis 2011. Le marché a en effet fait preuve d’une nervosité croissante, et les acquéreurs ont dû faire face à des problématiques de gouvernance toujours plus complexes pour concrétiser leurs opérations. »

L’Europe enregistre un résultat positif malgré une sous-performance constante de la part des acquéreurs du Royaume-Uni (-3,7 pp). Au cours de cette période, les acquéreurs d’Amérique du Nord ont sous-performé leur indice régional de -7,1 pp, tandis que leurs homologues de la région Asie-Pacifique n’ont pas su reproduire leur surperformance du 3e trimestre et se retrouvent à -1,0 pp de leur indice.

« Ces deux dernières années, les acquéreurs européens n’ont pas seulement surperformé leurs homologues d’Amérique du Nord et d’Asie-Pacifique, ils ont également réalisé le volume de transactions le plus faible du monde entier sur cette période. Cette tendance met en lumière les avantages d’un marché plus discipliné, avec des sociétés se focalisant sur leurs compétences de base et donnant la priorité aux opérations stratégiques », poursuit Jean Cazeneuve.

Selon Gabe Langerak, Responsable de l’activité Fusions et acquisitions pour l’Europe occidentale chez Willis Towers Watson : « Le recul constaté en Europe au 3e trimestre semble avoir été plus une anomalie passagère qu’un phénomène de longue durée, et ce schéma se reproduit régulièrement depuis des années. Les meilleurs résultats enregistrés au 4e trimestre - en dépit des mauvaises performances du Royaume-Uni - peuvent être annonciateurs d’une année 2020 plus positive. Enfin, les résultats sans appel des élections d’outre-Manche et la clarification de la situation relative au Brexit pourraient également donner un coup de fouet au marché des fusions et acquisitions au Royaume-Uni et à l’ensemble de la région en 2020. »

Si l’on se base sur le cours de leurs actions, les acquéreurs du monde entier n’ont en moyenne pas su générer de la valeur pour le 9e trimestre consécutif. Ils ont ainsi sous-performé l’Indice mondial de -4,8 pp au cours des 12 derniers mois, et de -5,5 pp sur les 3 derniers mois - seules les transactions d’une valeur d’au moins 100 M$ ont été prises en compte. L’étude offre également les enseignements suivants :

  • Transactions importantes : Le volume annuel de transactions importantes réalisées au cours des 12 derniers mois est actuellement de 138 - soit le total le plus bas depuis 2013.
  • Chine : Le nombre de transactions réalisées par des acquéreurs chinois en 2019 (72) a considérablement diminué par rapport au record de 243 établi en 2015. Ce recul s’inscrit dans la lignée de la diminution globale du volume de fusions et acquisitions réalisées en Asie.
  • Transactions domestiques / transfrontalières : Les transactions domestiques ont considérablement diminué pour passer de 638 en 2018 à 448 en 2019. Sur la même période, le volume d’opérations transfrontalières est pour sa part resté stable - 266 en 2018, contre 251 en 2019.
  • Délais de finalisation : Les fusions et acquisitions mettent de plus en plus de temps à se conclure (141 jours en moyenne sur les douze derniers mois, contre 120 en 2018).
  • Vainqueurs sur le long terme : Compte tenu des cours de leurs actions, les entreprises ayant réalisé des fusions et acquisitions ont surperformé le marché de plus de 2,4 pp depuis 2008.

« À l’aube d’une nouvelle décennie, le marché mondial devrait continuer à fléchir en 2020, les politiques protectionnistes, l’élection présidentielle américaine et la volatilité du marché financier agissant tous trois comme des freins aux activités de fusion et acquisitionCependant, la baisse du nombre d’opportunités disponibles devrait conduire les acquéreurs (dotés de capitaux et de capacités de financement par emprunt sans précédent) à se montrer plus sélectifs, et à suivre une logique stratégique bien établie et une due diligence rigoureuse. Ce faisant, nombre d’entre eux parviendront à résister à la tendance négative mondiale pour réaliser des transactions de qualité offrant une réelle valeur ajoutée. »

« Les résultats des dernières élections britanniques ont d’ores et déjà eu un impact positif immédiat sur la monnaie locale. Grâce aux incertitudes ainsi dissipées, nous constatons désormais un regain d’activité depuis et vers la Grande-Bretagne », conclut Jean Cazeneuve.  

 

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