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L’inefficacité de la politique des Banques Centrales

Selon Marino Valensise, Head of Barings Multi Asset Group, les politiques des banques centrales ont progressivement perdu de leur efficacité avec maintenant des effets secondaires négatifs qui éclipsent les avantages potentiels.

- Premier problème, l’argent moins cher est réellement devenu préjudiciable à l’économie. La baisse des taux et l’aplatissement de la courbe ont eu un impact négatif sur la rentabilité des prêts et, de ce fait, ont conduit les banques à accorder moins de crédits.
- Deuxièmement, le mécanisme de transmission des programmes d’assouplissement quantitatifs (QE) doit également être remis en cause. Les achats d'obligations d'Etat par les banques centrales étaient censés libérer des liquidités au profit des banques. Or le système bancaire n’a pas recyclé cette liquidité supplémentaire avec autant de dynamisme qu’escompté.  
- La troisième faille concerne la mise en œuvre de ces programmes de QE. L'expansion des bilans des banques centrales a été agressive et, si l’on continue sur cette lancée, cela pourrait absorber la majorité des actifs disponibles. Le FMI prévoit que la Banque du Japon (BOJ) aura atteint la saturation entre 2017 et 2018. De même, à un certain stade, la Banque Centrale Européenne (BCE) va devoir élargir son univers éligible sous peine de ne plus pouvoir acquérir d’actifs.

Selon Marino Valensise, nous allons bientôt vivre un changement de régime loin de ces politiques monétaires dont l’efficacité est épuisée. Cependant, avant de céder sur le côté fiscal, les banques centrales peuvent-elles envisager d’autres options ? Au cours des derniers trimestres, les banques centrales ont porté leur attention sur différents types d’initiatives pour inciter les banques à prêter davantage en combinant argent pas cher et accès facile au financement. Le programme de prêt supplémentaire de la BOJ et le programme TLTRO II de la BCE constituent deux outils clefs. Une telle approche, si elle est bien structurée, pourrait fournir un meilleur mécanisme de transmission et constituer un véritable soutien à l’économie

Au Japon, le niveau des taux s’est effondré mais la rentabilité des banques a sans doute encore plus souffert de l’aplatissement de la courbe des taux. Il y a quelques mois, la BOJ a pris une première mesure pour aider les banques à retrouver leur profitabilité et deux autres ont suivi en septembre (accès au financement en dollars, soutien implicite des cours des valeurs bancaires, outil intrusif pour contrôler la courbe des taux). Tout ceci constitue un signe clair que la future politique soutiendra le secteur bancaire et que la BOJ ne tolérera pas une courbe des taux plate. La rentabilité des prêts commerciaux constitue pour elle un aspect important à défendre.

Les valeurs bancaires japonaises constituent-t-elles une opportunité d'investissement ? En 2016, les cours des actions bancaires japonaises ont considérablement baissé et l’on peut s’interroger sur la viabilité du modèle dans ce contexte de courbe des taux plate. Les valorisations sont faibles, les bilans des banques propres et de mauvaises surprises peu probables. Les principaux acteurs du secteur dégagent entre 3,5 et 4,5% par an. En termes de fonds propres réglementaires, ces banques sont solides et beaucoup sont mieux capitalisées que leurs concurrentes dans le monde. Elles sont également plus internationales et plus diversifiées. Le marché attend néanmoins d’être rassuré sur la solidité du secteur après la publication attendue de nouvelles règles.

Même si ces titres ont baissé de plus de moitié ces dernières années, leur exposition sur les obligations d’état japonaises pourrait être une menace. Une autre menace pourrait venir des actions de participations croisées qui ont le potentiel de déclencher un comportement pro-cyclique. Les grandes banques les ont déjà réduites de 20% et continuent à œuvrer dans ce sens. La dernière menace est la stagnation. Si la BOJ s’avère dans l’incapacité de créer un environnement plus porteur pour les banques, les actions bancaires ne pourront plus offrir de rendements intéressants. Compte tenu de leur très faible valorisation, Marino Valensise ne croit pas en leur potentiel de baisse même si un retournement des actions bancaires pourrait encore se faire attendre quelque peu.

En fin de compte conclut Marino Valensise, les banques centrales ont la possibilité de baisser le prix de l'argent à la fois au début et à la fin de la courbe, d’augmenter leurs bilans et d’identifier des mécanismes de transmission plus fiables pour les politiques monétaires afin d’influer sur l’économie réelle, voire de créer des incitations commerciales pour les prêteurs.

http://www.barings.com/


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