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Matières premières : de nouvelles perspectives pour les émetteurs obligataires émergents

Après une année 2014 tumultueuse, la stabilisation des prix des matières premières ouvre de nouvelles perspectives pour les marchés obligataires émergents : les pays producteurs de pétrole aux finances publiques les plus solides recèlent les meilleures opportunités d’investissement. A l’opposé, investir dans les émetteurs du secteur des minerais et métaux semble encore prématuré...

Tour d’horizon avec Karine Jesiolowski, Senior Invesment Specialist, et Koon Chow, Stratégiste Macro et Taux chez UBP


Pour les douze prochains mois, les spécialistes anticipent des hausses de prix de 5 à 30%, selon les matières premières.
Selon les anticipations, la demande mondiale de matières premières devrait augmenter avec la croissance économique globale (le FMI prévoit actuellement une croissance de 3,8% en 2016, contre 3,4% en 2015).

Prix des matières premières : des perspectives hétérogènes

Dans le secteur du pétrole, certains producteurs américains ont déjà réduit leurs investissements, ce qui aura un impact sur la production dans les trois à six prochains mois. Le nombre de plateformes de forage, par exemple, est en baisse de 60% par rapport à son pic d’octobre dernier : cela suggère que la production américaine devrait diminuer d’ici à la fin de l’année ou au mieux rester stable.
Les producteurs de pétrole ont aussi l’avantage d’être plus flexibles. Les producteurs nord-américains de schiste bitumineux peuvent rapidement diminuer leur production, même si l’Arabie saoudite, soucieuse de maintenir sa part de marché, choisit, elle, de ne pas le faire. C’est la courte durée de vie - environ douze mois - de nombreux puits nord-américains qui permet une telle flexibilité. Pour ces puits, le coût moyen du baril de WTI (sur un cycle complet) est de 50/55 USD. Autrement dit, si le baril WTI baisse de 7 à 15% par rapport aux cours actuels, ces producteurs seraient fortement encouragés à réduire leur production, avec un impact haussier sur les cours d’ici à un an. Dans ces conditions, un baril à 50/55 USD représente un prix plancher robuste.
A l’opposé, il est difficile pour les producteurs de métaux de s’adapter aussi rapidement : les délais de réalisation de leurs investissements passés sont plus longs et leurs coûts de production marginaux trop faibles : 90% des producteurs de cuivre ont des coûts de production marginaux qui sont de 30 à 35% inférieurs aux prix de marché actuels. Par conséquent, il faudrait que les cours du cuivre baissent encore de 30-35% avant qu’un nombre significatif de sociétés minières envisagent de réduire leur production !


L’importance structurelle de la Chine

Les perspectives d’évolution des prix des matières premières dépendent fortement de la croissance économique chinoise. Le pays représente une très grande part de la demande globale de matières premières et près de la moitié de la demande totale de métaux industriels.
L’économie chinoise réagit aux mesures de stimulus mises en place par le gouvernement depuis le début de l’année, ce qui est encourageant pour les prix des matières premières. La confiance des entreprises a commencé à retrouver des couleurs et les transactions sur le marché du logement se sont améliorées en avril et en mai, tant en termes de volumes que de prix. Les importations de métaux semblent remonter depuis leurs plus bas niveaux, à l’instar de la demande de pétrole brut. La perspective de nouvelles mesures de relance monétaire de la part de la Banque Populaire de Chine et d’un rebond de la croissance économique globale au second semestre, devrait soutenir les prix des matières premières dans les mois à venir.

Ces émetteurs obligataires qui profiteront de la stabilisation du prix du pétrole…

Les secteurs de l’énergie et des métaux représentent 30% de l’univers des obligations quasi souveraines et « corporate » des marchés émergents. Chez les producteurs d’énergie, les pays au bilan solide seront logiquement les mieux positionnés pour profiter de la stabilisation des prix pétroliers. C’est le cas du Koweït, de l’Azerbaïdjan, du Kazakhstan, de la Russie et de la Colombie, pour qui l’énergie pèse plus de 50% des exportations et dont le ratio dette/PIB ne dépasse pas 30% et le déficit budgétaire assez faible. L’Indonésie devrait aussi tirer son épingle du jeu - avec un pétrole qui représente plus de 30% des exportations totales du pays.
De leur côté, le Venezuela, où les coûts de production demeurent élevés, et l’Irak, dont la production est totalement désorganisée, apparaissent comme des émetteurs souverains faibles, qui ont peu de chance de connaître une amélioration à court terme si les prix du pétrole demeurent aux niveaux actuels.
Pour les minerais et métaux, il semble encore prématuré pour les investisseurs d’y réexposer leur portefeuille. Les principaux exportateurs de cuivre (Chili, Pérou, Zambie) restent encore trop dépendants du seul rebond des secteurs chinois de la construction et du logement. Il existe toutefois une exception, l’Inde : les producteurs d’acier locaux bénéficient des investissements gouvernementaux en faveur de la construction. Ces entreprises sont bien moins dépendantes de la demande du secteur du logement en Chine et représentent d’intéressants cas d’investissement obligataires !

www.ubp.com

 

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