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Ricol Lasteyrie recense les offres publiques en France en 2014

Ricol Lasteyrie Corporate Finance a dernièrement présenté la 6e édition annuelle de son Observatoire des offres publiques. A cette étude s’ajoute l’analyse des introductions en Bourse et des augmentations de capital. En termes d’activité, l’exercice 2014 semble s’être arrêté en juillet.

 

La prime médiane reste supérieure à 20 %

« Trente-quatre offres publiques ont été recensées en France en 2014, soit un recul de 8 % par rapport aux trente-sept opérations comptabilisées en 2013 et de 37 % par rapport aux cinquante-quatre opérations en 2011, fait observer Sonia Bonnet-Bernard, associée-gérantes de Ricol Lasteyrie. L’année n’a donc pas été exceptionnelle. Depuis la création de l’Observatoire, seules les années 2009 et 2010, au cœur de la crise, avaient été moins actives en termes d’offres publiques. La faiblesse de la croissance incite les acteurs économiques à la prudence et continue à peser sur le dynamisme des opérations boursières. »

Cela n’empêche pas le montant de capital acquis au cours de ces opérations de s’élever à 3,2 milliards d’euros, soit plus de 4 fois plus qu’en 2013 (758,5 millions d’euros), en raison d’opérations significatives sur le capital de cinq sociétés dont la valorisation dépasse 1 milliard d’euros : Havas, Groupe Steria, Bull, Ciments Français et Boursorama. Pour mémoire, en 2008, 12 milliards d’euros avaient été recensés. Les sociétés visées par des offres publiques affichent une valorisation globale de 15 milliards d’euros, soit presque trois fois celle de 2013 (5,2 milliards d’euros).

Notons que Club Méditerranée, qui a fait l’objet de la plus longue bataille boursière de la Bourse de Paris (dix-huit mois, avec un prix passé dans l’intervalle 17 € à 24,60 €), a été comptabilisée sur les deux exercices. La Société de la Tour Eiffel, une foncière, a, elle aussi, fait l’objet d’une bataille boursière « acharnée » (avec un prix passé de 48 € à 58 € en trois mois). Cela dit, la bataille la plus importante, qui a opposé Numericable et Bouygues pour l’achat de SFR (ex-filiale de Vivendi), s’est déroulée hors Bourse.

Vingt-deux opérations, soit 65 % du total, ont été initiées par les actionnaires de référence ou les sociétés elles-mêmes. Seulement douze offres publiques, soit 35 % du total ont été le fait d’actionnaires extérieurs, alors que près de la moitié des opérations avaient été initiées par des tiers en 2013. Trente-trois opérations ont été « amicales ». Une seule a été « hostile », celle de Prologue sur O2i, lancée en décembre 2014…

A eux seuls, les secteurs de l’informatique (huit offres publiques) et de l’immobilier (sept) ont représenté près de la moitié des opérations. La prime médiane offerte aux détenteurs d’actions (par rapport au derniers cours de Bourse) est de 20,8 % en 2014, contre 23,6 % an un plus tôt. Toutefois, hors extrêmes par rapport aux valeurs intrinsèques des entreprises cibles calculées par les experts indépendants, la prime médiane est supérieure à celle de 2013 : 9 % contre 6,6 %.

 

IPO : Londres plus dynamique que Paris

Seize sociétés ont été retirées de la cote, un chiffre à comparer à celui des introductions en Bourse, qui a concerné vingt-cinq sociétés, sur Euronext (seize) et Alternext (neuf), soit dix de plus qu’en 2013, sans tenir compte des transferts d’un marché vers un autre (onze en 2014, cinq en 2013). « Ces opérations, déclare Sonia Bonnet-Bernard, se sont accompagnées de mises sur le marché (émission de nouvelles actions et cessions d’actions) totalisant 4,5 milliards d’euros. En Allemagne, quinze IPO [Initial Public Offerings] sont intervenues sur la Deutsche Börse. Au Royaume-Uni, le London Stock Exchange a enregistré cent quarante-six IPO : cinquante et une sur le marché principal, l’équivalent d’Euronext, et quatre-vingt-quinze sur l’Alternative Investment Market, l’équivalent d’Alternext. »

Les introductions en Bourse (un tiers appartiennent au secteur des biotechs et des medtechs, alors que l’économie digitale n’a guère séduit, avec seulement trois opérations) se sont concentrées sur une courte période allant de février à juillet 2014. Une saisonnalité très marquée qui s’explique par la chute des cours de Bourse à partir de début juillet, la saturation du marché après les nombreuses IPO d’avril, mai et juin, et les déceptions au vu des performances boursières de la plupart des sociétés introduites au cours du printemps (dont les cours sont encore aujourd’hui inférieurs aux prix d’introduction). « La fermeture des marchés sur la deuxième moitié de l’année, précise Sonia Bonnet-Bernard, a obligé certaines entreprises, qui avaient déposé leur prospectus, à renoncer à leur IPO peu avant l’opération. C’est le cas, en particulier, pour Spie, Elis (dont l’introduction a récemment eu lieu) et OneAccess. »

En 2014, les introductions en Bourse ont donné lieu à des placements d’actions dans le marché pour un montant cumulé proche de 4,5 milliards d’euros, répartis de la façon suivante : 4,3 milliards d’euros pour les opérations sur Euronext (Elior, Coface, GTT, Wordline, Supersonic Imagine, etc.), 88 millions d’euros pour celles sur Alternext (Crossject, Innoveox, Oncodesign, Theraclion, Visiativ, etc.) et 106 millions d’euros pour les transferts. L’ensemble représente une « forte progression » par rapport au 1,4 milliard d’euros de 2013.

Par ailleurs, soixante-cinq sociétés ont procédé à une augmentation de capital, ce qui a permis de lever 11,9 milliards d’euros. Dix-neuf opérations ont été supérieures à 50 millions d’euros. Là encore, l’année a été « tout à fait correcte ». Mais la conclusion d’ensemble n’est pas rose pour autant. En effet, la Bourse de Paris paraît jouer un rôle marginal dans le financement de l’économie et, en particulier, dans celui des petites et moyennes entreprises. Ce qu’illustrent le peu d’introductions sur Alternext, l’absence de vrais projets industriels liés à nombre d’offres publiques et le très modeste succès du PEA-PME.

M. L.

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