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Les Français doivent adopter une attitude plus consumériste dans le domaine de la finance !

Par Frédéric Picard, fondateur de MyFlow
 
Les citoyens français sont connus pour être des consommateurs avertis, nul n’en doute ! Le succès des magazines consuméristes, mais aussi, plus récemment, des sites Internet de comparaison de prix des produits (billets d’avion, hôtels, écrans de télévision, taux des crédits, etc.) en témoigne…
Bizarrement, un domaine résiste à cette tendance, un domaine de la plus haute importance pour les ménages : leur épargne. Comparer les produits financiers, en fonction bien sûr de leurs propres attentes et de leur situation patrimoniale, leur serait pourtant très bénéfique…
 
Ce rôle comparatif peut être tenu par les conseillers en gestion de patrimoine indépendants, avec des capacités pédagogiques mises au service des investisseurs. Encore faut-il que ces derniers se sentent concernés par « le consumérisme financier » et pensent à faire appel à ces professionnels ! En tout état de cause, le consumérisme financier implique une amélioration conséquente de l’éducation financière des Français… très en retard sur ce plan !
Pour beaucoup d’épargnants, « tous les produits se valent, ainsi que toutes les banques… » Faux. Cette affirmation est battue en brèche par les études. Non seulement il existe des écarts significatifs dans les rendements et les frais entre les produits, mais les tarifs des services bancaires sont loin d’être identiques d’une banque à l’autre. La dernière étude d’UFC-Que choisir sur les tarifs bancaires le démontre, dénonçant le grand bluff des banques
et la « maltraitance » des consommateurs dans ce domaine. Avec la création et la mise en ligne du premier comparateur réellement indépendant (http://www.quechoisir.org/comparateur/banque), UFC-Que Choisir a décidé de permettre à tous les consommateurs de savoir à quel niveau se situe leur banque, pour, éventuellement, en changer. C’est un premier pas ; D’autres doivent suivre… 
Comparer implique d’avoir accès à un choix varié de produits…
Il faut reconnaître qu’il est difficile pour l’épargnant de sortir de la relation exclusive qui existe avec sa banque sans une éducation financière commencée dès le plus jeune âge. Pour la grande majorité des épargnants, le premier compte est lié au premier salaire. Ensuite, le conseiller bancaire garde un oeil sur le compte courant et passe de réguliers coups de téléphone à son client pour lui proposer les « meilleures solutions » du marché. C’est ainsi
que les épargnants placent leur épargne en livret A, CODEVI, PEL et autres contrats d’assurance-vie « maison ». Il ne s’agit pas forcément de mauvais placements, mais ont-ils été souscrits par choix mûrement réfléchi ?
Mise à part la possibilité de dire non, de quel choix disposent les clients ? Le conseiller bancaire peut-il vraiment proposer autre chose que les produits de la banque ? Les banques, dans leur grande majorité, sont en plein conflit d’intérêt quand elles sont à la fois promoteur, vendeur et conseil sur les produits financiers. Cette situation est typiquement française et de nombreux pays européens ont organisé différemment la distribution des produits (en Grande-Bretagne, par exemple, 50% des ventes des produits financiers sont réalisées par les CGPI locaux) afin d’assurer au consommateur une plus grande latitude. Il est donc de l’intérêt du client d’être vigilant et, à tout le moins, de comparer les offres et les tarifs.
Il est impératif qu’une pratique consumériste « financière » se mette en place dans notre pays et que l’opinion soit sensibilisée au sujet. Récemment, l’envolée des prix de l’essence à la pompe a vu naître l’inévitable application sur smartphone qui permet d’optimiser son plein en tout lieu à partir des données publiées par le Ministère de l’environnement sur les prix des carburants. A quand la mobilisation du Ministère des Finances pour constituer la
base de données des tarifs bancaires et des frais sur tous les produits d’épargne ?
La comparaison amène à se poser de nombreuses questions sur les mécanismes internes des produits. La recherche de l’information demande du temps et de la persévérance qui peuvent, aux yeux de certains, ne se justifier que pour certaines décisions (crédit immobilier,renégociation par exemple). Pourtant, elle est utile dans tous les domaines de l’épargne. Les CGPI-CIF les plus à même de proposer des comparatifs financiers à leurs clients, tout en les éduquant.
La comparaison repose sur une présentation claire et objective des caractéristiques des produits, des rendements et des risques associés. Aujourd’hui, les seuls comparatifs sont à l’initiative de la presse financière, tributaire de la bonne volonté des banques et des assurances à jouer le jeu. La sélection se limite donc le plus souvent aux produits que les promoteurs cherchent à promouvoir.
Les conseillers en investissement financier (CIF – agréer par l’AMF) semblent les plus à même de faire un travail exhaustif et indépendant. L’intérêt d’une comparaison proposée aux clients n’est d’ailleurs pas seulement financier. Un tel travail, s’il est expliqué, est l’occasion de faire l’éducation financière des épargnants… domaine dans lequel ceux-ci sont très en retard par rapport, par exemple, aux épargnants des pays anglo-saxons pour qui faire
appel à un « financial advisor » est chose courante…
Cette « sous-éducation » financière des Français explique d’ailleurs l’aversion au risque de ces derniers et leur appétence très forte pour les produits garantis. La faiblesse de l’investissement en bourse des ménages français est ainsi à chercher du côté de la méconnaissance des principes de base en économie et l’absence d’un conseil indépendant et de qualité.
Dans l’après crise qui commence maintenant, les CGPI ont une carte à jouer. Voudront-ils
saisir cette chance ?

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