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[Etudes] Partenariats pour la recherche : satisfecit pour la gestion financière

1. Les auditeurs accordent un satisfecit quant aux comptes et aux opérations sous-jacentes de l’ensemble des 12 entreprises communes*


2.  Les membres privés de certaines entreprises communes atteindront difficilement les niveaux de contributions convenus


3.  Le budget de l’UE est exposé à des risques financiers considérables, notamment en lien avec l’entreprise commune pour l’énergie de fusion (F4E)

 

La Cour des comptes européenne a approuvé les comptes 2024 et les opérations sous-jacentes des

11 entreprises communes de l’UE qui œuvrent, en Europe, à favoriser la coopération scientifique et à développer des innovations commercialisables. Elle a fait de même avec ceux de l’entreprise commune F4E, chargée de contribuer, pour le compte de l’UE, au projet de réacteur thermonucléaire expérimental international (ITER). En 2024, les entreprises communes et leurs quelque 800 agents ont exécuté un budget de 3,2 milliards d’euros en crédits de paiement.

 

« Les entreprises communes* sont censées contribuer de manière significative à la compétitivité de l’Europe dans plusieurs domaines stratégiques, a déclaré Hans Lindblad, le Membre de la Cour responsable de l’audit annuel. Cette année, notre audit a mis au jour des risques financiers importants, notamment en lien avec F4E. Il faut parer à ces risques de toute urgence. Nous recommandons également aux entreprises communes d’améliorer leur gestion financière afin d’obtenir un meilleur rapport coûts-efficacité tout en s’acquittant de leur mission, qui consiste à garantir une recherche de grande qualité et à développer des solutions numériques, écologiques et sociétales novatrices. »

 

Les auditeurs ont émis une opinion favorable sur les comptes, les recettes et les paiements des entreprises communes. Leurs vérifications ont toutefois révélé des erreurs persistantes dans les paiements de subventions, ayant principalement trait à des déclarations de frais de personnel. Les auditeurs ont également constaté que certaines entreprises communes n’avaient pas encore mis en place de cadre de contrôle fondé sur les risques qui leur permette de mieux concentrer les contrôles sur les bénéficiaires et les projets les plus à risque.

 

Ils ont en outre observé que le lent démarrage des programmes de recherche et d’innovation de la période 2021 2027 (Horizon Europe et le programme pour une Europe numérique) avait, dans certains cas, retardé l’exécution du budget destiné aux dépenses opérationnelles et la réalisation des objectifs des membres privés en matière de contributions. Dans plusieurs autres cas, les auditeurs ont relevé des faiblesses dans la planification et l’exécution des dépenses administratives, possible signe de problèmes structurels.

Concernant F4E, les auditeurs signalent que des risques importants pèsent sur le projet ITER en raison des changements majeurs actuellement apportés à certaines de ses caractéristiques techniques et aux étapes fixées pour sa réalisation. Outre le risque pour la viabilité du projet, dont la pertinence pourrait être compromise, et le risque juridique lié au fait que les pays participants pourraient ne pas valider ces changements, F4E court un risque sur les plans technique et économique, car les modifications substantielles du contenu de ses éléments livrables pourraient avoir un impact sur l’innovation. Elle est en outre confrontée à des augmentations de coûts substantielles découlant principalement des modifications techniques proposées, mais également de la persistance de l’inflation et des tensions que subit la chaîne d’approvisionnement. F4E estime le montant de ces augmentations à quelque 4,2 milliards d’euros. Le coût total de la partie européenne du projet ITER passerait ainsi de 21,6 à 25,8 milliards d’euros (aux prix de 2024). Cette situation crée un risque financier, Euratom pouvant ne pas être en mesure de financer durablement les contributions nettement plus élevées de F4E à l’avenir.

 

Les auditeurs attirent aussi l’attention sur le fait que les membres privés de certaines entreprises communes auront énormément de mal à atteindre les objectifs concernant leurs contributions d’ici la clôture des programmes de la période 2021 2027. Ce constat s’applique tout particulièrement à EuroHPC, chargée du calcul à haute performance européen et qui n’a pas amélioré les possibilités de contribution de ses membres privés, ainsi qu’à l’entreprise commune « EDCTP 3 pour la santé mondiale », qui n’est pas encore parvenue à attirer suffisamment de partenaires contributeurs du secteur privé.

Informations générales

 

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* Les entreprises communes de l’UE sont F4E
– essentiellement financée par Euratom (à 80%) et par la France – ainsi que les 11 entreprises communes créées au titre des programmes-cadres de l’UE pour la recherche et l’innovation. Leur nombre a augmenté et leurs mandats ont été élargis au fil des années, notamment du fait de la création d’EuroHPC et de l’entreprise commune « Semi-conducteurs » dans les domaines des technologies numériques avancées, du super calcul et des semi-conducteurs. Retrouvez les observations d’audit propres à chacune d’entre elles dans notre rapport annuel, disponible sur le site internet de notre institution.

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