Connexion
/ Inscription
Mon espace
Etudes & Enquêtes
ABONNÉS
Partager par Linked-In
Partager par Xing
Partager par Facebook
Partager par email
Suivez-nous sur feedly

[Etudes] Volatilité des marchés : les CGP intensifient diversification et arbitrages tactiques au 2ème trimestre 2025

Selon l’Observatoire Nortia, le deuxième trimestre 2025 a été marqué par un regain de volatilité sur les marchés financiers, sous l’effet conjugué de tensions commerciales durables, d’indicateurs économiques contrastés et de politiques monétaires divergentes entre les États-Unis et l’Europe.


Dans ce climat d’incertitude, la diversification tant géographique que sectorielle s’impose plus que jamais comme un levier essentiel dans les stratégies d’investissement mises en œuvre par les conseillers en gestion de patrimoine.

 

Construit sur la collecte (versements initiaux et complémentaires) et sur les mouvements d’arbitrage de plus de 2 900 Conseillers en Gestion de Patrimoine (CGP) partenaires de Nortia, l’Observatoire brosse un panorama dynamique de leur activité en assurance-vie, en compte-titres et en PER.

À travers leurs arbitrages et choix d’allocation, ces professionnels traduisent les signaux du marché en stratégies patrimoniales.

 

Le deuxième trimestre de l’année a été marqué par un retour de l’instabilité sur les marchés financiers, alimentée par des tensions commerciales, une conjoncture économique contrastée, un climat géopolitique tendu et un agenda politique pesant.

 

Aux États-Unis, l’instauration inattendue début avril de nouveaux droits de douane (« Liberation Day Tariffs ») a provoqué une chute des marchés, notamment dans le secteur technologique. Bien que cette mesure protectionniste ait été rapidement suspendue, elle a laissé planer des doutes sur la croissance mondiale. Le Nasdaq 100 a néanmoins terminé le trimestre sur une forte progression de +17,64%.

 

Sur le plan des banques centrales, la Fed adopte une position attentiste face à une inflation sous-jacente toujours élevée, tandis que la BCE a abaissé ses taux en juin, profitant d’un ralentissement de l’inflation en zone euro. Cette orientation plus souple des politiques monétaires a soutenu partiellement la confiance des investisseurs, sans dissiper pour autant le risque d’escalade commerciale.

 

En Europe, les marchés ont résisté de manière modérée, soutenus par les résultats solides de certaines entreprises et les valeurs cycliques, mais le CAC 40 a tout de même reculé de -1,60%, pénalisé par l’absence de tendance claire et une croissance molle.

 

« Dans un environnement aussi complexe qu’incertain, la diversification — qu’elle soit géographique ou sectorielle — redevient une priorité. Plus que jamais, le conseiller en gestion de patrimoine joue un rôle central : véritable architecte de l’épargne, il ajuste les portefeuilles avec agilité, pilote les arbitrages en fonction des risques, et prend en compte l’ensemble des dimensions fiscales et patrimoniales pour construire des solutions d’investissement sur mesure et durables », commente Philippe Parguey, Directeur Général de Nortia.

 


Assurance-vie : stabilité de la collecte, structuration des portefeuilles autour de produits sécurisés

 

• 49,2% de la collecte brute est orientée en Unité de Compte (UC). Le deuxième trimestre 2025 prolonge la dynamique observée en début d’année, avec une répartition de la collecte presque à l’équilibre bien que désormais légèrement favorable aux fonds en euros (50,8%). Les nouveaux bonus proposés par les assureurs permettent de maintenir ce cap.

 

Sur la poche Unités de Compte (UC)


• Les produits structurés conservent la première place du podium. Ils ont vu leur flux augmenter de 5 points au T2 2025 atteignant 34% des parts d’UC. Les plus gros volumes sont alloués à des produits avec un sous-jacent indiciel et des produits de taux garantis en capital, indexés notamment sur le taux CMS à 10 ans.

 

• Les actions qui avaient regagné des parts de marché en fin d’année dernière, connaissent ce trimestre une diminution de la collecte des versements attribués par les CGP d’environ 5 points, passant à 10,8% de la poche UC, un repli jugé conjoncturel après les tensions initiées par les États-Unis. Les fonds globaux restent dominants, même si les fonds small caps européens gagnent du terrain. Les ETF représentent quant à eux 10% de la poche actions, majoritairement américains.

 

• La baisse de l’allocation aux fonds obligataires amorcée au T1 se poursuit, avec 14% des parts d’UC qui leur est désormais dédiée (contre 15,1 % précédemment). Les CGP privilégient des fonds plus défensifs, traduisant une attitude prudente face à l’instabilité des marchés. Les fonds datés, bien qu’en léger recul depuis le T3 2024, restent attractifs et représentent encore 32 % de la poche obligataire.

 

• Alors que la baisse des taux directeurs orchestrée par la BCE avait fortement impacté les fonds monétaires, la période d’incertitude permet à cette classe d’actifs de se stabiliser, à 11,5% de la poche UC.

 

Les fonds de gestion alternative confirment leur attrait avec une part stable de 9,1% de la part d’UC. Portée par son caractère décorrélé des marchés traditionnels, cette classe d’actifs séduit dans un contexte toujours incertain. De leur côté, les fonds diversifiés poursuivent le léger recul amorcé au trimestre précédent, représentant désormais 8% de la collecte en UC.

 

La classe d’actifs immobiliers affiche à nouveau une part faible dans les UC s’élevant à seulement 1,9% malgré la huitième baisse consécutive des taux directeurs effectuée par la BCE. On peut toutefois espérer un redémarrage de cette classe d’actifs d’ici la fin de l’année.

 

Compte-titres : produits structurés, or, gestion alternative, les nouvelles dynamiques de ce trimestre

 

Les volumes d’investissement en compte-titres sont stables sur ce deuxième trimestre, sur la même dynamique que les deux trimestres précédents, toujours à leurs plus hauts. Quelques évolutions sont observées dans la manière dont les allocations sont construites :

 

• Le compte-titres reste l’enveloppe privilégiée des CGP pour les placements en produits structurés.

Au T2 2025, 470 produits ont été ouverts, soit une hausse de plus de 15 % par rapport au trimestre précédent. Les produits de type PHOENIX, offrant des coupons réguliers, concentrent l’essentiel de la collecte. Les produits de taux figurent aussi parmi les plus souscrits, bien qu’ils tendent à se raréfier en bancaire.

 

• Les fonds monétaires poursuivent leur repli même si les flux sortants massifs se sont atténués. Les CGP adoptent une position attentiste sur les lignes monétaires : les frais de l’enveloppe étant plus faibles qu’en assurance vie, l’érosion des rendements est moins forte, justifiant leur maintien à court terme.

 

• La classe d’actifs obligataires affiche une collecte nette positive en compte-titres, avec des flux entrants stables. Les investissements se concentrent sur des solutions de transition en sortie de monétaire, telles que les fonds obligataires à duration courte, les fonds datés, les monétaires dynamiques ou encore les supports de trésorerie d’entreprise à très court terme (1 ou 2 ans maximum).

 

• A l’inverse, la collecte nette sur les fonds actions ressort légèrement négative ce trimestre, malgré une collecte brute stable. Les fonds exposés à l’or, actif refuge, tirent leur épingle du jeu dans le contexte actuel. Les CGP privilégient également des fonds axés sur les grandes capitalisations plutôt tournées sur l’Europe, ainsi que quelques fonds petites et moyennes capitalisations, sur lesquels les investissements reviennent petit à petit.

 

• Enfin, les volumes alloués aux fonds flexibles / diversifiés affichent une collecte nette négative ce trimestre, avec des sorties deux fois supérieures aux entrées. Quelques fonds emblématiques continuent toutefois d’attirer, tout comme des positions plus spécifiques, notamment en microfinance ou des fonds présentant une poche de diversification sur l’or. À l’inverse, la gestion alternative gagne des parts de marché, grâce à quelques fonds dédiés mais également des fonds long short ou sur la thématique des évènements d’entreprises.

Lire la suite...


Articles en relation