Par Philippe Crevel, Directeur du Cercle de l'Épargne.
Cette année, en mai,
les Français sont restés en mode épargne en privilégiant l’assurance vie qui
bat une nouvelle fois un record d’encours. Depuis le début de l’année, il y a
indéniablement un moment « assurance vie ».
Un mois de mai
exceptionnel
Le mois de mai est
traditionnellement peu porteur pour l’assurance vie. Les jours fériés et les
longs week-ends qui en résultent n’incitent pas aux versements. En moyenne, sur
ces dix dernières années
(2015 – 2024), la collecte nette du mois de mai est de
580 millions d’euros. Néanmoins, les décollectes y sont assez rares.
Depuis 1997, trois
décollectes ont été enregistrées en mai :
• 2023 : -1,839 milliard d’euros
• 2020 : -2,047 milliards en plein covid
• 2012 : -1,711 milliard en pleine crise des
dettes souveraines.
En 2025, l’assurance
vie rompt avec cette tradition en enregistrant une collecte record de
3,8
milliards d’euros, son meilleur résultat depuis 16 ans. Pour le 4e mois
consécutif, la collecte nette des supports en euros demeure positive.
Depuis le début de
l’année, la collecte nette s’établit à +22,4 milliards d’euros, supérieure de
+8,9 milliards d’euros à celle de 2024 sur la même période. La collecte nette
est de 20,0 milliards d’euros pour les supports en unités de comptes (UC) et de
2,4 milliards d’euros pour les supports en euros.
Des cotisations brutes
au plus haut
Au mois de mai, les cotisations d’assurance vie se sont élevées à 13,9 milliards d’euros, en hausse de +10% par rapport à mai 2024.
Les fonds euros
poursuivent leur remontée en puissance avec une augmentation de leur collecte
de
13% sur un an. Malgré la volatilité des marchés actions, la collecte des UC
est en progrès de 4%.
Depuis le début de
l’année, les cotisations atteignent 80,2 milliards d’euros, en hausse de +3,2
milliards d’euros par rapport à la même période de l’année précédente. La
collecte en supports en UC augmente de 8% et celle en fonds euros progresse
plus de +2%. La part des UC dans les cotisations s’établit à
35% sur le mois
et à 38% depuis le début de l’année.
Des prestations en
baisse
Les ménages réalisent
peu de sorties de l’assurance vie. Les prestations sont en effet en baisse en
s’établissant à 10,2 milliards d’euros au mois de mai en recul de 9% par
rapport à mai 2024. Elles continuent de reculer ce mois-ci sur les supports en
UC
(-15%) et sur ceux en
euros (-7%).
Depuis le début de
l’année, les prestations s’établissent à 57,8 milliards d’euros, en baisse de
-9%. Ce recul concerne aussi bien les supports en euros (-4,3 milliards
d’euros, soit -8%) que les supports en UC (-1,4 milliard d’euros, soit -12%).
Un encours record
L’encours de
l’assurance s’élevait fin mai à 2049 milliards d’euros contre 2028 milliards
d’euros fin avril en hausse de près de 5% sur un an.
L’assurance vie : « the
place to be »
L’assurance vie porte
bien son nom de placement préféré des Français. Il profite pleinement du taux
d’épargne élevé, 18,8% du revenu disponible brut au premier trimestre 2025. Le
taux d’épargne financière approche désormais 10%, contre moins de 5% au
quatrième trimestre 2019, avant la crise sanitaire. Il bénéficie du moindre
attrait de l’épargne réglementée et des dépôts à terme, pénalisés par la baisse
de leur rendement. L’attractivité des fonds euros est en hausse avec des
rendements moyens autour de 2,6% avant impôt. L’assurance vie devrait continuer
sur sa lancée dans les prochains mois. Les incertitudes sur les retraites et
les inquiétudes liées aux déficits publics devraient conduire au maintien d’un
fort volant de cotisations en faveur de l’assurance vie.
Les PER assurantiels :
au-dessus de 100 milliards d’euros d’encours
Dans un contexte
anxiogène en ce qui concerne l’avenir des régimes de retraite par répartition,
sur les douze derniers mois, plus d’un million d’assurés ont souscrit un
nouveau PER. Près d’un milliard d’euros de cotisations a été enregistré en mai.
La collecte nette s’est élevée, toujours en mai, à 581 millions d’euros, en
hausse de +6%, soit +30 millions d’euros par rapport à mai 2024.
À fin mai, les PER assurantiels comptabilisaient 7,3 millions d’assurés pour un encours de 100 milliards d’euros, dont 44% correspondent à des UC.


