Le point de vue de Caroline
Arnould, Directrice Générale de CAFPI.
La stabilisation des
taux de crédit immobilier constatée depuis mai est désormais confortée par deux
signaux majeurs : une nouvelle baisse des taux directeurs de la Banque Centrale
Européenne annoncée ce 5 juin, et le recul de l’OAT 10 ans à 3,21%.
Ces évolutions
confirment une poursuite de la baisse des taux de crédit et alimentent une
dynamique de redémarrage tangible du marché immobilier.
8e baisse consécutive
de la BCE : un soutien fort aux emprunteurs
Depuis juin 2024, la BCE a abaissé ses taux directeurs à huit reprises, ramenant son taux principal de
4 à 2%. La baisse du 5 juin, dans un contexte de reflux de l'inflation en
zone euro (1,9% sur un an en mai), constitue un nouveau signal clair de soutien
à l’investissement et au crédit. « Cette orientation, couplée à des taux
longs en repli (OAT 10 ans à 3,20%), crée des conditions plus favorables à
l’accès au financement », souligne Caroline Arnould, Directrice Générale
de CAFPI.
Les taux obtenus par
CAFPI pour ses clients en mai reflètent cette relative stabilité, prélude à une
possible détente dans les mois à venir :
• 3,04% sur 15 ans (-10 centièmes par rapport à
avril)
• 3,15% sur 20 ans (stable)
• 3,28% sur 25 ans (+4 centièmes)
Les emprunteurs
présentant les meilleurs dossiers continuent également de bénéficier de
conditions attractives, souvent sous les 3% (2,77% sur 10 ans, 2,83% sur 15 ans
ou 2,94% sur 20 ans).
Les banques, rassurées
par les signaux de la BCE et la baisse du coût de refinancement, poursuivent
leur politique d’ouverture au crédit.
Une dynamique de
reprise qui s’installe
Portée par le
renforcement du PTZ, la demande repart nettement à la hausse. Chez CAFPI, le
nombre de dossiers traités a progressé de 40% depuis janvier. Signe fort : les
primo-accédants éligibles au PTZ ont plus que doublé sur les quatre premiers
mois de l’année (+133%). Ce retour des jeunes ménages sur le marché illustre
une reprise en profondeur.
La combinaison de la
baisse continue des taux directeurs, du repli de l’OAT 10 ans, et de cette
demande en reprise portée par les primo-accédants permet d’envisager un second
semestre dynamique pour le marché immobilier. « Les incertitudes
internationales restent à surveiller, mais les fondamentaux sont là : le crédit
redémarre, et avec lui, la confiance des ménages revient », ajoute Caroline
Arnould.
Et pour la suite ?
Les négociations commerciales avec les États-Unis, les plans budgétaires des Etats et de possibles avancées dans le conflit russo-ukrainien rendent aujourd’hui l’avenir économique incertain. La BCE devrait poursuivre sa politique de soutien à l’économie, tant ces risques pèsent sur les perspectives de croissance en Europe. « Cependant, le timing reste à déterminer d’autant que les analystes écartent pour le moment tout risque de rebond de l'inflation en Europe », conclut Caroline Arnould.