Commentaire
de Xavier Baraton, CIO chez HSBC Asset Management
Les marchés d'actions
ont-ils échappé à la crise ?
L'accord conclu la
semaine dernière entre les États-Unis et la Chine pour réduire les droits de
douane pendant au moins les 90 prochains jours représente le signe le plus fort
à ce jour d'une désescalade entre les deux pays. En réalité, les investisseurs
sont attentifs à ce thème depuis le début du rebond des marchés, au cours de la
troisième semaine d'avril. L'évolution des prix observée la semaine passée a
permis aux actions américaines de dépasser de manière significative le niveau
qui était le leur au moment de ‘Liberation Day’.
Les fluctuations des
prix du marché reflètent naturellement une réévaluation des risques par les
investisseurs : les probabilités associées à des scénarios défavorables
diminuent, tandis que celles liées à des perspectives plus favorables
augmentent.
Un thème important de
cette année a été la rotation spectaculaire du marché : en janvier, la croyance
en l'exceptionnalisme américain était quasi universelle, mais elle a cédé la
place à la crainte d’une récession induite par la politique américaine. Au début
du mois d’avril, cette crainte a été remplacée par des inquiétudes quant à la
fragmentation de l’économie.
En ce qui concerne la Chine, les discussions avec les États-Unis ont fait suite à une nouvelle série de mesures de relance, notamment des baisses de taux, un assouplissement ciblé, des aides au crédit et un soutien aux marchés financiers. Cela nous conforte dans l'idée que les autorités chinoises maintiennent une politique de stabilisation de l'économie et des marchés, en particulier dans des domaines tels que la consommation et la technologie.
Les indices d’actions ‘offshore’
ont enregistré de bonnes performances cette année, poussés par les valeurs
technologiques, qui continuent d'être un moteur de profit, les entreprises
capitalisant sur l'optimisme généré par DeepSeek en matière d'IA. Les indices
‘onshore’ ont affiché des performances plus modestes, en raison d'une moindre
exposition aux valeurs technologiques et de valorisations légèrement plus
élevées. Selon nous, la Chine mérite toujours de conserver sa place au sein des
allocations d’actifs.