Les institutions financières ont un
rôle significatif de facilitatrices à jouer dans la transition vers une
économie circulaire. Cependant, elles se heurtent à de nombreux freins tels que
le manque d'historique et d’outils adaptés pour appréhender les retombées
financières ou encore les risques spécifiques des modèles circulaires. Pour
répondre à ces enjeux, trois banques françaises - BNP Paribas, La Banque
Postale et Oney - se sont réunies au sein de la coalition “Finance circulaire”
sous l’impulsion du réseau d’experts Circul’R.
Leur objectif :
contribuer à analyser les obstacles, identifier des solutions novatrices et participer
à stimuler le financement des modèles économiques durables.
Le rôle des institutions
financières dans la transition circulaire
L’économie circulaire est un modèle qui vise à préserver les ressources naturelles, limiter au maximum la production de déchets, réduire les émissions de CO2 et préserver la biodiversité. Elle se présente ainsi comme une voie pertinente pour répondre aux enjeux environnementaux actuels. Selon une étude de l’INEC, 85% des industriels considèrent l’économie circulaire comme une véritable opportunité pour améliorer sa compétitivité et développer de nouveaux marchés.
L’économie circulaire
bénéficie par ailleurs d’un contexte réglementaire favorable à l’échelle nationale
et communautaire. Des lois telles que la loi AGEC et des directives européennes
(taxonomie, SFDR, CSRD), imposent des mesures strictes sur la réduction des
déchets et l’utilisation des ressources. Dans le même temps, la pression sur
les matériaux critiques et la volatilité des coûts accentuent les risques pour
les entreprises linéaires qui n’ont pas adopté de stratégie d’approvisionnement
durable ou d’optimisation des ressources. Un contexte justifiant encore
davantage l'adoption de modèles circulaires.
Les institutions
financières ont un rôle significatif à jouer dans cette transition, en
orientant les investissements vers des entreprises et des projets circulaires,
en fournissant des prêts spécifiques pour ces initiatives et en développant des
instruments financiers innovants favorisant la circularité. En outre, elles
pourraient contribuer à l’éducation des entreprises et du grand public sur les
avantages de l'économie circulaire, en proposant des conseils sur la structuration
financière, l'accès aux financements durables, ainsi que des analyses de rentabilité.
L’intérêt d’une
coalition sur la finance circulaire
Malgré leur potentiel,
les institutions financières se heurtent à plusieurs obstacles dans le financement
des projets circulaires :
● Le manque
d’historique de données sur les retombées financières des modèles circulaires :
cette
absence de référence complique l’évaluation des retours sur investissement
pour les institutions financières.
● Le manque d’outils
adaptés pour appréhender les risques spécifiques liés aux modèles circulaires :
les
modèles circulaires présentent des caractéristiques et des dynamiques économiques
distinctes des modèles linéaires, rendant la gestion du risque complexe en raison
des incertitudes liées à la mise en oeuvre et à la performance des projets
circulaires.
Ces difficultés
illustrent la nécessité d’une approche collective et structurée pour lever les obstacles
et permettre aux institutions financières de jouer pleinement leur rôle de
catalyseurs dans la transition vers une économie circulaire, au bénéfice des
entreprises et des citoyens.
Les ambitions de la
coalition finance circulaire
Pour répondre à ces enjeux, trois banques françaises - BNP Paribas, La Banque Postale et Oney - se sont réunies au sein de la coalition “Finance circulaire” sous l’impulsion du réseau d’experts Circul’R.
Leur objectif : analyser les blocages qui freinent le
financement des projets circulaires et identifier des solutions
innovantes par le biais de l’intelligence collective, du partage d’expérience
et de l’expertise des membres.
Pendant les prochains
mois, les membres de la coalition travailleront ensemble pour :
● Recenser les projets et
modèles circulaires sous-financés et comprendre les raisons de ce manque de
financement.
● Sélectionner des cas d’usage pour identifier les points de blocage et développer des solutions pratiques.
A l’issue des travaux,
un rapport à destination des acteurs financiers sera produit pour présenter les
besoins identifiés, les points de blocage rencontrés et les solutions
envisagées.
Selon Jules Coignard, co-fondateur de Circul’R, « l'économie circulaire n'est plus une simple option, mais une nécessité stratégique pour les institutions financières et les entreprises. À travers cette coalition, notre ambition est de contribuer à l’identification de solutions financières innovantes et robustes, capables de soutenir et de multiplier les projets circulaires. Nous sommes convaincus que c’est à travers la collaboration que nous parviendrons à accélérer le déploiement d’une économie résiliente et durable. »