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Le retour de l’appétit pour le risque ?

Par Thierry Deheuvels, Directeur Général Délégué, Directeur des Investissements de Oddo AM.

Pour 2013, nous anticipons un probable retour de l’appétit pour le risque avec un attrait retrouvé pour des actifs délaissés ou écartés.

L’année 2012 a vu la normalisation de l’environnement qui a conduit à la réduction de l’instabilité financière. Les sources de risque systémique ont été progressivement écartées grâce à la consolidation des bilans et à la liquidité des banques, à la réduction des risques sur les dettes souveraines et enfin à l’éloignement des menaces d’éclatement de la zone Euro grâce à une meilleure gouvernance et à l’action de la BCE.

En 2013, nous pourrions maintenant connaître une normalisation des marchés après celle de l’environnement.

D’abord les forces déflationnistes devraient s’atténuer sous l’effet de l’action des Banques Centrales et d’un niveau d’activité globale meilleur qu’anticipé. Ces forces trop sous estimées ont vivement cru avec l’entrée de la Chine dans l’OMC et le gonflement des capacités de production mondiale au début des années 2000. Elles ont été ensuite avivées par les crises, celle des « subprimes », la faillite de Lehmann, la question de la solvabilité des Etats face au mur de la dette et les menaces sur l’existence de l’Euro. Face à la chute du multiplicateur du crédit provoquée par ces forces et amplifiée par les crises, les Banques Centrales ont abaissé leurs taux et injecté massivement des liquidités. Ceci a permis d’enrayer les risques de déflation même si la chute de la vitesse de circulation de la monnaie et la hausse trop rapide des encaisses oisives n’ont pas encore été stoppées. La conséquence a été, malgré la baisse des taux, la montée des primes de risque sur les actifs les plus volatiles, en particulier les actions mais aussi les obligations des Etats, des banques et des entreprises, en fonction de leur solidité financière.

Sur les actions, malgré la restauration des bénéfices et des marges à des niveaux records et en dépit de la qualité croissante des bilans, les marchés se sont comportés comme si la valeur des actifs était potentiellement mise en cause par une déflation à venir. Ceci est particulièrement vrai dans la zone Euro.

A l’action efficace des Banques Centrales pour enrayer le risque de déflation pourrait s’ajouter l’impact positif d’une croissance plus élevée qu’attendue. Les USA devraient bénéficier de la reprise vive de l’immobilier et de la réindustrialisation grâce à la forte diminution des prix de l’énergie. L’activité en Chine repart à la hausse, le crédit se libère et les dépenses d’infrastructure s’accélèrent. Enfin en zone Euro, l’impact des mesures d’austérité va commencer à décroître et on ne peut exclure un effet positif d’une baisse du prix de l’énergie et d’une plus forte compétitivité de l’Euro au moment où le reste du monde verra sa croissance repartir.

Tout ceci pourrait redonner de la valeur à l’allocation des actifs car les corrélations entre zones géographiques, entre actifs et entre titres devraient baisser, étant moins guidées par les données macro économiques. La sélection des valeurs en fonction de leurs critères spécifiques va également retrouver de l’intérêt. Les primes de risque et de crédit devraient se réduire permettant aux actifs de retrouver un niveau de valorisation plus justifié.

Aujourd’hui l’instabilité financière recule sur toutes les classes d’actifs, la volatilité se réduit et l’aversion au risque s’atténue grâce à l’éloignement des risques systémiques. La normalisation des marchés est en cours, l’entrée en convalescence pourrait conduire au retour de l’appétit pour le risque et à la prise en compte effective des critères de valorisation.

 

 

 

 

 

 

 

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