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Nos ministres ignorent qu’il existe des professionnels de l’immobilier capables d’évaluer leur patrimoine…

Par François Gagnon, Président ERA Europe et ERA France

Nos gouvernants viennent de publier leur patrimoine. Me permettrez-vous de vous avouer que je n’ai pas tout compris ? En guise d’éclaircissements, j’ai plutôt trouvé des parts d’ombre, pour reprendre l’expression de leur ex collègue, à l’origine de ces déballages. Mes interrogations portent autant sur le fond que sur la forme.

Sur le fond tout d’abord. S’agit-il bien des mêmes personnes qui se soucient de fournir un toit convenable à leurs compatriotes, de relancer le bâtiment, grand créateur d’emplois, et d’inciter les particuliers à préparer leur retraite ?

Je note qu’aucun d’entre eux ne mentionne dans ses biens de logement acquis dans le cadre d’un investissement locatif. Je ne parle même pas de défiscalisation ! Sans doute n’ont-ils pas besoin d’alléger leur contribution au fisc. Leurs revenus imposables sont si faibles. Et puis, quand on dispose d’un hôtel particulier de fonction, le poste immobilier n’est sans doute pas une priorité budgétaire… 

Mes questions sur la forme. Si les mots ont un sens, la transparence ne peut pas s’accommoder de brouillards ni d’enfumages. Comment dès lors accepter l’imprécision de certaines déclarations, à l’exemple de la maison en Ille-et-Vilaine du ministre des Sports. Si sa résidence est mitoyenne du palace que vient d’acquérir François Pinault à Dinard, cela ne signifie pas la même chose que de posséder un corps de ferme hérité de ses parents à Montfort-sur-Meu, même s’il s’agit du même département.
Toujours dans cette logique, le ministre en charge du Logement évoque une maison dans les Landes. Oui mais où ? Si c’est au bord de la mer, elle est sans doute éligible à l’ISF. Alors qu’au fin fond du département, la valorisation aura probablement fondu des neuf dixièmes. Pourquoi un tel flou, surtout si l’on n’a rien à cacher ? Cela éveille des soupçons au lieu d’aider la Vérité à se manifester.
Ainsi est-on tenté de se méfier quand le secrétaire d’État aux transports évoque un pied à terre à Marrakech. On imagine facilement un ryad, alors que, bien évidemment, il s’agit d’une studette avec cuisine aménagée à l’américaine. Nos concitoyens n’auraient-ils pas été mieux informés si tous les ministres avaient précisé le nombre de mètres carrés qu’ils possèdent ? Seuls 22 d’entre eux s’y sont astreints.

Et encore, cela n’aurait pas levé tous les doutes. Car, en définitive, les chiffres de l’immobilier ne veulent rien dire dans l’absolu. Chacun sait bien qu’un prix moyen du mètre carré recouvre des réalités diamétralement opposées à l’intérieur d’une même zone. Déjà que ce constat vaut pour un seul immeuble ! Le rez-de-chaussée ne se négocie pas au même prix que l’étage le plus élevé. Les biens doivent donc être mis en perspective, à partir de biens comparables récemment vendus dans la même zone. Mais peut-être que nos ministres ignorent qu’il existe des professionnels de l’immobilier capables d’évaluer leur patrimoine ?

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